Ritesh Ramful du parti Travailliste n’a pas manqué de tourner en dérision le thème du budget, Demain est à Nous. Selon lui, le même modèle économique est adopté par le gouvernement pour chaque budget depuis 2019, ce qui ne jette pas les bases d’une future île Maurice.
Il maintient que le budget favorise une croissance dopée par l’inflation, tandis que la roupie continue de se déprécier et que l’indice des prix à la consommation continue de grimper. Le député affirme ainsi que « l’optimisme n’est pas de mise », alors que les prévisions font part que les prix continueront de prendre l’ascenseur, « ce qui fait que les dotations sociales sont absorbées par l’inflation ».
Abordant le volet de la cherté de la vie, il attirera l’attention sur les prix des médicaments et les taux d’intérêt sur les emprunts, qui ont connu d’importantes hausses ces dernières années. Il a cité le dernier bulletin de la Banque de Maurice, qui a fait état que le montant total du Household Loan (emprunt contracté par les particuliers) a connu une hausse de plus de Rs 50 milliards ces cinq dernières années, « ce qui est indicatif de l’ampleur des dettes ménagères ».
Dans le même contexte, l’intervenant fait ressortir que les prix des carburants continuent de peser lourd sur le budget des Mauriciens. Et ce, dit-il, alors que le prix du baril de Brent a connu une baisse importante sur le plan international cette année même.
En ce qui concerne la dette publique, qui est passée de Rs 228 milliards en 2014 à Rs 524 milliards en 2024, le député dira qu’il y a ainsi une dette de Rs 436 000 sur la tête de chaque Mauricien. « Voilà ce que nous léguons aux futures générations », a-t-il dénoncé. Ainsi, selon lui, malgré le fait que le Fonds monétaire international (FMI) ait tiré la sonnette d’alarme sur la capacité de Maurice à régler sa dette publique, « le gouvernement a contracté une énième dette de plus de dix milliards avec l’African Development Bank ».
Ritesh Ramful est ensuite revenu sur l’un des objectifs affichés du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui voulait atteindre un Produit intérieur brut (PIB) de Rs 1 000 milliards en 2030, la fameuse One Trillion Economy. Or, selon certaines prévisions, comme mentionnées par le député Ramful, « ce sera la dette publique qui atteindra la barre des Rs 1 000 milliards en 2030 ».
Le député s’est ensuite étendu sur certains problèmes économiques et sociaux du pays. Il a ainsi cité le mauvais classement de Port-Louis, classée par la Banque mondiale en 369e position sur 405 ports à travers le monde. Il mentionnera également, pêle-mêle : « Notre retard en termes de production d’énergie basée sur des énergies renouvelables »; le « fort taux de corruption » du pays; le fait que nous importions plus de 80% de nos produits alimentaires; la « faillite » du système éducatif, seuls 50% des élèves du cycle secondaire arrivant à décrocher le HSC; l’exode grandissant des jeunes; les ravages de la drogue parmi ces derniers; et la hausse inquiétante des accidents de la route.
Il a conclu en dénonçant l’absence de mesures concrètes dans le budget pour régler ces problèmes. « Demain est à nous ? Dimin mem pa pou ena ! » ironise-t-il.