Encore faut-il que ceux qui ont été portés au pouvoir par le phénoménal 60-0 du 11 novembre 2024 arrivent à définir leurs priorités ! À ce jour, avec l’héritage désastreux d’une caisse défoncée, pillée par un ancien régime matérialiste et avide de pouvoirs, les initiatives sont timides, voire hésitantes, sinon rares. Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont tous deux été francs le 1er mai : le budget à venir sera « difficile », « dur ». Grand bien leur en a pris de graduellement expliquer et disséminer le véritable état de notre économie ! Une santé économique sous perfusion et dont le rétablissement requiert un traitement draconien. Voilà qui ne plaira pas à la masse et qui donne déjà beaucoup de sérum aux opposants. C’est de bonne guerre.
En revanche, ceux qui n’en ratent pas une pour déplorer que le nouveau gouvernement n’a pas réalisé ses promesses électorales, et qui font partie de ceux qui étaient aux affaires, ne peuvent s’en sortir qu’avec leurs grandes déclarations fracassantes ! Mais ces détracteurs peuvent-ils expliquer ce qu’eux ont fait quand ils étaient au pouvoir pour faire progresser le pays ? Et quand ils savaient sciemment que les fonds publics se faisaient dilapider au grand jour, ont-ils réagi ? Avant de jeter la première pierre, n’est-ce pas plus indiqué de faire son propre examen de conscience ?
Ce dimanche 4 mai, les citadins ont un rendez-vous important avec leur avenir. Dix ans après la prise en otage de leur droit civique, ils sont de nouveau conviés aux urnes. Prolifération des drogues, insécurité, infrastructures récréatives et sportives pour la plupart laissées à l’abandon, embouteillages monstres et insolubles aux heures de pointe, manque d’autobus sur plusieurs lignes intervilles, services de voirie qui fonctionnent au petit bonheur, aucun nettoyage des rues… pour ne citer que ces quelques maux quotidiens vécus par des centaines de milliers de Mauriciens dans les cinq villes.
Une fois l’étape des élections passée, il y a fort à parier que ces nouveaux dirigeants seront à leur tour confrontés à la rude réalité de l’héritage catastrophique laissée par le précédent régime. D’autant que dans un grand élan d’on ne sait quoi, Pravind Jugnauth, définitivement très mal inspiré, avait décidé de supprimer les taxes urbaines ! Ala la kess inn defonse net ! Alors que tous attendaient, à la place, que certaines agglomérations rurales soient converties en villes et que, par incidence, c’est le contraire qui s’est produit.
Au final : avec quoi tournent nos mairies désormais ? Que dalle ? Où trouver les sous pour payer les employés ? Des fonds publics, encore et toujours ? Les dérives du gouvernement de Pravind Jugnauth pèseront longtemps encore dans la balance. Il n’existe évidemment pas de solution magique pour combler ces trous, ou ces cratères béants laissés par les dépenses, distributions de cadeaux aux petits copains et copines et autres extravagances ! Il faudra donc, c’est compris et l’on ne cessera de le répéter, pas seulement se serrer la ceinture, mais aussi et surtout dégager et élaborer de nouvelles pistes pour renflouer nos caisses. Des idées pour diversifier nos sources de revenus ne manquent pas : notre pays est riche, en termes de ressources à être exploitées, et tout autant en compétences. Dans la même veine, l’autosuffisance alimentaire pour des légumes, fruits et fruits de mer, n’est pas impossible.
L’attente importante de tout un chacun est que nos nouveaux dirigeants donnent le bon exemple. L’austérité qui caractérisera le premier exercice budgétaire du gouvernement sanzman ne devrait pas cibler que le citoyen lambda. Pourquoi est-ce que le gros capital, les gros salaires, les ministres dans le même souffle, ne contribueraient-ils pas à changer la donne ? Un effort conjugué ne permettra-t-il pas de récolter davantage de bénéfices ?
À l’étranger, davantage d’instances importantes déplorent les agissements en toute impunité de l’État voyou qu’est Israël, bien plus dangereux avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. La tuerie gratuite, quotidienne et impitoyable, l’évacuation de force des habitants ne devrait jamais devenir un titre banal des actualités. Ce qui se passe sous nos yeux, ces atrocités commises sur un peuple, au nom d’une chasse aux terroristes, ne doit jamais être passé sous silence.
Husna Ramjanally