Private Notice Question du leader de l’opposition — Duval : l’absence de stratégie touristique décriée

Le Blueprint préparé par la Banque mondiale avait été mis dans un tiroir

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La Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, était consacrée hier à la stratégie mise en place par le nouveau gouvernement par rapport à l’industrie touristique et à la récente mission effectuée par le ministre du Tourisme, Richard Duval, en Afrique du Sud. Le ministre a profité de l’occasion pour dénoncer l’absence de toute stratégie touristique durant les dix dernières années. Il a accusé l’ancien Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, d’avoir été un ministre du Tourisme à temps partiel, mais a effectué au bas mot 22 voyages à l’étranger au coût de Rs 7 millions.

Richard Duval a indiqué que 500 000 touristes ont visité le pays de janvier à mai de cette année dont 39 850 Sud-Africains. Pour la même période en 2024, 500 133 touristes, soit 4 503 de moins que cette année, avaient visité le pays. D’autre part, de janvier à mai de l’année dernière, 36 500 touristes venaient d’Afrique du Sud, soit 3 350 de moins que cette année. Au 15 juin, 610 064 arrivées touristiques avaient été enregistrées contre 599 039 pour la période correspondante en 2024.

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Au chapitre des stratégies de promotion de l’industrie touristique, Richard Duval dénonce que sous l’ancien ministre du Tourisme il n’y a eu aucune stratégie majeure. Steven Obeegadoo était beaucoup plus occupé avec la construction de 8 000 logements dans le cadre du projet NSLD, qui n’est toujours pas terminé. Un plan directeur avait été annoncé pour l’industrie touristique mais n’a jamais été réalisé.

Un plan pour le secteur du tourisme, qui a été élaboré par la Banque mondiale, est resté dans les tiroirs et n’a été retiré que par la nouvelle équipe au ministère. « La seule chose qui ressort du mandat de l’ancien ministre, c’est qu’il a voyagé 22 fois pour le ministère du Tourisme et que ses voyages ont coûté plus de Rs 7 millions sans compter les coûts associés à la délégation. En raison de ce manque de vision et d’action de la part de mon prédécesseur, j’ai aujourd’hui hérité d’un secteur touristique avec le même modèle qui existe depuis deux décennies », a-t-il dit.

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Il note que les attractions touristiques sont en mauvais état. Pour Richard Duval, c’est ce gouvernement qui élaborera de nouvelles stratégies pour revitaliser ce secteur. « Concernant le document préparé par la Banque mondiale en consultation avec nos différents partenaires, nous proposerons un nouveau plan directeur. Nous élaborerons également une stratégie de haute saison pour toute l’année » rassure-t-il.
Des discussions avec les compagnies aériennes sur l’extension de la connectivité aérienne sont en cours. Le gouvernement modernisera également les infrastructures portuaires afin de faciliter la filière des croisières. Rs 4,5 millions ont été budgétisées pour développer le tourisme durable, entre autres.

S’agissant de la mission en Afique du Sud, il a affirmé avoir participé à un Road Show organisé par le MTPA dans des villes sud-africaines, principalement Durban, Johannesburg et Cape Town, du 14 au 16 dernier. « Il s’agissait de ma première mission depuis ma nomination comme ministre du Tourisme, et que ce n’est pas la première fois qu’un ministre du Tourisme participe à une telle tournée », explique-t-il. L’objectif était de renouer les contacts avec les agents de voyages sud-africains afin de garantir leur intérêt et leur engagement à l’égard de Maurice en tant que destination touristique.
Plusieurs propositions ont été formulées par les opérateurs sud-africains, dont la nécessité d’avoir une connexion entre Maurice et Durban entre autres pour assurer le transfert de ceux qui souhaitent participer au pèlerinage Maha Shivaratree à Maurice. Pour cette mission, le ministère a dépensé en tout Rs 259 800 incluant les billets d’avion. Durant son déplacement, il était accompagné du responsable du marché sud-africain à la MTPA

Lesjongard : Puis-je demander au ministre si son ministère a fait une évaluation de l’impact de la situation au Moyen-Orient sur notre secteur du tourisme et, dans l’affirmative, quelles sont les mesures qui seront mises en place pour remédier à cette situation ?
Duval : Nous y travaillons déjà, et il y a un comité qui n’a pas été mis sur pied hier, et je dois dire que nous prenons les précautions nécessaires.

JL : Le ministre peut-il dire si, en ce qui concerne le conflit au Moyen-Orient, il a déjà rencontré les opérateurs du secteur pour trouver des moyens de remédier à cette situation ?

RD : Nous avons eu une réunion, avec l’ambassadeur, et je dois dire que c’était une réunion très fructueuse. Mais nous sommes occupés à l’examiner.
JL :Pourquoi son ministère ne fait pas partie du comité présidé par le ministre délégué aux Affaires étrangères, concernant la situation au Moyen-Orient ?
RD : Mon collègue m’a parlé au téléphone et que nous nous rencontrerons, demain pour une réunion urgente.
JL Ne pense-t-il pas qu’il devrait faire partie de ce comité ?
Speaker : C’est une opinion et il a répondu.
JL : Est-ce que le ministre a eu des réunions régulières avec des représentants d’Air Mauritius, et quelle est la stratégie en termes de vols ?
RD : Nous avons eu beaucoup de réunions avec Air Mauritius. Nous travaillons sur quelque chose qui sera annoncé bientôt
JL : Dans sa réponse, le ministre a déclaré qu’il envisageait de faire en sorte que toute l’année soit une année de pointe mais nous savons que de juin à septembre, l’arrivée des touristes diminue dans le pays. Peut-il informer la Chambre, de sa stratégie, et des différents marchés ciblés pour pallier la pénurie de touristes au cours de cette période ?
RD : Je dois dire que nous nous sommes mis à y travailler, et je dois dire que le ministre délégué, Sydney Pierre, a présidé plusieurs réunions sur cette question, et vous aurez certainement des nouvelles bientôt.
JL : Puis-je demander au ministre s’il envisagera de relancer nos campagnes auprès des touristes chinois ? Si non, pourquoi pas?
RD : Je dois dire que c’est un marché très complexe, mais le seul problème que nous avons sur le marché chinois, c’est la connectivité. Comme vous le savez, Air Mauritius ne va plus en Chine, et nous sommes occupés à négocier avec certaines compagnies aériennes afin de mieux toucher ce marché.
JL : Les touristes qui visitent notre île sont souvent encouragés à s’aventurer en mer pour rencontrer des dauphins et des baleines. Vous conviendrez que ces aventures perturbent l’habitat naturel de ces mammifères. Est-ce que le ministre a fait le point sur la situation et qu’est-ce qu’il compte faire ?
RD : Bien sûr. Le Premier ministre adjoint a présidé plusieurs réunions avec mon ministère et d’autres ministères, et nous sommes en train de nous pencher sur la question, et nous en sommes très préoccupés.
JL : Le ministre peut-il dire s’il a reçu des représentations des propriétaires des bateaux de plaisance concernant l’enregistrement obligatoire des petits opérateurs de bateaux de plaisance, tel qu’il est mentionné dans le budget actuel ?
RD : Je dois dire aussi que j’ai reçu un appel téléphonique,des opérateurs, et je n’ai malheureusement pas pu les rencontrer en raison des travaux parlementaires.
JL : Puis-je demander au ministre s’il y a des négociations avec d’autres pays pour augmenter la capacité de vol vers des pays comme le Royaume-Uni et l’Inde ?
RD ; Vous savez ce qui était arrivé à Air Mauritius sous le régime précédent. Nous sommes toujours à la recherche de deux avions. Nous ne savons pas où ils sont. Mais il est certain que nous nous penchons sur notre connectivité. C’est le principal problème, car il y a beaucoup de vols où les gens préfèrent en particulier les vols directs.
Francisco Francois : Puis-je demander au ministre s’il est d’accord pour collaborer avec l’Assemblée régionale de Rodrigues afin d’aligner la stratégie touristique de Rodrigues sur celles sur le plan national, tout en améliorant l’image de marque et le marketing nationaux afin de positionner Rodrigues comme une destination nationale verte  ?
RD : Je vais certainement m’y intéresser. Mais nous attendons que les commissaires reviennent vers nous. Bien entendu, nous serons heureux de travailler ensemble.

 

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