Avec le volet du Jackpot de Rs 30 M, un inspecteur au Prosecution Office de Rivière-du-Rempart, et un sergent, connu sous le sobriquet de Sofer Misie-la, auditionnés au QG de la FCC
L’ASP Mooniaruck, un troisième suspect, convoqué en fin de journée, pour des besoins d’interrogatoire Under Warning.
Rebondissements dans l’enquête de la Financial Crimes Commission sur le Drug Reward Money avec l’interrogatoire de l’assistant commissaire de police Lilram Deal faisant du surplace. Avec les révélations à l’Assemblée nationale, par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, des chiffres de l’ordre de Rs 250 millions au titre du Drug Reward Money alloués depuis 2020 en faveur d’une clique au sein de la police, en vue de la remise en liberté provisoire aujourd’hui du même ACP Deal et ancien patron de la Counter Terrorism Unit du Prime Minister’s Office, les zones d’ombre s’épaississent à la porte des Police Headquarters des Casernes centrales.
Au vu du volet du Jackpot de Rs 30 millions, un inspecteur de police, affecté au Prosecution Office de Rivière-du-Rempart, donc sans connexion directe avec la lutte contre le trafic de drogue, et un sergent, alias Sofer Misie-la, ont été convoqués au QG de la Financial Crimes Commission pour des besoins d’enquête Under Warning.
En fin de journée d’hier, un troisième suspect, l’assistant commissaire de police Mooniaruck, le frère de l’inspecteur du même nom, a été convoqué et est entendu sur les cas traités par l’ancienne Force Crime Intelligence Unit (FCIU) (voir détails plus loin).L’inspecteur Mooniaruck a été autorisé à partir à la fin de son interrogatoire, hier. Il a nié avoir commis une quelconque infraction concernant le paiement du Reward Money. Il devra rester à la disposition des enquêteurs le temps que des informations qu’ils ont fournies soient vérifiées par la Financial Crimes Commission, et attendant que cette dernière instance mette au point les dossiers à charge contre d’autres gradés de la police, dont les ténors de la Police Headquarters Special Striking Team, qui ont semé la terreur sous le précédent commissaire de police, Anil Kumar Dip.
Rémunérer
La Financial Crimes Commission (FCC) a ouvert la boîte de Pandore à la suite de l’arrestation de l’ACP Lilram Deal dans le cadre de l’affaire de Reward Money – qui aurait été détourné par des membres bien placés des forces de l’ordre. Hier, s’est déroulé l’interrogatoire de l’inspecteur Mooniaruck et du sergent Seeboruth, cités dans cette sinistre affaire ébranlant la force policière par plusieurs de leurs collègues ces derniers jours. Les deux policiers sont soupçonnés d’avoir réclamé et d’être récipiendaires d’importantes sommes d’argent sous prétexte de rémunérer des informateurs anonymes ayant fourni des renseignements menant à des saisies de drogue. Or, selon les enquêteurs, les faits ne concordent nullement avec leurs déclarations.
Le cas de l’inspecteur Mooniaruck est jugé des plus intrigants particulièrement. Affecté au bureau Prosecution Office au tribunal de district de Rivière du Rempart, cet officier de police aurait néanmoins été à l’origine d’opérations menées sur la base d’informations sur des caches de drogue sur des terrains en friche. Mais dans ces cas de saisie, aucune arrestation n’avait été effectuée par la suite. Que de la drogue saisie !
Saisies
À titre d’exemple, le 27 mars 2023, l’inspecteur Mooniaruck a dirigé une équipe policière vers un terrain boisé à Jin Fei, où deux kilos de drogue synthétique, d’une valeur marchande estimée à Rs 3 millions, ont été découverts. De même, en octobre 2022, une opération conjointe avec la défunte PHQ Special Striking Team (SST) de la bande à Jagai à Cité-La-Cure a permis la saisie de 700 grammes d’héroïne valant Rs 11,5 millions. En janvier 2023, 541 grammes de cannabis d’une valeur de Rs 700 000 ont été retrouvés à Riche-Terre.
Suite à ces saisies, l’inspecteur Mooniaruck aurait sollicité le versement de Reward Money en affirmant vouloir rémunérer ses informateurs ainsi que les policiers impliqués dans les opérations. Toutefois, selon des informations disponibles, ces derniers n’auraient rien perçu. Trois agents se sont récemment rendus au QG de la Financial Crimes Commission (FCC) à Réduit Triangle pour alléguer que l’inspecteur en question aurait empoché l’intégralité de la somme. Ce dernier nie les faits, comme il l’a affirmé lors de son audition hier. Fidèle à la tradition, il a refusé de révéler l’identité de ses supposés informateurs. La Financial Crimes Commission compte désormais procéder à un examen de ses avoirs et ses comptes bancaires.
Quant au sergent Seeboruth, son dossier serait encore plus complexe. Ancien membre de la PHQ Special Striking Team, il est soupçonné d’avoir agi comme intermédiaire pour le compte d’un haut gradé de la police. L’enquête révèle qu’il se serait personnellement rendu à la section financière de la police pour récupérer des espèces et des chè ques au titre de Reward Money. La Financial Crimes Commission s’intéresse de près à certains anciens membres de la PHQ Special Striking Team, qui réclamaient des montants considérables pour, soi-disant, rémunérer des informateurs après de grosses saisies de drogue. Là encore, il existe des soupçons selon lesquels une partie de ces fonds aurait été détournée au profit de certains privilégiés au sein de la force policière.
Par ailleurs, le sergent Seeboruth est réputé d’être très proche d’un ACP, au point que ses collègues le surnommaient Sofer Misie-la. Or, cet ACP était responsable d’une unité sans lien avec la lutte anti-drogue. Comme dans le cas de celui au Prosecution Office. Selon certaines informations, le haut gradé et le sergent seraient des habitués du Gambling World, et du monde des paris au Champ-de-Mars. La Financial Crimes Commission envisage d’approfondir cette piste, car elle soupçonne que de l’argent provenant du Reward Money, censé rémunérer les informateurs, aurait été utilisé pour des paris, soulevant ainsi des soupçons de blanchiment d’argent, avec des Judges’ Orders pour fouiller les comptes bancaires des Prime Suspects pas encore inquiétés à ce jour…
La FCC cible les cas traités par l’ex- FCIU
La Financial Crimes Commission (FCC) a auditionné hier en début de soirée l’assistant-surintendant de police (ASP), Faraaz Mooniaruck, dans le cadre de l’enquête sur les dessous du Reward Money de la force policière. À l’époque des faits, l’ASP Mooniaruck dirigeait l’ancienne Force Crime Intelligence Unit (FCIU), une unité spécialisée également dans les enquêtes liées au trafic de drogue. Cette unité, mise en place par l’ancien commissaire de police Anil Kumar Dip, avait pour mission de traiter rapidement les renseignements afin de pouvoir intervenir efficacement sur le terrain. Elle est notamment à l’origine d’importantes saisies de drogue de ces dernières années.
En septembre 2024, la FCIU, en collaboration avec d’autres unités de la police, avait intercepté 22,5 kg de cannabis, d’une valeur estimée à Rs 300 millions, lors d’une opération en mer. Les suspects, de retour de La-Réunion, avaient jeté des sacs de drogue à la mer avant de tenter de fuir à bord de leur hors-bord. La cargaison avait ensuite été transportée à Port-Louis, où l’ex-commissaire Dip s’était personnellement rendu pour féliciter ses hommes.
La même équipe s’était spécialisée dans les saisies de grandes cargaisons. Le 4 novembre 2024, trois Mauriciens avaient été arrêtés à bord d’un hors-bord au large de la côte Ouest, transportant 120 kg de cannabis, d’une valeur de Rs 175 millions. Le bateau provenait de l’île sœur. L’opération avait été menée par la FCIU, en collaboration avec la Maritime Cell et la Customs Anti Narcotics Section (CANS), cette dernière étant à l’origine des renseignements ayant permis l’intervention.
La Financial Crimes Commission cherche désormais à établir si la FCIU a bénéficié indûment du Reward Money pendant cette période électorale. Hier, les enquêteurs de la FCC ont perquisitionné le domicile de l’ASP Mooniaruth à Plaine-des-Papayes, où plusieurs documents ont été saisis. Son interrogatoire a eu lieu dans la soirée, en présence de son avocat, Me Hisham Oozeer. Les enquêteurs s’intéressent de près aux opérations menées par l’ex-FCIU ainsi qu’aux montants réclamés et perçus au titre du Reward Money.
Visite d’une délégation du FBI à la FCC
Une équipe du Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis s’est rendue au QG de la FCC à Réduit Triangle. Cette visite avait pour objectif de discuter des possibilités de collaboration entre les deux institutions. Aucun dossier spécifique n’a été abordé. C’est ce que laissent entendre des milieux officiels de Financial Crimes Commission, qualifiant la rencontre d’excellente, divers sujets ayant été évoqués.
La commission se garde pour l’instant de tout commentaire supplémentaire d’autant plus que la Rumour Mill voudrait que la contre-expertise du FMI pourrait être déterminante dans le volet de l’enquête sur les valises à Rs 113,8 millions, avec l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, sous une inculpation provisoire. Cette affaire remonte au 14 février dernier avec l’arrestation Josian Laval Deelawon, confirmant dans ses premiers aveux que les trois valises et autres sacs, saisis par la Financial Crimes Commission, appartiennent au leader du MSM et qui ont été confiés dans le cadre de l’opération Maradiva, Lakaz Mama.
Fraude bancaire | Silverbank Saga
Un Indien interpellé dans
le cadre d’un prêt de Rs 175 M
La Financial Crimes Commission (FCC) a procédé à l’interpellation de Rajiv Mady George, un ressortissant indien, dans le cadre d’une enquête pour blanchiment d’argent liée à la Silverbank, qui a fait faillite. Ce développement fait suite à une plainte déposée au QG de la Financial Crimes Commission, au Réduit Triangle, par le directeur d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de tissus.
Rajiv Mady George, alors employé comme auditeur interne au sein de la banque, anciennement connue sous le nom de Banyan Tree, aurait convaincu le plaignant qu’il pouvait lui obtenir un prêt de Rs 175 millions afin de relancer ses activités, mises à mal par la crise post-Covid-19.
Selon les dénonciations du directeur, il a entamé les démarches en 2023, soumettant tous les documents requis à Rajiv Mady George, en qui il avait confiance en raison de sa position au sein de l’institution bancaire. Il affirme que le prêt avait été approuvé, moyennant des garanties financières. Toutefois, il soutient n’avoir jamais reçu la totalité de la somme promise et soupçonne Rajiv Mady George d’avoir détourné une partie des fonds à des fins personnelles. Il l’accuse également de blanchiment d’argent.
Les dernières indications sont que la somme de Rs 175 millions aurait déjà été transférée à l’étranger, par les soins du dénommé Rajiv Mady George, dès le décaissement.
Après plusieurs mois d’enquête, la Financial Crimes Commission a procédé à l’interpellation de Rajiv Mady George, qui a nié en bloc les accusations portées contre lui. Lors d’une parade, hier, il a été positivement identifié par l’homme d’affaires, victime de cette fraude bancaire.
Une perquisition sous mandat a été menée à son domicile à Quatre Bornes, où des équipements informatiques ont été saisis. Le suspect a été reconduit au Réduit Triangle dans la soirée, en attendant que la Financial Crimes Commission ne statue sur son sort. Il fait actuellement l’objet d’une enquête en vertu de la Prevention of Corruption Act (PoCA).
Black Label and Stag Party
Le SG du MSM Gobin confronté
sur sa présence à Grand’Bassin
Revoilà le spectre de la Black Label and Stag Party de la pandémie du Covid-19. L’ancien Attorney General, et secrétaire général du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Maneesh Gobin, a été assigné une nouvelle fois par la Financial Crimes Commission (FCC) hier, dans le cadre de l’enquête portant sur des allégations de pots-de-vin d’un montant de Rs 3,5 millions, liés à l’octroi d’un terrain en bail à l’Eco Deer Park Association à Grand Bassin. L’ancien ministre sous le coup déjà d’une inculpation provisoire nie fermement avoir sollicité ou reçu de l’argent pour faire avancer ce dossier alors qu’il occupait le poste de ministre de l’Agro-industrie en 2020.
Au moins deux témoins ont confirmé sa présence à une fête organisée en août 2020, connue sous le nom de Black Label and Stag Party, sur un terrain de l’État faisant alors l’objet d’un litige judiciaire entre son ministère et des tiers. Maneesh Gobin est resté silencieux sur ce point. Pour rappel, il avait été arrêté par la FCC le 28 février dernier, en vertu de la Prevention of Corruption Act (PoCA), avant d’être remis en liberté sous caution. Jusqu’à ce 28 février dernier, l’enquête sous l’ex-ICAC et la Financial Crimes Commission sous Navin Beekarry, n’avait pas jugé nécessaire d’interroger ce bras droit de Pravind Jugnauth et de Joe Lesjongard au sein du MSM.
L’affaire concerne l’attribution d’un terrain de 350 arpents situé à proximité de Grand’Bassin, précédemment occupé par RKS Deer Ranch Ltd. En 2016, le ministère de l’Agro-industrie avait résilié le bail après la découverte de plants de cannabis sur les lieux. La famille Etwaroo avait contesté cette décision en justice.
En 2020, une nouvelle entité, l’Eco Deer Park Association, a été créée, regroupant d’anciens membres de RKS Deer Ranch ainsi que de nouveaux, dont le gendre de l’ancien Parliamentary Private Secretary (PPS), Rajanah Dhaliah. Cette association s’est vu attribuer le terrain en juin 2021. Toutefois, des allégations laissent entendre que l’ex-PPS Dhaliah aurait réclamé Rs 4 millions à la famille Etwaroo en échange de ce transfert. Cette dernière aurait réussi à réunir Rs 3,5 millions en vendant une tractopelle. La Financial Crimes Commission soupçonne que Maneesh Gobin aurait bénéficié d’une gratification en utilisant sa position comme ministre à l’époque.
La convocation, hier, de Maneesh Gobin est considérée comme l’ultime étape avant que le dossier à charge ne soit évalué au niveau du département légal de la Financial Crimes Commission avant d’être transmis à la Commission en route l’Office of the Director of Public Prosecutions.
L’ASP Mooniaruck et le Sgt Seeboruth
passent la nuit en cellule policière
Yeshdeo Seeboruth, sergent de police âgé de 45 ans, a été arrêté par la Financial Crimes Commission, hier. Ce dernier est accusé d’avoir reçu une somme colossale de Rs 19,3 millions sur son compte bancaire. Cet argent est soupçonné de provenir du Reward Money de la police.
Les faits reprochés au policier se seraient produits durant la période de septembre à octobre 2024. Il sera inculpé sous les articles 36(1)(b) et 38 de la Financial Crimes Commission Act lors de sa comparution en Cour de Port-Louis ce matin.
La FCC soupçonne l’ASP Mooniaruck d’avoir approuvé une demande de Reward Money de Rs 3 millions à une équipe de police, qui avait saisi une substance suspecte dans un faubourg de Port-Louis. Il s’est révélé que ce n’était pas de la drogue. Sauf que le haut gradé aurait approuvé la demande de Reward Money avant même les conclusions du Forensic Science Laboratory.
Les deux policiers, faisant partie de la galaxie Dip aux Police Headquarters des Line Barracks sont attendus au tribunal de Port-Louis aujourd’hui pour leur inculpation provisoire. Entre-temps, l’inspecteur Mooniaruck a été autorisé à rentrer chez lui après son interrogatoire.