Sanjay Sembhoo est le nouveau président du Conseil des Syndicats (CDS). Il succède à Deepak Benydin. Consolider l’unité syndicale est l’un de ses premiers objectifs. Pour ce faire, il dit, sans ambages, qu’il faudrait mettre les ego de côté dans l’intérêt supérieur des travailleurs. Dans l’interview qui suit, il évoque le cas des licenciés dans les collectivités locales. Est-ce que quelqu’un de la LGSC ou du gouvernement est allé voir si les familles des licenciés arrivent à subvenir à leurs besoins ? se demande-t-il.
Parlant du coût de la vie, il soutient qu’il est en faveur de l’introduction d’un système de contrôle de prix en plafonnant avec un pourcentage de profit raisonnable. Il a profité aussi de l’occasion pour parler des révélations du ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron, sur le Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF). Il trouve celles-ci choquantes et affligeantes ! Au sujet de l’accord signé entre Maurice et l’Angleterre, il dit que le traité constitue une victoire historique et symbolique pour Maurice. « C’est une victoire de David contre Goliath ! J’espère que notre souveraineté et le package financier seront utilisés à bon escient pour la valorisation de la biodiversité marine et de la pêche durable et le développement de l’éco-tourisme, tout en préservant la mémoire et la culture chagossienne et en assurant leur relogement inclusif, en même temps que les développements d’infrastructures et économiques voient le jour », dit-il. En tant que président de la Financial Crimes Commission (FCC) Trade Union, il dit qu’il collabore avec la Financial Crimes Commission dans la lutte contre la corruption et les crimes financiers. « Actuellement, nous travaillons sur un projet de loi pour la protection des lanceurs d’alerte – la Whistle Blowers Protection Act. Nous avons même le soutien de l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime)», confirme-t-il.
Vous venez d’être élu comme le nouveau président du Conseil des syndicats. Une petite présentation de vous s’impose donc ?
Je viens d’un milieu modeste. J’ai grandi à l’époque où on allait chercher du bois pour cuisiner, nourrir les animaux. On passait son temps à lire, à jouer aux billes et à pêcher des camarons pour se divertir. Mes parents ont travaillé dur. Ma mère était ouvrière d’usine, mon père Bus Conductor. Nous faisions aussi des travaux artisanaux.
Après mes études secondaires au RCPL, je me suis inscrit en ingénierie agricole à l’Université de Maurice. Faute de moyens, la faculté n’a pu poursuivre. Avec quelques camarades, nous avons proposé la création du BSc en Horticulture, inspiré de l’université de Reading — qui a même dépêché deux intervenants pour des modules spécialisés. C’est vous dire que je fais partie de la toute première batch de BSc en Horticulture. Un cours monté par les étudiants ! Une première !
J’ai ensuite obtenu un Master of Design spécialisé en aménagement nocturne de jardin à la Curtin University. À mon retour, après plusieurs boulots et après avoir chômé un peu, j’ai rejoint l’ex-AREU en 2004 en tant qu’Extension Officer. Aujourd’hui, l’organisation s’appelle FAREI et je suis Extension Officer/Senior Extension Officer. Il y a plusieurs projets dont je suis fier, notamment dans les TIC dans l’agriculture, mais tout particulièrement le Guide agricole 2019 dont j’étais le Project Leader.
En dehors de ma vie professionnelle et du syndicat, je suis volontaire à l’Art of Living et je tiens une petite ferme bio où je continue d’apprendre et je partage mes connaissances avec tout le monde. Je pratique une technique ancestrale de culture de légumes et de fruits qui s’appelle le Homa Gardening ou l’Agnihotra.
Dites-nous, pour commencer, qu’est-ce que le Conseil des Syndicats (CDS) ?
Le Conseil des Syndicats (CDS) a été créé en 2010 avec le soutien du Bureau International du Travail (BIT), dans le but de promouvoir l’unité syndicale et de renforcer le dialogue social. Ces objectifs sont en phase avec le Decent Work Country Programme (DWCP). Après quelques années d’activité, le CDS est entré en veille. Mais en décembre 2023, cinq confédérations – la CFTU, la CGTU, le CITU, le MLC et le MTUC – ont décidé de mettre leurs différends de côté pour s’unir autour de thèmes d’intérêt commun et national. Nous coopérons donc dans l’intérêt des travailleurs et du pays.
Pourquoi le CDS s’est-il mis en sommeil à l’époque ?
Honnêtement… je n’y étais pas à ce moment-là, donc je ne pourrais pas vous dire avec certitude. Ce que j’ai compris, c’est qu’il y a eu des divergences entre les leaders syndicaux. Il faudrait leur poser la question ! Mais l’essentiel aujourd’hui, c’est qu’un groupe de confédérations a décidé de faire équipe et de construire plutôt que de s’autodétruire.
Lors de l’assemblée du 29 mai 2025 à Quatre-Bornes, le ministre Reza Uteem a vivement critiqué un dirigeant l’accusant d’ingérence auprès du BIT pour la nomination d’un syndicaliste dans la délégation. Votre réaction ?
Ce que le ministre a dit a été largement relayé dans la presse. Ce que je peux ajouter, c’est que, dans une interview en décembre 2024, j’avais déjà évoqué les « mariages et divorces » entre fédérations, souvent motivés par le désir de faire partie de la délégation à la conférence du BIT. Lors de l’assemblée que vous mentionnez, j’ai été très clair : j’ai invité les délégués à réfléchir à leurs priorités. Se fédérer pour aller à Genève, ou s’unir pour défendre réellement les intérêts des travailleurs et du pays ? Et surtout, quel exemple donne-t-on aux membres ?
Parlons de votre nomination à la présidence du CDS. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Depuis quelque temps, l’ACSEF (All Civil Service Employees Federation) pousse les jeunes à prendre davantage de responsabilités dans le mouvement syndical, notamment au sein de la CGTU, notre confédération. Au début, j’étais hésitant, car je suis un professionnel qui aime ce qu’il fait. Puis, j’ai accepté d’être porte-parole dans des réunions tripartites où j’ai plaidé, entre autres, pour la compensation salariale.
L’expérience, et notamment les retombées positives – je fais référence à l’allocation de Rs 2 000 en janvier 2024 –, m’ont amené à m’investir davantage, jusqu’à devenir secrétaire du CDS. J’ai essayé de faciliter la collaboration entre les confédérations pour éviter une nouvelle mise en sommeil. Ensemble, nous avons réussi à élaborer des propositions que nous avons envoyées aux partis politiques en vue des élections générales de 2024.
Ensuite, quand on m’a proposé la présidence, j’ai accepté, car d’une part on me faisait confiance et d’autre part c’était un moyen à plaider pour des changements positifs que je ne pourrais faire en tant que simple citoyen ou employé. Et je dois dire que mes collègues d’autres fédérations ont bien accueilli cette nomination. Je les remercie sincèrement pour leur soutien.
Cette confiance, n’est-ce pas un peu illusoire ?
Non, je ne pense pas. Bien que je sois affilié à la CGTU, je reste très neutre dans mes interventions au sein du CDS. Cette neutralité me permet de mieux comprendre les situations et de les gérer avec objectivité. Cela facilite aussi les échanges avec les autres. J’essaie toujours d’être à la hauteur, et je crois que cela est apprécié.
Comment avez-vous vécu cette nomination ?
Avec beaucoup d’humilité, de fierté et d’espoir. Être président du CDS, c’est une grande responsabilité. Promouvoir l’unité syndicale et travailler sur des thèmes d’intérêt commun, c’est facile à dire, mais ce sont de vrais défis au quotidien. J’ai encore beaucoup à apprendre et à accomplir. La confiance placée en moi est parfois un fardeau, mais je suis déterminé. J’ai dit aux délégués que chaque président doit faire mieux que son prédécesseur – c’est ainsi que nous progressons.
Je ressens de la fierté, car ce n’est pas donné à tout le monde de présider le CDS. Et de l’espoir, car là où certains s’accrochent à leurs postes, ma confédération fait confiance aux jeunes. Je tiens d’ailleurs à saluer le MTUC qui a nommé un jeune, Adeel Mooniaruch, au poste de secrétaire du CDS. C’est un très bon signal. D’autres suivront le pas, j’en suis convaincu.
Quels sont vos objectifs principaux pour ce mandat ?
Comme je l’ai dit : consolider l’unité syndicale. Il faut savoir mettre les ego de côté dans l’intérêt supérieur des travailleurs. Sinon, j’ai déjà discuté avec plusieurs dirigeants de la nécessité de revoir en profondeur notre législation du travail. Par exemple, selon la Workers’ Rights Act, un travailleur est défini comme quelqu’un qui gagne jusqu’à Rs 50 000. C’est absurde. De plus, même avec l’Employment Relations Act, les syndicalistes ne sont pas suffisamment protégés. Sinon, comment expliquer le cas de Yogita Baboo, qui attend toujours sa réintégration après avoir perdu son emploi ? J’en appelle ici au Premier ministre, Navin Ramgoolam, et au ministre du Travail, Reza Uteem, pour qu’ils règlent ce dossier rapidement.
Il y a aussi des zones d’ombre dans l’application de la loi OSHA. Et puis, il faudrait sérieusement envisager de nouvelles lois, comme la Right to Disconnect Act, une loi sur la protection des lanceurs d’alerte (Whistleblower Protection Act), une Statutory Bodies Commission Act, et une vraie loi sur l’accès à l’information (Right to Information Act).
Nous avons encore beaucoup à faire pour mieux protéger les travailleurs, les syndicalistes, et garantir plus de transparence et une gestion saine des ressources publiques.
N’est-ce pas un programme un peu trop ambitieux ?
Si nous ne sommes pas ambitieux, nous n’irions nulle part. Même si tous les changements ne viennent pas immédiatement, certains aboutiront. Et avec le temps et l’élan, d’autres suivront. Ce gouvernement a été élu sur la promesse de renforcer la méritocratie, la transparence et la responsabilité fiscale. A priori, il ne devrait donc pas y avoir d’obstacles à ces réformes !
Quelles ont été vos propositions pour le budget 2025-226 ?
Il faut absolument enrayer l’érosion de la roupie face aux principales devises. Miser davantage sur la production locale pour équilibrer la consommation. Créer de véritables pôles économiques axés sur le Made in Mauritius. Il faut aussi plus de justice sociale. Sans oublier de criminaliser la mauvaise gestion des fonds et des ressources publics tout en renforçant la transparence et la redevabilité dans la gestion des fonds publics.
Le gouvernement est sans doute conscient du mécontentement grandissant, en partie dû aux promesses électorales qui tardent à se concrétiser. Une attention particulière doit être portée à l’environnement et aux enjeux climatiques
Êtes-vous d’accord avec le fait que le prochain rapport du PRB sera appliqué à partir de janvier 2026 ?
C’est une grande déception. Encore une promesse non tenue, encore une fois justifiée par l’état des finances publiques. Cela ne fait qu’amplifier la frustration de la classe moyenne, déjà affectée par l’absence du 14e mois ou de ce qu’on appelle la Special Allowance. Et ce n’est pas tout : le prochain rapport devra intégrer le réajustement salarial lié au salaire minimum ainsi que les augmentations quinquennales. Imaginez l’état d’esprit des employés du secteur public si le rapport se traduit par une politique d’austérité !
C’était une promesse électorale qui a influencé le vote en faveur de l’alliance au pouvoir. À mon avis, même si le rapport est publié en décembre 2025, son application aurait dû être rétroactive à janvier 2025, quitte à l’échelonner.
Quel est votre regard sur le Trade Union Trust Fund (TUTF) ?
Si le Business As Usual est la norme de gestion du TUTF, alors nous pouvons dire que tout va bien. Mais si nous nous en tenons aux missions officielles — comme renforcer les capacités syndicales, organiser des cours de formation —, nous sommes loin du compte. Si nous voulons que les syndicats progressent, il faut d’abord analyser objectivement les forces et faiblesses des syndicats : capacité d’analyse, de rédaction, de leadership, de communication, etc. Ce n’est qu’à partir de là que nous pourrons concevoir des formations réellement utiles.
Ce que je constate pour l’instant, ce sont des ateliers que n’importe quel syndicat pourrait organiser. D’ailleurs, le syndicat que je représente, la Solidarity Staff Union de FAREI (SSUF), organise un séminaire sur la bonne gouvernance avec des thématiques concrètes : (i) bonne gouvernance dans les organismes publics ; (ii) responsabilités des conseils d’administration et des dirigeants ; (iii) indicateurs de performance liés à la gouvernance ; (iv) infractions et sanctions pour mauvaise gouvernance ; et (v) rôle des syndicats dans la lutte contre la mauvaise gouvernance.
Nous avons fait cela sans aucune aide du TUTF.
J’ai déjà exprimé publiquement que l’impunité en matière de mauvaise gestion des finances et des ressources publiques doit cesser. En tant que président de la plateforme FCC – Trade Union Against Corruption, nous collaborons avec la Financial Crimes Commission dans la lutte contre la corruption et les crimes financiers. Actuellement, nous travaillons sur un projet de loi pour la protection des lanceurs d’alerte – la Whistle Blowers Protection Act. Nous avons même le soutien de l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime).
J’ai recommandé que cette loi pénalise certaines fautes graves et précise clairement le rôle des instances de contrôle. Même avec les lois existantes, les dénonciateurs craignent des représailles, d’où l’importance d’une telle loi. J’en appelle aux médias pour soutenir cette cause essentielle.
D’après vous, quel est le rôle du syndicat dans la promotion et la surveillance de la bonne gouvernance au sein des organismes statutaires ?
Nous sommes des partenaires sociaux, certes, mais aussi des chiens de garde. L’Employment Relations Act prévoit que de nombreux cas soient d’abord traités avec les responsables d’établissement, et beaucoup trouvent ainsi une solution à l’amiable. Mais malheureusement, certains dossiers finissent au CCM, au Bureau du Travail ou devant l’Employment Relations Tribunal.
Les syndicats ne traitent pas que d’injustices professionnelles. Ils luttent aussi contre le népotisme et la corruption. Si ce fléau n’existait pas, l’ex-ICAC n’aurait pas publié de rapports tels que les Guidelines on Recruitment and Selection in Parastatal Bodies et le Guidelines for Public Bodies on Corruption Prevention in Direct Procurement. Il y a des Managements qui se cachent derrière l’Administrative Convenience ou Prerogative, ce qui rend la lutte contre la mauvaise gouvernance, surtout quand il s’agit de l’utilisation de fonds publics ou de ressources, plus délicate.
Le syndicat reste le dernier rempart contre la dérive des organismes statutaires. D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder les sessions de sensibilisation des employés sur les principes de transparence, d’équité, d’intégrité et de responsabilité, sur les lois en vigueur, sur la culture d’éthique, sur le leadership et la gestion des affaires publiques. Un jour, il faudra comparer ces activités syndicales avec celles des organismes publics ou statutaires pour savoir lequel des deux avait à cœur la bonne gouvernance.
Le syndicaliste demeure aussi très vulnérable quand il fait des dénonciations. Nous avons besoin d’une loi forte pour protéger les lanceurs d’alerte, car aujourd’hui, ceux qui dénoncent le font souvent anonymement.
Que pensez-vous des révélations du ministre Subron sur le Portable Retirement Gratuity Fund ?
Choquant et affligeant ! Imaginez quelqu’un qui compte utiliser le PRGF pour un mariage ou autre projet dans la famille ! Imaginez le sort des familles en deuil qui ont peut-être besoin de cet argent ! Le plus grand drame, c’est que 7 936 travailleurs ont été pénalisés par manque d’information, ce qui ne permet pas de calculer la somme qui leur est due. C’est un problème qui a perduré post-Covid-19 et je suis quelque part ravi qu’Ashok Subron ait crevé l’abcès.
En tant que représentant de l’ACSEF/CGTU, j’ai proposé au ministre de revoir le système informatique de la MRA. S’il y a des informations manquantes, c’est parce que le système informatique n’a pas été bien conçu et que cela ne permet pas de détecter et de rectifier les anomalies dans les plus brefs délais. J’ai proposé de revoir le PRGF System de la MRA et de le relier au système de déclaration fiscale des entreprises et où les anomalies liées au PRGF seront signalées aux entreprises permettant un rectificatif spontané. Les syndicats dans leur ensemble ont condamné les entreprises fautives. On a aussi encouragé le ministre pour qu’aucune aide gouvernementale ne leur soit allouée.
Faut-il continuer à importer des travailleurs étrangers ?
C’est un mal pour un bien. Le niveau de l’alphabétisation et de l’éducation rend les travaux manuels moins attractifs. Or, il y a un abus extraordinaire avec la libéralisation des quotas, main-d’œuvre locale vs étrangère, ou encore l’assouplissement des critères pour l’importation de travailleurs dans les secteurs de l’agriculture et de la construction. Soudain, les objectifs des compagnies changent ! Tout le monde s’y met à l’agriculture ! Il faut qu’il y ait de l’ordre et de la discipline.
Quel regard portez-vous sur les licenciés des collectivités locales ?
Regrettable ! Un autre drame ! Est-ce que quelqu’un de la LGSC ou du gouvernement est allé voir si les familles des licenciés arrivent à subvenir à leurs besoins ? À supposer que le licenciement était obligatoire, et qu’au final, quand nous constatons que le LGSC recrute de nouveau, n’y avait-il pas moyen de mieux communiquer avec ceux concernés et d’assurer une transition rapide vers un nouveau recrutement des licenciés qui ont maintenant de l’expérience dans leur travail ? Autre chose, j’ai eu l’occasion de voir une des lettres d’offres d’emploi des licenciés. Je n’ai jamais vu quelque chose de comparable dans le service public moderne qui parle de recrutement day to day. Et le CEB ? Nous parlons de même licenciement à quelques jours de leur nomination !
Faut-il introduire un système de contrôle des prix ?
Oui. Je suis pour le contrôle de prix en plafonnant avec un pourcentage de profit raisonnable. Chaque entreprise a sa spécificité. Nous ne pouvons donc pas généraliser. Il nous faut un observatoire où le prix de chaque produit est répertorié, avec une traçabilité jusqu’à sa source, et où les entreprises auront à s’expliquer sur des prix exorbitants au cas par cas. Il faut aussi des lois pour sanctionner les entreprises qui abusent. Par contre, contrôle de prix ne veut nullement dire subsides, car cela déclenche d’autres abus, comme par coïncidence des prix qui grimpent à l’annonce des subsides. Les subsides pourraient par exemple être payés directement au consommateur par le MRA après présentation d’un reçu en ligne ! Cela permettrait au MRA de pratiquer un autre niveau de contrôle de prix ou de déclaration de produit vendu.
Êtes-vous d’accord avec l’introduction de la semaine de 40 h dans certains secteurs ?
Si je vous ai parlé de la Right to Disconnect Act, c’est justement pour que tout travailleur ait un temps dédié à sa famille ou à sa vie sociale ou à aider ceux dans le besoin sans se stresser ou être dérangé dans sa vie privée par ses employeurs au petit bonheur. Le stress est la maladie du siècle qui déclenche d’autres problèmes de santé.
Nous avons tous besoin d’un break. Alors oui, je suis d’accord pour une semaine de 40 heures. J’irai même plus loin : qu’il faut voir au cas par cas les entreprises et les fonctions des employés et déterminer si on ne peut diminuer encore ! Un employé ressourcé est quelqu’un qui travaille mieux et qui développe une appartenance au travail. Il peut abattre plus de travail et de qualité en moins de 40 heures, si l’environnement et la motivation sont là.
Votre point de vue sur l’accord sur l’archipel des Chagos ?
Que puis-je dire d’autre que les autres n’ont pas encore dit ? Cet accord constitue une victoire historique et symbolique pour Maurice. C’est une victoire de David contre Goliath ! J’espère que notre souveraineté et le package financier seront utilisés à bon escient pour la valorisation de la biodiversité marine et de la pêche durable et le développement de l’éco-tourisme, tout en préservant la mémoire et la culture chagossienne et en assurant leur relogement inclusif, en même temps que les développements d’infrastructures et économiques voient le jour.
Au-delà de l’aspect local, cette souveraineté nous permet de jouer un rôle majeur dans la sécurité maritime et la lutte contre les trafics illicites. À nous maintenant de faire preuve de diplomatie stratégique et de leadership à l’échelle internationale.