Stacy Ackbar (19 ans) s’est rendue hier au Central CID pour réclamer l’ouverture d’une enquête approfondie sur les dessous de sa grossesse. Elle réitère en effet qu’elle était enceinte de huit mois, contrairement à ce qu’affirme la Santé, et pense avoir été victime d’un cas de négligence médicale.
La jeune femme a également contredit le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, qui avait affirmé qu’elle s’était rendue au Community Health Centre de Montagne-Blanche pour la première fois le 13 octobre dernier.
« Or, mon traitement a débuté en août, pas en octobre », affirme-t-elle. Ce qui, selon elle, est facilement vérifiable, les dates étant indiquées dans le Maternal and Child Health Handbook.
Elle explique aussi qu’elle était présente à son rendez-vous le 25 septembre, ajoutant qu’elle devait accoucher ce mois-ci. Un événement auquel son compagnon, Kevin, et elle s’étaient d’ailleurs préparés, dit-elle, puisqu’ayant déjà acheté les vêtements du futur bébé.
Dans sa version, Stacy Ackbar souligne qu’un médecin lui avait expliqué l’année dernière qu’elle était enceinte. « Zot ti fer eko. Zot fer mwa ekout leker bebe. Zot dir mwa bebe korek. » Elle se serait rendue à l’hôpital Bruno Cheong le 30 janvier, car saignant des parties intimes et ayant perdu les eaux. La jeune femme a alors été placée en observation.
C’est alors que des membres du personnel, explique-t-elle, lui auraient fait une injection. Après quoi elle dit ne plus se souvenir de ce qui s’est passé. Jusqu’à son réveil, où un gynécologue lui aurait expliqué qu’elle n’était pas enceinte après examen de l’échographie.
Stacy Ackbar n’en démord pas. Pour elle, elle était bien enceinte, comme le prouverait la cicatrice qu’elle porte au niveau du ventre. Raison pour laquelle elle demande à la police d’enquêter.
Le CCID compte solliciter le ministère de la Santé pour obtenir des détails additionnels, comme les rapports du dispensaire de Montagne-Blanche et de l’hôpital Bruno Cheong sur le cas de Stacy Ackbar. Le gynécologue qui a examiné la jeune femme sera entendu par la police ultérieurement.
Le ministre Jagutpal, de son côté, avait fait état de la version de son ministère lors de la commémoration du World Cancer Day à Camp-Fouquereaux lundi dernier. Il a ainsi soutenu que la plaignante s’est rendue au dispensaire de Montagne-Blanche pour la première fois le 13 octobre dernier. Le personnel lui aurait fait passer un « ultrason », qui aurait révélé qu’elle n’avait aucun bébé.
« Le lendemain, la patiente s’est rendue une nouvelle fois sur place, où elle a fait un test de grossesse, qui s’est révélé négatif », a poursuivi le ministre, ajoutant que sous l’insistance de la jeune femme, le personnel de Santé « a fait encore un “ultrasound” et une échographie, qui ont montré qu’elle n’avait rien dans son utérus ».
Le ministre ajoute que la jeune femme s’est rendue à l’hôpital Bruno Cheong de Flacq le 1er février, où elle aurait affirmé être enceinte. « Li pe dir pena mouvman dan so vant. Zinekolog inn ekzaminn li ek dir pena developman dan so fetis. » Pour la Santé, la chose paraît entendue : Stacy Ackbar n’était pas enceinte.
Affaire à suivre…