Rajesh Bhagwan sous le coup d’une longue suspension jusqu’au moins la fin de l’année
Au nom du Government Business, l’Assemblée nationale est sur le point de faire la passe de trois, soit la troisième séance parlementaire sans la tranche du Question Time et les interpellations parlementaires au Premier ministre, Pravind Jugnauth, et aux membres du gouvernement. Les indications disponibles en ce début de semaine sont que pour la séance de jeudi après-midi, qui sera consacrée aux débats sur les amendements à la Dangerous Drugs Act, les travaux pourraient être ajournés à un autre jour que le mardi 8 novembre. En attendant, l’autre fait saillant est que le gouvernement pourrait décider d’agir avec une motion en vue d’une longue interdiction contre le début du MMM, Rajesh Bhagwan, suite à la déclaration en début de séance de jeudi dernier du Speaker, Sooroojdev Phokeer, qui n’aurait pas apprécié qu’il soit traité en tant qu’agent du MSM au sein de l’hémicycle alors qu’il en est le président aux termes de la Constitution.
La raison pour laquelle les travaux de l’Assemblée nationale seront ajournés à un autre jour que mardi prochain est que le 8 novembre sera célébrée la fête du Ganga Asnan. Puisque pour la semaine dernière avec la fête du Divali un lundi, le Parlement s’était réuni un jeudi et cette semaine avec l’Indentured Labour Day le mercredi 2 novembre, soit demain, la séance a été fixée un jeudi, la logique voudrait qu’avec la fête du Ganga Asnan le mardi 8, le jeudi 10 à partir de 15 h 30 soit considéré. Soit, comme on dit jamais deux sans trois.
Ainsi, les Backbenchers du gouvernement et surtout les parlementaires de l’opposition devront s’armer de patience pour que leurs Parliamentary Questions soient inscrites à l’ordre du jour. Force est de constater que depuis la reprise du 18 octobre, une seule séance du Question Time s’est déroulée au sein de l’hémicycle et que des interpellations tirées au sort mercredi dernier pourraient être retirées à la demande de leurs auteurs ou encore être remaniées. Mais ce qui semble être une certitude, c’est qu’il faudra attendre au plus tôt la mi-novembre pour voir le Leader of the House et les ministres être acculés sur des sujets d’intérêt national et public.
Toutefois, un autre sujet de suspense plane au sein de l’hémicycle. Quel sort réserve la majorité gouvernementale au député de l’opposition, Rajesh Bhagwan, après les incidents dans le sillage de son expulsion de l’hémicycle lors du Prime Minister’s Question Time de la séance du 18 octobre dernier? Techniquement, le Statement du Speaker en début de séance de jeudi dernier ne pourra rester lettre morte. Cette démarche équivaudrait alors sensiblement à un blâme contre la présidence.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que la question a été évoquée lors des dernières délibérations du conseil des ministres à l’item de l’agenda parlementaire de ce mardi. Une aile au sein du gouvernement préconise une sanction exemplaire au député du MMM, soit une suspension jusqu’à la fin de l’année, soit un maximum de huit séances. Mais une autre tendance, quoique minoritaire et Low Profile au Cabinet, n’est pas très chaude pour cette approche s’apparentant à la pratique de Kadna Politik.
Tout porte à croire que c’est le Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, qui pilotera la motion de suspension aux termes des Standing Orders. En tout cas, au sujet de cette affaire, le Speaker a placé la balle dans le camp de la majorité. « In the circumstances, I leave it to the Assembly to proceed, as it may deem necessary, against the said Member as it thinks fit in dealing with the above-mentioned breaches of order, pursuant to Standing Order 49(8)”, avait-il déclaré.
Auparavant, Sooroojdev Phokeer avait pris ombrage du fait que le député du MMM l’avait traité d’agent du MSM au sein de l’hémicycle.
« I consider the words uttered – You are acting like an agent of the MSM, not as Speaker. An agent of the MSM! – as being contemptuous and outrageous against the Chair as well as casting aspersions on the impartiality of the Chair », avait-il fait comprendre dans son Statement en ajoutant que des membres du gouvernement ont été la cible des invectives du meme député du MMM.
Affaire à suivre…
