Henri Didier Jean Louis, un Rodriguais de 21 ans accusé du meurtre d’un sexagénaire à Rodrigues en 2019, a obtenu la liberté conditionnelle en attendant son procès, aux Assises. La juge Hamuth-Laulloo a rendu un arrêté en ce sens le 7 novembre dernier.
Le corps de Désiré Laval François, 66 ans, avait été retrouvé sur la plage d’Anse Fémi, à Rodrigues, le 23 juillet 2019. La victime avait été battue à mort, comme devait l’établir l’autopsie. Selon certains recoupements, Cynthia Spéville, la veuve de la victime, âgée de 18 ans au moment des faits, se trouvait sur la plage avec son mari ce 22 juillet, soit la veille de la découverte de son corps. Elle aurait envoyé un texto au dénommé Henri Didier Jean-Louis pour que celui-ci agresse son mari.
Ce dernier serait alors venu et aurait roué de coups le vieil homme. Mais Cynthia Spéville n’aurait pas voulu en rester là, demandant à son amant d’en finir avec le sexagénaire. Celui-ci se serait exécuté, après quoi tous deux se seraient débarrassés du corps en le jetant à la mer. Afin de détourner les soupçons de la police, la jeune femme aurait appelé son mari sur son portable, en plus de lui envoyer des textos, avant d’alerter ensuite la police. Le corps de la victime a été retrouvé sur la plage le lendemain.
Quatre personnes ont été accusées de meurtre dans le cadre de cette affaire, soit Cynthia Spéville, son amant, Henri Didier Jean Louis, la femme de ce dernier, Isabelle Jean Louis, ainsi qu’un dénommé Louis Emmanuel Adeline. Leur procès doit débuter aux Assises le 23 janvier prochain. Les autres coaccusés ayant tous été relâchés sous caution, Henri Didier Jean Louis, par l’entremise de son avocat, avait ainsi déposé une motion en Cour suprême pour retrouver lui aussi temporairement la liberté.
La police avait cependant objecté en Cour suprême contre toute remise en liberté provisoire, estimant en effet possible que le prévenu prenne la fuite à l’étranger par la mer. Ajoutant que celui-ci n’a de plus pas d’emploi fixe et qu’il ne possède aucun bien immobilier.
La juge Hamuth-Laulloo, elle, a pris en compte le fait que l’accusé n’a aucun passeport et que rien n’indique qu’il ait un complice à l’étranger lui permettant de prendre la fuite. Sans compter qu’il a des attaches familiales à Rodrigues, dont une femme et un enfant en bas âge. La juge a par conséquent considéré que les appréhensions de la police n’avaient aucun fondement. « I am convinced that the dangers or risks of the applicant failing to appear before the trial court are not real, plausible and remain unsupported by evidence. (…) As a matter of fact, this court does not find any exceptional circumstance which would warrant it to find that the applicant should be kept on remand pending his trial », a expliqué la juge dans son arrêté.
La cour a de fait accordé la liberté au prévenu moyennant le versement d’une caution de Rs 50 000, en sus de signer une reconnaissance de dette de Rs 500 000. Il devra également faire acte de présence au poste de police le plus proche de chez lui deux fois par jour et laisser un numéro de portable ainsi qu’une adresse.