Pixidou BHN : Au goût et aux couleurs du pays

Le couple Boyjoonauth est très connu dans la région de Terre-Rouge pour ses pixidoux aux couleurs vives imaginées par sa fille Naomie. Depuis, ils ont eu l’idée de créer des saveurs à base de fruits, de légumes, de plantes médicinales. Entre un dessert et une boisson, le pixidou rafraîchit et reste le produit phare en période estivale.

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Qui ne s’est pas laissé tenter par un délicieux pixidou quand il était encore sur les bancs de l’école ? Cette petite mixture au goût de tamarin si prenant, enveloppé dans un sachet en plastique transparent et qui apporte un zeste de fraîcheur dans la bouche. Longtemps apprécié par les écoliers, le pixidou s’est depuis réinventé pour plaire à différents types de consommateurs.

Aujourd’hui, on est loin du concept sorbet râpé, tamarin coulant, l’innovation est de mise. Pour Hensley Boyjoonauth, le déclic s’est produit lorsque sa fille Naomie avait huit ans et qu’elle leur suggérait de mettre des couleurs dans le pixidou, histoire d’attirer l’attention des enfants. « Les couleurs, cela forme un arc-en-ciel et attire », leur a fait comprendre leur fille. Tout est parti de là et l’entreprise a choisi de se faire connaître sous le nom de pixidou BHN (Brinda, Hensley et Naomie), d’après les prénoms des parents et de leur fille.
Selon Hensley, au départ, le fruit choisi était l’ananas en raison de ses bienfaits sur le cholestérol. Sa femme Brinda, qui était alors femme au foyer, décide de lui donner un coup de main. Le couple bénéficie du savoir-faire de Jacqueline Fleur qui leur enseignera les petites techniques pour agrémenter le goût de leur pixidou. Avec l’aide de Gaëtan Victoire, le designer, et Paul Doorgaram de Juslyssa Printing, ils parviennent à mettre au point leur produit. Brinda relate les temps difficiles au début pour faire écouler leur produit. « On n’avait pas réussi à vendre 150 pixidoux, les gens ne voulaient que du tamarin. Avec l’idée de ma fille Naomie, on a décidé d’exploiter les produits du terroir. Hormis les fruits, on a choisi de travailler avec des légumes comme la betterave, la carotte. On a même fait évoluer la carte où on retrouve le pinacolada, le mojito. » Elle raconte que le succès a commencé par son lancement au cours duquel 1 000 pixidoux ont été vendus, notamment lors de la fête de Maha Shivaratree. Même succès lors des sport days.

Saveurs multiples

Le fait d’écouler leurs produits à travers l’île a commencé à faire accroître leur renommée. Le couple Boyjoonauth reste néanmoins modeste. Hensley a travaillé dur comme barman en Irlande, ce qui lui a permis d’accroître ses connaissances dans le milieu hôtelier, ayant aussi fait des études en Hospitality Management. Dès lors, il a eu de l’emploi en Israël avant de revenir sept ans après à Maurice. « J’aurai pu aspirer à de hautes sphères, mais j’ai choisi d’accompagner ma femme dans le commerce des pixidoux. C’était son premier emploi et comme nous sommes un couple soudé qui travaille main dans la main, on a décidé de mener cette aventure à deux, tout en faisant Naomie faire partie de l’équipe. Car c’est la petite qui a eu l’idée des jeux de couleurs, ce qui permet d’avoir différentes déclinaisons de saveurs. »

Brinda abonde dans le même sens : « Naomie, bien malin. Li fer pli long pixidou pu li. » Des éclats de rires fusent, la petite Naomie acquiesce, cela lui permet aussi d’avoir son argent de poche en période de vacances scolaires.
À force d’être dans le métier, le couple a choisi de diversifier ses pixidoux. En matière de saveurs, tout est possible, dira Brinda. Dans le frigo, bien conservés dans des boîtes, du fruit de Cythère et des piments, des fruits rouges, grenades, des exclusivités qui produiront une explosion de saveurs en bouche. Dans leur jardin, on retrouve des arbres fruitiers, de la menthe, des légumes. Il y a aussi des plantes médicinales comme la citronnelle, le yapana qui entrent dans la composition des pixidoux. Dans la catégorie lait : chocolat, milk-shakes banane, café, fraise, amande, vanille. Dans celle des fruits, on trouve même de la goyave de Chine, et du fuze tea. Un vrai cocktail pour plaire à des gens qui célèbrent des anniversaires, des fêtes d’enfant. « On fait aussi du pixidou au tamarin et à la goyave de Chine avec du piment. » Et même du bonbon au gingembre livré dans les pharmacies de l’île. « Nos pixidoux sont à base de fruits naturels et saisonniers. Ena gou ek kuler nou tizil. » Hensley se rappelle que c’est en emmenant un de ses proches à l’hôpital, avoir constaté que plusieurs patients souffraient d’anémie, qu’il a eu l’idée de venir avec le jus de betterave. « Le jus de betterave est riche en fer. Des parents m’ont aussi dit que leurs enfants détestaient les légumes. Pixidou legim pass pli bien. »

Son best-seller reste la pinacolada fait avec l’ananas et le jus de lait coco, ce qui lui donne un goût exceptionnel, indique Hensley. Idem, pour les milk-shakes à la banane. Servi comme une glace ou en guise de coupe-faim, le pixidou fait office de dessert également et peut être servi entre les plats d’un repas de fête. Grâce à des cours à la SME, Brinda a pu acquérir une connaissance pour mieux faire fonctionner son entreprise.

En parallèle, l’entreprise s’est aussi spécialisée dans la vente de fruits cristallisés (mangue, bilimbis, tamarins) et de bonbons au gingembre. « Nous sommes à la recherche de revendeurs pour faire connaître le produit à travers l’île. Ils achètent auprès de nous et ils revendent, cela peut permettre à quelqu’un qui n’a pas d’emploi fixe d’avoir un peu d’argent pour nourrir sa famille. » Cette idée a aussi tenté un élève qui a acheté des pixidoux pour les revendre et la recette a été investie pour un projet de son école.

Hensley veut toutefois garder son brand name Pixidou BHN. « C’est chez nous que le concept des pixidoux aux multiples saveurs a été créé. On veut aujourd’hui faire des Mauriciens de toute l’île en profiter, tout en gardant cette authenticité de notre île qui fait notre fierté et qui nous assure notre gagne-pain. » Et de conclure : « Nos pixidoux ont beaucoup voyagé et sont connus en Suisse, en Australie, Allemagne, à La Réunion. Certains aiment bien notre petit goût “disel pima”. C »est une découverte pour les étrangers. »

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