Le surintendant Ashik Jagai (57 ans) maintient qu’il ne s’occupait pas des demandes de Reward Money pour le compte de la défunte PHQ Special Striking Team (SST) et renvoie la balle à son supérieur, l’assistant-commissaire de police (ACP), Dunraz Gangadin (62 ans). C’est ce qui ressort à cette étape de l’opération DeepCode.
Lors de son interrogatoire au SG de la Financial Crimes Commission (FCC), Ashik Jagai a nié toute recommandation de surpaiement de plus de Rs 83 millions à des informateurs en minimisant son rôle sur les aspects administratifs. Il a indiqué qu’il n’a recommandé aucun chiffre en termes de Reward Money après des saisies de drogue ou de produits illicites. Il répète que cet argent n’est même pas versé sur son compte. C’est l’ACP Gangadin qui gérait les aspects financiers alors que le sergent Yusuf Ali Hossen était choisi comme Handler.
Dans sa version des faits, Ashik Jagai est revenu sur le fonctionnement du paiement du Reward Money au sein de la SST. Il a fait comprendre que les réclamations passaient par l’ACP Gangadin. Son rôle était de confirmer à son supérieur que telle opération avait bien eu lieu sur le terrain et quels produits ont été saisis. Ainsi, c’est l’ACP Gangadin qui faisait les démarches pour décaisser l’argent pour les différents paiements. Le sergent Yusuf Ali Hossen jouait le rôle d’intermédiaire entre l’informateur et l’ACP Gangadin.
La Financial Crimes Commission est dans l’attente de certains documents pour les confronter au SP Jagai dont des relevés bancaires et surtout des détails supplémentaires sur l’OB 39/2022 par rapport à la saisie de 22 millions des papiers à rouler dans l’entrepôt de PATS à Plaine-Magnien en octobre 2022. Les enquêteurs ont constaté des manquements pour justifier une demande de Rs 7 millions comme Reward Money.
Cette opération avait mené à l’arrestation de l’homme d’affaires Jonathan Augustin. Ce cas intrigue aujourd’hui, car l’importation de ces produits n’était nullement un secret, puisque le ministère du Commerce à l’époque et la Mauritius Revenue Authority en étaient déjà informés, le produit ayant été commandé dès 2015, à une époque où il n’était pas prohibé.
Malgré cela, une demande de Reward Money a été déposée près d’un mois après l’opération. La Financial Crimes Commission se demande pourquoi il a fallu réclamer une prime pour une « découverte » qui, en réalité, n’en était pas une. Elle attend certains documents pour confirmer les différentes dates, soit celles d’achat et d’arrivée de la cargaison à Maurice, entre autres.
Par ailleurs, le sergent Yusuf Ali Hossen a été traduit devant le tribunal de Port-Louis, hier, où il a retrouvé la liberté conditionnelle, la FCC ne s’étant pas opposée à cette demande. Il a dû s’acquitter de trois cautions de Rs 500 000 chacune (total Rs 1,5 million) et signer une reconnaissance de dette de Rs 2 millions. La Cour a imposé les conditions suivantes : être disponible pour l’enquête, disposer d’un numéro de téléphone et signaler sa présence au poste de police de Vallée-des-Prêtres quotidiennement entre 6h et 11h.