La Major Crime Investigation Team (MCIT ) et la CID de Metro Nord mènent l’enquête pour établir les circonstances du décès de Said Fakeermahamode (63 ans), dont le corps a été découvert hier dans sa maison de la rue Hyderabad, à Plaine-Verte. Ce fonctionnaire du département Police Executive de Port-Louis n’avait plus donné signe de vie depuis la semaine dernière.
Les enquêteurs soupçonnent que la victime a été séquestrée par des individus en voulant à son argent. Deux suspects ont été arrêtés, à savoir les enfants de son locataire. Ces derniers sont soupçonnés d’être mêlé à un cas d’extorsion, de séquestration et de meurtre.
Bashir, ami de la victime et habitant Terre-Rouge, affirme avoir vu le sexagénaire pour la dernière fois le jour de la fête de l’indépendance. Il lui aurait également parlé au téléphone le lendemain. « Je devais compléter des travaux de construction chez lui et il m’a dit qu’il se trouvait à Grand-Gaube. Il m’a demandé de prendre des sacs de ciment pour les travaux », explique-t-il. Mais comme il pleuvait le 16 mars dernier, Bashir ne s’est pas rendu à Plaine-Verte.
« Le lendemain, je suis descendu à Port-Louis pour lui offrir des gâteaux pour la rupture du jeûne du ramadan. J’ai frappé à sa porte (elle a plus tard été retrouvée fermée par les policiers) à plusieurs reprises, mais il ne répondait pas. Je pensais qu’il était fâché parce que je n’ai pas encore complété les travaux », poursuit son ami. Il poursuit : « De/trwa zour apre nou pe tap so laport, li pa pe ouver mem. »
N’ayant plus de ses nouvelles, et comme le sexagénaire ne répondait pas à ses appels, Bashir a alors alerté un sergent de police, cousin de la victime. Ce dernier s’est donc venu chez Said Fakeermahamode durant la semaine, mais là encore, pas de réponse. C’est alors qu’un représentant du Police Executive a informé le sergent que son cousin s’était absenté depuis une semaine et que son supérieur n’avait pas de ses nouvelles.
Dans le même temps, Bashir a reçu un message sur son cellulaire en provenance du téléphone du sexagénaire. Message qui prétendait que la victime était prise par un travail à l’aéroport.
Said Fakeermahamode n’ayant toujours donné aucun signe de vie jeudi soir, son cousin s’est rendu au poste de police de Plaine-Verte pour signaler sa disparition. Il expliquera aussi que celui-ci vivait seul et qu’il louait une partie de sa maison à un tailleur, qui y réside avec son épouse. Le locataire a par ailleurs un fils, Zaid Santally, qui aurait déjà eu des accrochages avec la victime.
Une équipe de police s’est rendue rue Hyderabad jeudi soir. La porte étant close, les policiers sont entrés de force dans la maison. Mais aucune trace de la victime. Quant à ses locataires, ils se trouveraient à La Mecque.
Le lendemain matin, la police s’est une nouvelle fois présentée chez le sexagénaire, où se trouvait l’épouse de Zaid Santally, Samira. Ses beaux-parents étant à l’étranger, la police n’a pas compris les raisons de sa présence dans la maison, son époux et elle n’habitant en effet pas sur place.
La suspecte a alors avoué que Said Fakeermahamode était séquestré à l’étage et que son époux est impliqué. Mais lorsqu’ils sont montés, les policiers ont découvert le corps sans vie du disparu. Ce dernier a été emmené à la morgue de l’hôpital Jeetoo. À noter que devant tout ce remue-ménage, une foule s’est rapidement massée devant la maison de la victime. La police a de fait eu fort à faire pour contenir la colère des habitants.
Parallèlement, un dénommé Rajack, ami lui aussi de Said Fakeermahamode, a divulgué certaines informations à la police. Il a ainsi expliqué que la victime et lui détiennent un compte bancaire conjoint. Or, depuis le 18 mars, le dénommé Rajack dit avoir noté des retraits de grosses sommes d’argent, et ce, sans qu’il ne soit mis au courant. Il affirme d’ailleurs avoir tenté de contacter le sexagénaire pour avoir des explications, mais sans succès.
De son côté, la police a arrêté Zaid et Samira Santally. Le couple est soupçonné d’avoir séquestré la victime et de l’avoir agressé afin d’obtenir son argent. Ils auraient mis leur plan à exécution en l’absence de leurs proches, qui sont donc actuellement à l’étranger.
