Resit pour le Blue Print de l’Éducation

Il y a un an de cela, l’installation d’un nouveau patron politique à l’Education House en remplacement de l’arrogance personnifiée d’antan semblait ouvrir de nouvelles perspectives pour les enfants de la République. Et surtout, et avant tout, c’était signe d’assurance pour les parents dont la mission première reste le plein épanouissement de leurs enfants respectifs. La dette, d’une valeur inestimable, qu’assure tout parent digne de ce nom, à des exceptions près. Les moyens ne comptent pas.

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Les intentions étaient bonnes, voire excellentes ; la nouvelle administration politique dans le domaine de l’Éducation avait, au sein de l’opposition d’avant le 10 novembre 2024, montré des dispositions de changements fondamentaux et identifié les lacunes inhérentes au système en place. Plus important était ce désir de se mettre à l’écoute des partenaires de l’Éducation et à renouer cet esprit de dialogue et d’échanges. Même avec les plus coriaces des adversaires. Des signes d’une démocratie vivante et renforcée où la mise à l’index de la voix discordante de l’autre n’est nullement de mise.

En général, dans une famille, l’enfant ne subit pas l’aliénation de ses aînés. Peu importe ses défauts ! Ses manquements ! Ses écarts par rapport aux normes généralement acceptées ! Ne soyez pas étonnés d’entendre « sa mo zanfan sa ! » Même dans des contextes des plus dramatiques. Une réaction de parents qui veut tout dire, certes difficile à digérer et, parfois, allant jusqu’à provoquer l’agacement de l’autre.

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Est-il démesurément exagéré d’affirmer que la cellule familiale reste le berceau de ce que l’Anglais appelle l’Inclusion, facteur dépouillé de toute dose, même la plus minime, d’aliénation ? Techniquement : « Inclusion can mean many things – safety to be who you are, representation, diversity, equal rights, a sense of belonging and more. Inclusion is important for adults and children alike! »

Les assises de l’Éducation, annoncées en grande pompe il y a un an de cela déjà, et se déroulant en avril de l’année dernière, avec plus de 4 000 participants – passifs ou actifs – étaient porteuses d’espoir. Aujourd’hui, des aspects du Blue Print sur l’Éducation, sujets à objection formelle et venant de pas n’importe qui, soit du Primus Inter Pares, soutenu par d’autres au Conseil des ministres, semblent vouloir privilégier l’élitisme à outrance au détriment du développement des talents cachés de chacun des enfants mauriciens.

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Ces éléments du Blue Print, préconisés par l’Establishment, bien enraciné à l’Éducation, semblent vouloir faire la part belle à l’instruction, à savoir la transmission de savoirs, notamment lire, écrire, compter, et de connaissances techniques, reléguant au second plan l’éducation mettant l’accent sur le développement intégral de l’enfant, en termes de valeurs, de moralité et de socialisation.

Le coefficient prévu pour les admissions dans les Star Colleges accorde une prime démesurée à l’instruction comme force individualiste et égoïste, avec la majorité laissée en bordure de la route du développement. D’autant plus qu’aujourd’hui règne en maître cette expression : beaucoup d’appelés et peu d’élus.

Le Resit imposé au promoteur politique du Blue Print sur l’Éducation peut être un Blessing in Disguise pour l’enfant mauricien. Il intervient en une année qui marquera le 50e anniversaire de l’introduction de l’éducation secondaire gratuite par feu Sir Seewoosagur Ramgoolam. Avec l’annonce de cette mesure, certes en pleine campagne pour les premières élections générales post-indépendance, la porte de l’éducation secondaire est ouverte à tout enfant mauricien.

Avant 1976, combien de Mauriciens aujourd’hui à la retraite n’ont-ils pas vécu l’amer calvaire, sans pitié, de se voir renvoyer du collège le 2 de chaque mois parce que l’écolage de Rs 13 par mois n’avait pas encore été réglé par les parents, qui voulaient à tout prix assurer l’éducation de leurs enfants ? Envers et malgré tout. À cette époque, les temps étaient vraiment difficiles.

Au nom de la sanctification de l’élitisme dans l’éducation, le Blue Print, avec ses critères d’admission quantitative, constitue un déni de l’éducation secondaire gratuite, véritable pivot de l’ascenseur social, facilitant l’avancement qualitatif de tout un chacun au sein de la République de Maurice.

La dimension de l’Inclusion, « the practice or policy of providing equal access to opportunities and resources for people who might otherwise be excluded or marginalized », pour lutter à armes inégales contre le phénomène pernicieux envahissant la société qu’est l’aliénation, doit être restaurée à sa juste valeur. C’est le Step Forward présenté au Resit du Blue Print sur l’Éducation pour redorer le blason du 50e anniversaire de l’éducation secondaire gratuite, qui avait vu sa source prendre dans la lutte contre l’élitisme à outrance dans l’éducation. Le tout symbolisé par ces images historiques du 20 mai 1975 aux abords du pont de la Grande-Rivière-Nord-Ouest.

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