Salaires et conditions de service : PRB : un front syndical conteste le paiement en deux tranches

Vinesh Sewsurn (FCSOU) : « La révision salariale proposée aux fonctionnaires est une arnaque »


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Vijaye Bundhun (GGSU) : « Si les fonctionnaires sont mécontents, le pays tournera au ralenti »


Narendranath Gopee (NTUC) : « Le dernier rapport du PRB est juste bon pour être brûlé »

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Un nouveau front commun syndical dans la fonction publique vient d’être constitué. Il est composé de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), de la Government Servants and Other Employees Association (GSEA), de la Government General Services Union (GGSU) et du National Trade Union Congress (NTUC). L’objectif est clair : dire non à l’application du nouveau rapport du Pay Research Bureau (PRB) en deux tranches. Les dirigeants de ces organisations syndicales ont rencontré la presse, hier, au siège de la FCSOU, afin de faire part de leurs appréhensions quant au contenu du dernier rapport, rendu public.

Le président de la FCSOU, Dr Vinesh Sewsurn, est revenu sur le contexte dans lequel le rapport du PRB a été rendu public. « On nous a laissés dans l’attente pour ensuite nous dire que le rapport serait publié en ligne, alors que le protocole exige qu’une cérémonie soit organisée par le ministère de la Fonction publique pour remettre le rapport en main propre aux syndicalistes. La manière dont ce rapport a été rendu public constitue un manque total de respect envers les fonctionnaires et les fédérations syndicales, qui sont des parties prenantes majeures dans la préparation du rapport du PRB », a-t-il déclaré.
« Pour nous, c’est une insulte », a-t-il ajouté.

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Il a affirmé que le PRB est censé être une institution indépendante. « Or, nous constatons que le dernier rapport est bâclé, qu’il manque de cohérence et de fil conducteur. C’est du copier-coller. On a voulu faire croire que les fonctionnaires ont bénéficié d’une augmentation salariale de 15,3 % Across the Board. C’est faux », a-t-il soutenu.
Pour lui, les fonctionnaires sont injustement traités. « Ils ne peuvent pas être tenus pour responsables des décisions prises dans le passé. Ils travaillent d’arrache-pied pour faire fonctionner l’État. Sans les fonctionnaires, l’État serait à l’arrêt. Le dernier rapport du PRB est déplorable. On ne peut pas traiter les fonctionnaires comme bann ninport. Ils ont leur dignité », a-t-il martelé.

Dr Sewsurn a également dénoncé le paiement des recommandations du rapport en deux tranches. « Les syndicats n’ont jamais été consultés au sujet de cette décision. Le PRB a trompé les travailleurs en mélangeant l’aspect de la relativité salariale avec la révision salariale. C’est une arnaque. En plus, avec le paiement en tranches, le rapport ne sera appliqué dans son intégralité qu’en 2027, soit après six ans. C’est un très mauvais précédent », a-t-il fait ressortir.

Il estime en outre que le PRB n’a rien fait pour freiner l’exode des fonctionnaires. « À chaque fois que nous espérons quelque chose de positif, on nous brandit l’épouvantail de Moody’s, comme si nos aspirations devaient être mises de côté », a-t-il ajouté.
Ce front commun syndical réclame une rencontre urgente avec le gouvernement.
Le président de la GGSU, Vijaye Bundhun, a, lui, indiqué que malgré une situation économique difficile en 2021, le précédent rapport du PRB avait été appliqué dans son intégralité. « Dans le passé, une copie du rapport du PRB avait même été brûlée en public. Aujourd’hui, j’appelle les fonctionnaires à commencer à se mobiliser. Si nous continuons sur cette lancée, ils perdront tous leurs acquis », a-t-il mis en garde.

Il s’est appesanti sur la nécessité d’un dialogue. « Le gouvernement doit ouvrir des discussions sur l’application du rapport en deux tranches. Si les fonctionnaires sont mécontents, le pays tournera au ralenti et il n’y aura pas de développement. Les fonctionnaires sont loyaux envers le gouvernement en place, mais à force de les démotiver, beaucoup finiront par quitter la fonction publique », a-t-il prévenu.

Le président du NTUC, Narendranath Gopee, a, pour sa part, réitéré sa position radicale. « J’avais raison de dire que le PRB devrait fermer ses portes et confier ses attributions à un commissaire salarial. Le Recurrent Expenditure du PRB sur cinq ans est de l’ordre de Rs 190 millions. Un commissaire salarial coûterait beaucoup moins cher à l’État », estime-t-il en avançant que « le dernier rapport du PRB est bon pour être brûlé, car il ne répond pas aux aspirations des fonctionnaires. Nous allons prendre une décision consensuelle pour voir si nous allons brûler ce rapport devant le Parlement. » Il a également critiqué le traitement réservé aux General Workers. Narendranath Gopee s’est montré très critique du gouvernement. « Il est regrettable que le Premier ministre, Navin Ramgoolam, parle de Vision 2050 alors que les fonctionnaires sont frustrés. Le PRB est une institution incompétente. Pourquoi ses dépenses et les salaires de ses membres ne sont-ils pas rendus publics ? Le fameux ministre de la Fonction publique a failli à ses responsabilités. Il doit démissionner », a-t-il conclu.

PRB et compensation salariale : la Platform Komun Syndikal dénonce un manque de respect

Les dirigeants de la Platform Komun Syndikal s’élèvent contre la politique du gouvernement en matière salariale, notamment sur la compensation et le rapport du Pay Research Bureau (PRB). Le président de la General Workers Federation (GWF), Clency Bibi, est d’avis qu’il faut revoir la méthode pour les négociations sur la compensation salariale.
« C’est un manque de respect envers les Stakeholders d’apprendre le quantum de la compensation salariale à travers une déclaration au Parlement et via la presse. C’est inadmissible. Ce n’est pas ainsi que l’on devrait traiter les partenaires sociaux. C’est un manque de respect total, surtout de la part d’un gouvernement élu avec le soutien des travailleurs », a-t-il déclaré.

Il a également dénoncé ce qu’il qualifie de système d’apartheid salarial, qui perdure dans le pays. « La classe moyenne bascule vers la pauvreté alors que les grandes fortunes voient leur barème de taxation rester inchangé. Le gouvernement actuel a introduit un système de stabilisation des prix afin de garantir les profits des importateurs à travers l’argent des contribuables », a-t-il ajouté.

De son côté, le président de la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, a déclaré que « le PRB a réécrit une page de l’histoire avec son dernier rapport concernant les travailleurs manuels. C’est un rapport bâclé. Cela fait dix ans que la CTSP soumet des mémoires au PRB pour dénoncer le fait que les General Workers continuent à toucher un salaire minimal. »

« Le dernier rapport du PRB accorde aux General Workers une hausse salariale de seulement Rs 200. Le salaire minimum existant est de Rs 17 100. En y ajoutant la compensation salariale de Rs 635, on arrive à Rs 17 735, alors que le PRB a fixé le salaire d’un General Worker à Rs 17 900. Je me demande si ce gouvernement n’a pas une vengeance contre les travailleurs manuels », a-t-il lancé.

Pravind Bhojun, porte-parole de l’UPSEE, s’est dit outré par le fait que la définition de Worker continue de se limiter à ceux percevant jusqu’à Rs 50 000.

Pour sa part, Prakash Baluckram, président de la Government Servants and Other Employees Union (GSEA), a estimé que la population commence à s’endormir face à ces décisions. « Finn anil pansion, dimounn res trankil. Koumans retire Allowances, dimounn res trankil. Korek. Aster 50 % PRB. Le rapport du PRB doit être appliqué in toto », a-t-il déclaré.

Asvin Gudday, membre de la plateforme, a fait remarquer qu’un Senior Executive Officer a bénéficié d’une augmentation de Rs 43 000, soit l’équivalent de 250 % du salaire d’un General Worker.

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