Rodrigues — Franceau Grandcourt : Dans l’intérêt de la population, il faut un référendum

« Bizin get Rodrig. Rodrig bizin sorti gagnan dan bann sitiasion pou lepanwisman lepep. » Tels sont les propos tenus par le chef commissaire, Franceau Grandcourt, lors d’un pint de presse sur la situation politique à Rodrigues. Il faisait référence à plusieurs articles de presse parus récemment, ainsi que les commentaires ayant suivi sur les réseaux sociaux. Rappelant avoir siégé au Parlement régional pendant plus de 23 ans, il souligne que la mesure la plus populaire promulguée par le gouvernement régional concerne le manze zanfan lekol pour tous les élèves du cycle primaire. Mesure qui, dit-il, a touché la population dans son ensemble.

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Franceau Grandcourt estime qu’après la polémique créée dans le sillage de déclarations de part et d’autre, « il est temps de s’arrêter un instant afin de trouver des solutions ». Il explique : « mo finn koz avek Johnson Roussety. Bizin asize koze. Il ne suffit pas de faire des commentaires, parfois blessants et inappropriés; il faut comprendre le fonctionnement de l’Assemblée régionale, avec toutes les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui. Notre modèle d’autonomie est basé sur celui de Trinidad et Tobago. Toutefois, il faut concéder qu’il y a des manquements et des lacunes, car chez eux, il existe une Dispute Commission, qui n’existe pas ici. »

Il soutient que si cette instance existait dans la Rodrigues Regional Assembly Act, celle-ci aurait été en mesure de résoudre les conflits en toute neutralité. Il a cité en exemple « le problème de la présentation du budget (régional, ndlR) ». Problème que Trinidad et Tobago a également eu à gérer dans le passé, et que la commission a pu régler. Toujours selon lui, l’autonomie n’est pas une fin en soi, ajoutant : « nou pa kapav aret la. » Il dit ainsi avoir apprécié la déclaration du Premier ministre, Navin Ramgoolam, « qui a dit récemment qu’il faut s’asseoir et écouter les Rodriguais afin de les comprendre. »

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Commentant la situation politique dans l’île, le chef commissaire soutient : « si nous avons une majorité d’un membre, c’est à cause du système. Nou sistem ki koumsa. Et aussi longtemps que nous avons une majorité, il n’y a pas lieu de dissoudre le Parlement à Rodrigues. Tout comme lors du décès de feu Ismaël Vallymamode. Le gouvernement et la minorité étaient à égalité, mais chacun a joué son rôle jusqu’à la fin du mandat de l’OPR. » Aussi est-il temps, selon lui, « d’arrêter avec les critiques. »

« Il faut trouver des solutions avec une majorité confortable. Car certaines déclarations de la part de certaines personnes pe kre boukou divizion dan Rodrig. Sa trakass mwa. » De nombreux Rodriguais s’interrogent sur ce qu’il adviendra après, pense-t-il. « Il y a ceux qui pensent que l’autonomie est menacée, ceux qui pensent qu’il faut rendre l’autonomie, ceux qui souhaitent la dissolution du Parlement et ceux, enfin, qui réclament l’indépendance. Pa kone ki zot pe radote. »

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Il dit ainsi avoir discuté avec Justar Tolbize, qui représente officiellement le Mouvman Indepandantis Rodriguais (MIR), parti qui n’a plus de représentant au sein de l’Assemblée régionale, Justar Tolbize ayant été désavoué par son parti, pour réclamer un référendum. « Je ne suis pas en train de parler d’indépendance. Que personne ne vienne dire après que j’ai parlé d’indépendance. Il y aura une motion à l’Assemblée régionale pour un vote afin de savoir s’il faut aller ou non vers un référendum. Dans l’intérêt public, il faut décider si nous voulons aller un peu plus loin… ou pas. C’est soit oui, soit non. Il faudrait trouver un consensus pour que chaque rodriguais puisse s’exprimer sur l’avenir de son pays », s’est-il appesanti.

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