PRB : un parfum aigre-doux flotte dans le public

Le dernier rapport du Pay Research Bureau (PRB) continue de susciter de vives réactions. Il recommande notamment un salaire mensuel de Rs 166 000 pour le Clerk de l’Assemblée nationale, Rs 206 000 pour le Commissaire électoral, Rs 278 000 pour le chef juge, Rs 220 000 pour le directeur des poursuites publiques, Rs 206 000 pour le directeur de l’Audit, Rs 270 000 pour le secrétaire au Cabinet, Rs 138 000 pour le Government Printer, Rs 150 000 pour le directeur du Forensic Science Laboratory, Rs 222 000 pour le secrétaire financier et Rs 162 000 pour le Director of Statistics.
Le rapport PRB prévoit par ailleurs une légère réduction de l’écart salarial entre les General Workers et les hauts fonctionnaires. Le ratio passe ainsi de 1:6,2 en 2021 à environ 1:5,4 avec le Permanent Secretary, et à 1:6,7 avec le Senior Chief Executive. L’augmentation salariale moyenne pondérée s’élève à 15,3% sur le salaire brut de décembre 2025, contre 7,95% dans le rapport de 2021. Le rapport introduit également de nouveaux salaires de base pour plusieurs grades, avec des hausses notables pour les Educators, Technical Officers, Nursing Officers, les policiers et les General Workers.
Au chapitre des Passage Benefits, le PRB recommande à titre de mesure temporaire, soit jusqu’à janvier 2028, que les fonctionnaires puissent encaisser une partie ou la totalité de leurs Passage Benefits pour des voyages/frais de déplacement, des traitements médicaux et des frais d’éducation; et (2) qu’un maximum de 50% du solde cumulé des Passage Benefits puisse être encaissé pour financer la rénovation ou la construction de leurs maisons, de séjours de vacances dans des hôtels ou des centres de loisirs intérieurs, ainsi que pour toute autre fin.
Aussi, le PRB recommande au chapitre Other Pertinent Issues and Recommandation que des conditions de service peuvent être révisées en consultations en cas de force majeure. « We recommend that in case of force majeure/public emergency, except for the payment of the monthly salary, Government may, after consultation with the representatives of Federations, temporarily and exceptionally reconsider certain terms and Conditions of Service (for example, passage benefit, travelling, leave etc.) for employees concerned, drawing a basic salary of Rs 39140 and above, for such periods deemed reasonable », note le rapport.

- Publicité -

Vinod Seegum (ACSEF/négociateur de la GTU) : « Quand nous sacrifions le primaire, nous sacrifions la nation »
« Quand nous sacrifions le primaire, nous sacrifions la nation. Le secteur éducatif ne peut rester statique et figé. Il est, par essence, le socle sur lequel se construit l’avenir d’une nation. Un pays qui refuse de faire évoluer son système éducatif se condamne lui-même à la stagnation, voire au déclin. Pendant 35 longues années, nous avons lutté sans relâche pour l’introduction du Bachelor in Education (BEd) dans le primaire, pourtant recommandé par feu Donald Chesworth en 1987, mais jamais implémenté. Ce combat n’était ni corporatiste, ni idéologique, ni opportuniste; il répondait à une vision claire et assumée – celle de former des enseignants hautement qualifiés, détenteurs d’un véritable diplôme universitaire, capables d’offrir une éducation de qualité à nos enfants, futurs citoyens de la République. En passant, nous avons obtenu que la MIE ACT soit amendée à l’Assemblée nationale pour faire du MIE un Degree awarding Body, justement pour pouvoir lancer le BEd.
Aujourd’hui, plus de 2 000 enseignants du primaire sont détenteurs du BEd. Et d’autres attendent leur tour. Aussi, je discute actuellement le démarrage de son niveau Honours. Et voilà que le rapport du PRB sonne le glas de cet acquis en affirmant que le BEd ne serait pas un degré, mais un simple Development Program. Il l’avait fait en 2021 aussi, et je leur avais clairement expliqué et démontré leur méconnaissance du dossier. Ils avaient promis de le rectifier. Et voilà qu’ils le réitèrent cette ineptie. Et quid de ceux qui suivent le BEd au MIE actuellement ?
Cette position du PRB est vécue comme un coup dur, voire une gifle institutionnelle, pour l’ensemble des enseignants du primaire. Elle transpire une jalousie mesquine, une volonté à peine voilée de freiner l’élévation intellectuelle et professionnelle de ce secteur pourtant fondamental. Ma vision – et je l’assume pleinement – a toujours été de bâtir une All Graduate Force au primaire, inspirée du modèle scandinave, où tous les éducateurs, du préprimaire au tertiaire, sont diplômés, reconnus et bénéficient d’une parité salariale fondée sur la qualification et la responsabilité. Ce modèle produit aujourd’hui les meilleurs systèmes éducatifs du monde.
En clouant le secteur primaire, le PRB ne pénalise pas seulement les enseignants; il compromet l’éducation de 2050 et au-delà. Car nous ne construisons pas l’excellence éducative avec une vision rétrograde, frileuse et punitive. Nous ne préparons pas l’avenir en dévalorisant ceux qui forment les fondations intellectuelles de la nation.
Aussi faut-il s’appesantir sur le fait que la qualité du secondaire et du tertiaire dépend inexorablement de la solidité du primaire. Un pays qui affaiblit son primaire prépare des générations fragiles. Je le dis clairement, sans détour : nous ne reculerons pas sur ce point. Cette mission dépasse les rapports, les contextes et les mandats. Le combat continuera avec détermination et sans compromis. Ce combat dépasse les mots; il touche à la dignité des enseignants et à l’avenir des enfants de ce pays.
Les raisons avancées dans la section 37.13 ne sont que frivoles, que nous tâcherons de démolir. »
Deepak Benydin (FPBOU) : « Une augmentation en dessous de nos attentes »
« Le rapport du PRB semble avoir accordé, dans l’ensemble, une augmentation salariale moyenne de 15,3%, ce qui est bien en dessous des attentes de la FPBOU. Nous attendions une moyenne d’au moins 25%.
Dans quelle mesure le ratio entre un General Worker et le PS a-t-il été réduit ? Le ratio au PS a de nouveau été calculé à partir du salaire le plus élevé du General Worker jusqu’au Permanent Secretary. En fait, si nous le prenons depuis le salaire initial, il est de 9,25 fois, et non de 5,42.
Voyons maintenant comment les fonctionnaires en général ont été ajustés par rapport au salaire minimum préconisé par le National Wages Council. Un salaire de Rs 16 500 est mis en œuvre intégralement dans le secteur privé à partir de janvier 2024. Après de nombreuses plaintes de la FPBOU/CITU et d’autres fédérations, une allocation intérimaire a été accordée en juillet 2024 de 5%, jusqu’à un maximum de Rs 2 000 en faveur de tous les employés du secteur public. Aujourd’hui, les employés du secteur public ont perdu en moyenne Rs 5 900 par mois. Si nous déduisons les 5% ou Rs 2 000 accordés en juillet 2024, cela représente une perte moyenne de Rs 31 400 jusqu’à juillet 2024 et, à partir de juillet 2024, Rs 3 900 par mois sur 18 mois. Cela s’élève à Rs 70 000, plus Rs 31 400, soit un total de Rs 101 400. Ceci est dû et clairement prévu selon la National Wages Council Act. Nous demandons instamment que cette grande injustice soit réparée.
Je crois qu’il est nécessaire d’aller plus loin pour améliorer les conditions des travailleurs en général au lieu de s’attaquer aux Passage Benefits dans des cas de force majeure. La mise en place d’un comité d’anomalies, à l’image du comité Manraj, est essentielle. De plus, nous avons de nouveau une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes lorsque le PRB fait référence à l’état de l’économie. Nous demandons donc au gouvernement de redresser l’économie. »

EN CONTINU
éditions numériques