L’enquête sur les agissements des éléments faisant partie d’un escadron, ayant perturbé le concert du groupe Attitude à La-Citadelle, samedi, se poursuit avec de nouvelles arrestations. Deux policiers ont été appréhendés hier dans le sillage de l’enquête initiée sur les troubles survenus samedi soir lors d’un concert à La-Citadelle. La Major Crime Investigation Team (MCIT) a, en effet, interrogé le constable Idoo, de la Special Mobile Force (SMF), et le PC Basgeet, du poste de police de Lalmatie, afin de connaître les raisons de leur présence dans la capitale ce soir-là, et ce, alors qu’ils étaient Off Duty. À l’origine de cette décision: les images d’une vidéo en possession des enquêteurs, qui soupçonnent les deux policiers de faire partie du groupe de fauteurs de trouble.
Les deux policiers ont nié toute participation aux actes de violence et ont demandé que les éléments contre eux leur soient présentés avant de fournir leur version complète. Mais les enquêteurs mettent en doute leurs explications, et sont d’avis que les deux hommes ont semé la terreur parmi les membres du public ce soir-là. Hier soir, alors qu’ils se trouvaient encore aux Casernes centrales, leur arrestation était considérée comme « très probable ».
Parallèlement, Jameer Yeadally, attaché de presse du vice-Premier ministre Anwar Husnoo, a lui aussi été convoqué aux Casernes centrales. La police le soupçonne d’avoir été présent à La-Citadelle au moment des graves incidents samedi soir. Ce qu’a d’ailleurs confirmé l’intéressé, et ce, même s’il nie avoir participé à un quelconque acte de violence. Il ajoutera même avoir discuté avec des policiers qui se trouvaient sur place samedi soir afin de calmer la situation. Selon lui, le vice-Premier ministre lui aurait demandé de se rendre sur place « pour voir ce qui se passait », ayant en effet appris qu’il y avait « un problème » à La-Citadelle, fait qu’il dit pouvoir être confirmé par Anwar Husnoo.
Jameer Yeadally dira aussi aux enquêteurs qu’une de ses responsabilités est de rapporter tout incident survenant dans cette partie de la capitale, « car Anwar Husnoo est député de la région ». La MCIT étant satisfaite des explications de l’attaché de presse, ce dernier n’a de fait pas été inquiété outre-mesure.
Par ailleurs, huit suspects ont comparu au tribunal de Port-Louis hier, où ils ont été inculpés sous des accusations provisoires de Damaging Property by Band et Participating in an unlawful Assembly. Ils demeurent en détention préventive suite à l’objection de la police. Sooltan Sorabally (50 ans), de Camp-Levieux, Azim (21 ans) et Djibrail (23 ans) Munsoo, de Stanley, Muzaffar Salauroo (38 ans), de Stanley, Ajmal Imrit (23 ans), de Trèfles, Irfaan Meerun (27 ans) et Ali Hossenny (27 ans), de Vallée-Pitot, et Jameerkhan Batchkan (38 ans), de Terre-Rouge, ont tous été interrogés au bureau de la MCIT avant leur comparution au tribunal à la New Court House. Au moins huit autres suspects sont en outre attendus en justice ce mercredi pour leur inculpation provisoire.
La police insiste sur le fait que les actes de violence de samedi soir étaient prémédités, les suspects, issus de différentes régions, s’étant en effet donné rendez-vous dans la capitale. S’ils auront prétexté avoir agi en guise de représailles à une chanson en particulier, pour les enquêteurs, il ne s’agirait que d’une excuse afin de justifier leurs actes.
À noter aussi qu’outre la police, un deuxième groupe d’individus était au courant d’un possible acte de violence lors de ce concert. Ainsi, une poignée de personnes, menées par un travailleur social, s’est rendue à La-Citadelle une trentaine de minutes avant les incidents afin de parlementer avec la police et les agents de sécurité, et mettre fin au concert « pour la sécurité du public ». Une démarche qui n’aura cependant servi à rien.
Le travailleur social Jameer Yeadally s’était rendu à La-Citadelle ce soir-là pour avertir les organisateurs, mais aura en fin de compte été agressé alors qu’il tentait une médiation avec les suspects. Le message pour venir semer le trouble au concert avait été passé à travers les réseaux sociaux. D’où la démarche du commissaire de police, Anil Kumar Dip, de renforcer la « Cyber Patrol » cette semaine et veiller aux messages provocants et portant atteinte à l’harmonie sociale qui pourraient être diffusés.
