PNQ du leader de l’opposition au DPM Obeegadoo : Réduit Triangle : Pas question de restitution des terres reprises du MTTC

La PNQ du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, était adressée hier au Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo. Il a demandé à ce dernier si, concernant les terrains alloués au Mauritius Tamil Centre Trust et à la Mauritius Indo-Catholic Association, au Réduit Triangle, la question de restitution des parcelles de terrain à ces deux organisations avait été étudiée et si les terrains avaient été alloués à des fins de développement. Dans ce cas, il prie le Premier ministre adjoint d’indiquer à qui les terrains ont été alloués et à quelles fins. Il voulait également savoir si les deux organisations seront compensées, prenant en compte les préjudices occasionnés et afin de leur permettre de couvrir les frais de construction.

- Publicité -

Steven Obeegadoo s’est attaché à remettre toute la question dans son contexte en revenant sur les différentes étapes depuis l’identification de projets de développement à la suite de l’acquisition, en 2001, des terrains appartenant à la Lonrho Sugar Corporation, plus connue sous le nom d‘Illovo Deal. En 2004, un plan a été élaboré concernant l’utilisation des terres, mais en 2006, le gouvernement d’alors avait décidé d’accorder des terres à différentes organisations sans tenir compte de la planification initialement prévue dans le cadre du plan d’aménagement du territoire.

Entre-temps, le Réduit est devenu un centre de développement, une partie des terres devant être utilisée pour la ligne de Metro-Express. C’est ainsi qu’en 2021, en ligne avec son mandat, le ministère du Logement et des Terres a mené une étude, et dont la conclusion était que des 24 parcelles de terrains allouées à différentes organisations et corps parapublics, seules 11 avaient été développées.

Ainsi, le gouvernement a alors décidé d’élaborer un nouveau plan, en regroupant cette fois les activités qui sont compatibles. Pour ce faire, tous les terrains non utilisés ont été repris, à l’exception de ceux prévus pour la construction des archives et de librairies, dont la construction avait atteint un niveau avancé, ainsi qu’une parcelle allouée au ministère de l’Éducation en vue de la création d’un planétarium.

Les autres terrains, y compris ceux alloués à quatre organisations socioculturelles (la Hindi Speaking Union, l’Indo-Mauritian Catholic Association, le Mauritius Tamil Centre Trust et l’Ourdou Speaking Union) ont été recouvrés par le gouvernement, dit-il. Avant d’expliquer que d’autres terrains leur avaient été proposés à Côte-d’Or. Si toutes les organisations avaient dans un premier temps donné leur accord, poursuit-il, le Mauritius Tamil Centre Trust et l’Indo-Mauritian Catholic Association sont par la suite revenus sur leur décision.

Des Site Visits ont été effectuées et lesdits terrains sont en voie d’être acquis par Landscope Ltd. Il était cependant question que des terrains loués à bail seraient mis à la disposition des quatre organisations susmentionnées. Entre-temps, trois organisations (la HSU, la MTTCT et l’USU) avaient donné leur accord. L’IMCA n’a cependant pas accepté l’offre.

Steven Obeegadoo a poursuivi en expliquant que la restitution des terres ne s’est jamais posée. Cependant, dit-il, les terrains n’ont pas encore été alloués à d’autres développeurs. Aussi, selon lui, la question de compensation ne se pose finalement pas, aucun préjudice n’ayant été causé à aucune des quatre organisations. À ce stade, il rappelle que les terres ont été allouées au Tamil Culture Centre Trust en juillet 2010. L’IMCA a obtenu son terrain en 2013. Et les deux autres organisations socioculturelles, elles, en 2016.

Dans ces quatre cas, les travaux devaient commencer dans un délai de neuf mois après la signature des contrats. Mais les conditions n’ont pas été respectées. Le ministre ajoutera que les travaux d’infrastructures sont en cours, avant de révéler que le gouvernement a décidé de financer entièrement les constructions prévues par les différentes organisations socioculturelles. « Ce qui démontre l’engagement du gouvernement à soutenir tous les centres culturels afin de promouvoir la paix dans le pays », dit Steven Obeegadoo.

Le leader de l’opposition a dit sa déception de voir que les terrains ne seront pas restitués. Ajoutant que, dans le cas de l’IMCA, leur plan ainsi que le projet de construction n’ont pas été approuvés. « Aujourd’hui, le ministre a l’audace d’affirmer que les organisations socioculturelles n’ont pas respecté les délais prévus », dit-il.

Le VPM a cependant dit son étonnement à l’effet que, lors de la précédente PNQ du leader de l’opposition, la même question lui avait été posée. Il a ensuite affirmé qu’au cours de ses rencontres avec l’IMCA, personne n’a attiré son attention sur le fait qu’elle n’avait pas obtenu l’autorisation pour aller de l’avant avec la construction de centres culturels. Il ajoute avoir rencontré l’année dernière le président ainsi que les membres de l’exécutif de l’IMCA afin de leur expliquer les raisons derrière la décision gouvernementale, précisant qu’alors, personne n’avait objecté.

Steven Obeegadoo dit par ailleurs avoir reçu une demande pour une parcelle de terres additionnelle, et que le gouvernement a promis d’étudier la question. S’il y avait une demande pour le Planning Clearance, la question aurait été à l’agenda, dit-il encore. Toutefois, la priorité du gouvernement reste la relocalisation. « Le gouvernement s’assure que toutes les aménités soient prêtes avant d’entreprendre la construction de centres culturels à ses propres frais », dira-t-il encore.

Xavier-Luc Duval a ensuite produit deux lettres adressées au ministère du Logement par l’IMCA, dont une demandant au ministère de lui accorder un Planning Clearance. Ce à quoi le VPM a dit ne pas être au courant. Et à la remarque suivante de Xavier-Luc Duval à l’effet qu’il ne maîtrisait pas ses dossiers, il a rétorqué que c’était au contraire le leader de l’opposition qui ne l’était pas, car ne faisant, selon lui, que « répéter ses questions posées lors d’une précédente PNQ ».

Il est revenu sur le fait que personne, d’après lui, ne l’a mis au courant de l’existence de telles lettres. Il réaffirmera aussitôt qu’il a rencontré les représentants de l’IMCA à son bureau pour discuter de toutes ces questions. Aussi, si la problématique de la Clearance de la part de n’importe quelle organisation avait été soulevée, elle aurait été prise en considération, affirme-t-il.

Ne l’entendant pas de cette oreille, Xavier-Luc Duval trouve que « ces organisations ne peuvent être victimes de la désorganisation au niveau du ministère ». Après quoi il a déposé les lettres dont il venait de faire mention sur la table de l’Assemblée, tout en soutenant que si l’IMCA n’a pu aller de l’avant avec la construction de son centre, « c’est de la faute du ministère du Logement ».

Steven Obeegadoo a alors répété que les terres allouées entre 2010 et 2015 avaient été reprises en l’absence de développement et du fait qu’une nouvelle étude avait été entreprise par le ministère du Logement. « Or, le gouvernement non seulement a proposé une relocalisation des centres, mais qui plus est, il en encourra les frais de construction. »

À ce stade, Xavier-Luc Duval a rappelé qu’il avait posé la même question l’année dernière au VPM, demandant ainsi si une aide serait accordée aux organisations socioculturelles pour la construction de leur centre. Ce que le VPM avait refusé, dit-il. « Et là, subitement, à la veille des élections, l’argent nécessaire est trouvé. »

Rappelant que le TCCT a accepté la proposition du gouvernement, il rappelle que « tout le monde sait que les membres de l’exécutif de cette association sont nommés par le ministère de la Culture, et que par conséquent, ce sont pour la grande majorité des fonctionnaires ». De fait, selon lui, « ces derniers ne s’opposeront pas à une décision ministérielle », et ce, même si ses membres « ne sont pas d’accord avec ce qui se passe ».

Steven Obeegadoo a ensuite répété que « toutes les mesures ont été prises pour s’assurer que les terrains soient appropriés », ajoutant que les discussions sont en cours avec Landscope pour l’achat des terres et que le ministre de la Culture s’apprête à engager des discussions avec les trois organisations concernant l’emplacement des lopins de terre qui leur seront alloués.

Il a alors reproché au leader de l’opposition de « se réveiller une fois par an » pour soulever cette question. « Il a fallu attendre 12 mois après la précédente PNQ pour connaître la vérité », a rétorqué Xavier-Luc Duval. Avant de demander au Premier ministre de dire s’il compte s’excuser auprès des dirigeants des organisations concernées à l’effet qu’ils seraient des « usual trouble makers » et que leurs projets sont des « galimatias ».

Une remarque de Steven Obeegadoo a ensuite provoqué de vives réactions de la part des membres de l’opposition, forçant le Speaker, Sooroojdev Phokeer, à intervenir et à réclamer de l’ordre de chaque côté de la Chambre. Le VPM a ensuite affirmé avoir « dit la vérité » quant à l’état des terrains concernés, sur la nature du projet, de même qu’à l’effet que la reprise des terres concerne pas moins de 13 terrains, y compris ceux alloués aux ministères et ONG.

Il rappelle que les trusts concernant les centres culturels avaient été créés entre 2000 et 2005 par le gouvernement MSM/MMM. « Je ne sais pas si le leader de l’opposition est contre ces trusts. Nous, nous continuerons à travailler avec les trusts de toutes les religions », ajoutera le VPM.

Concernant la question de « trouble makers », il estime que « tout le monde sait que cette question a été politisée dans le but de scorer des Political Points, quitte à mettre en péril les relations entre les communautés ». Il a finalement affirmé que le terme « galimatia » concerne l’absence de planification urbaine.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -