RÉFORME ÉLECTORALE — Rama Sithanen : « Nous ne parlons pas de l’abolition du BLS »

Le Dr Rama Sithanen, ex-ministre des Finances et expert dans les systèmes électoraux, s’entretenait avec étudiants et professeurs à l’université de Maurice hier après-midi. L’occasion de tirer au clair certaines « mauvaises conceptions ». Son alternative ne présuppose pas l’élimination du Best-Losers System.
« Dans mon plan de travail, je n’avais alloué que 10 % au débat du Best-Losers System (BLS)… Certaines mauvaises conceptions doivent être dissipées », affirme le Dr Rama Sithanen. Opération clarification hier après-midi à l’Université de Maurice.
Rama Sithanen reprend les grands axes de la question du BLS. Quatre options étaient à l’étude : (1) L’abolition pure et simple du BLS (« without much ado ») (2) Retenir le BLS dans sa forme actuelle (3) Modifier la forme du BLS (4) Ou l’intégrer dans une nouvelle disposition (« BLS can be subsumed into the new disposition).
La proposition de Sithanen épouse la quatrième voie : soit une refonte du BLS, une absorption de ses objectifs dans un nouveau système électoral. Selon l’expert des systèmes électoraux, ni Carcassonne ni Sachs ne préconisent l’abolition du BLS : « Carcassonne dit que l’objectif doit être retenu mais le mécanisme éliminé (…) Et Sachs, auparavant, avait trouvé la plus belle des formules pour illustrer cette idée : The essence of the BLS will be retained but the form adapted in a principled way (NdlR : Le BLS devra rester inchangé dans le fond, mais la forme devra être refondue pour épouser le principe moral). »
L’objectif reste donc de s’assurer que le « rainbowness » soit maintenu à l’Assemblée nationale, tout comme devrait s’en assurer le BLS actuel. Sauf que cette proposition devrait venir gommer certains aspects trahissant le « principe moral » (comme le besoin des candidats de mentionner la communauté à laquelle ils appartiennent), éliminer les complexités du calcul du BLS et, surtout, corriger certains paradoxes et anomalies. Et de souligner, sur un ton humoristique : « If FSM (Front Solidarité Musulman) had filled any Chinese, only one vote would have sufficed to make him MP. » Le cas Michaël Sik Yuen devait également être mentionné à maintes reprises.
Pirouette sémantique
Selon un des intervenants au débat, « propozisyon Sithanen pa pe vinn rezoud narnye… L’idéologie divisionniste du BLS est réarrangée ». Ce commentaire aura suscité l’approbation de bon nombre des 300 personnes présentes. Une ovation, des hochements de têtes remarqués, des « finalman li revinn parey » et un Sithanen prônant dès lors une exigence de « modération » et de « réalisme ». « Nou listwar montre nou ki nou atase ar represantativite-la », affirme l’ex-ministre des Finances. « L’abolition pure et simple, mais pa pou aksepte Maurice-sa », déplore-t-il. Et de revenir sur le fait que sa proposition a pour but « de satisfaire un maximum d’axes (fairness, gender, stability, socio-demographics) sans pour autant être parfaite ». Objectif : proposer un système satisfaisant à contrario d’un système miné par des « paradoxes » et des « anomalies » comme tel est le cas actuellement. « Dans l’absolu, je suis contre le BLS. Mais on ne vit pas dans l’absolu. »
Jocelyn Chan Low, hôte de l’événement, a promis que d’autres débats seront prochainement organisés autour de la réforme électorale.

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