Le Pointe-Jérôme Youth Training Centre a accueilli pendant une semaine 600 scouts et leurs encadrants, venus de Maurice et d’autres pays de la région. Ce camporee était loin d’être un simple camping des scouts, puisqu’il faisait partie des activités marquant les 45 ans du Pathfinders Scout Club. Si le camping des scouts a pour but d’apprendre aux jeunes à faire face aux difficultés, ils ont été bien servis, avec le temps qui prévalait ces derniers jours. Les tentes dressées dans la cour du centre de Pointe-Jérôme étaient toutes trempées, mais la joie et la bonne humeur se lisaient sur tous les visages. Maïta Soogree, directrice des Pathfinders, indique que ce camporee marque un moment important pour le club. « Nous fêtons cette année nos 45 ans. Sur les 40 églises adventistes qu’il y a à Maurice, 35 ont un Pathfinders club. Nous accueillons ici 600 jeunes venus des quatre coins de Maurice, mais aussi d’autres pays de la région », confie-t-elle.
Pour marquer l’événement, un accueil particulier était réservé aux invités venus de Rodrigues, La-Réunion, des Seychelles, Madagascar, du Mozambique et du Zimbabwe. Fanfares, majorettes et Cheerleaders étaient en démonstration au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport. Les invités ont aussi été plongés dans la culture mauricienne, avec des menus tels que biryani ou les sept carrys sur feuille de banane au programme. « Pendant toute cette semaine de camping, nous avons organisé des activités à la fois sociales, ludiques, créatives, entre autres, pour les jeunes »,dit-elle.
L’anticyclone ayant joué les trouble-fête, plusieurs de ces activités ont dû se dérouler en intérieur. On retrouve ainsi des jeunes, dans un atelier d’origami, pendant que d’autres, un peu plus loin, découvrent les bases du Braiding, ou font de la peinture sur verre. D’autres encore apprennent à faire des bouquets, tandis qu’un petit groupe découvre les instruments de la fanfare, avec l’aide de quelques éléments de la Police Band.
Faire face aux géants
Le pasteur Ten Marudamuthu, qui fait aussi partie de l’orchestre de la police, explique qu’il est venu apporter son soutien, car le Pathfinders Scout Club fait un travail formidable auprès des jeunes. « Ils forment les jeunes tant sur le plan spirituel que pour les aider à prendre leurs responsabilités. Notre rôle ici est de leur apprendre comment fonctionne une fanfare. L’accent est mis sur les percussions et le marching. L’échange avec les jeunes est très intéressant », explique-t-il.
Le thème de ce camporee est : « Faire face aux géants. » Maïta Soogree explique que les jeunes sont sensibilisés aux dangers du fléau de la drogue, de l’alcool et de la cigarette. « Nous avons aussi des activités pour les aider à résister au peer pressure. » Une marche de sensibilisation à cet effet s’est tenue dans les rues de Centre-de-Flacq. Une exposition sur la santé, accompagnée de dépistage, a eu lieu sur le front de mer de Mahébourg.
Des fresques murales pour sensibiliser aux méfaits de la drogue ont été réalisées dans sept endroits. Il y a eu des visites dans une maison de retraite, dans une école pour enfants à besoins spéciaux, ainsi qu’à l’hôpital, où des activités de créativité ont été organisées pour les enfants atteints de cancer.
D’autre part, le Pathfinders Scout Club a aidé à la construction des maisons de trois familles dans le besoin. Il y a également eu des causeries animées par les pompiers, la MSAW, le MSC et la police. « Il y a quatre dimensions dans le parcours du Pathfinder. Soit, spirituel, intellectuel, social et physique. Nous incorporons les quatre aspects dans le camporee qui dure dix jours. » Pour certains jeunes, il y a eu des moments plus marquants. À l’exemple de ceux qui ont demandé le baptême ou les aspirants chefs, qui ont eu droit à leur cérémonie d’investiture.
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Témoignages
Shania Pyndiah : « Contente de me faire des amis »
« Je suis ici en tant qu’aspirante chef et j’ai appris beaucoup de choses lors de ce camporee. Je suis contente également d’avoir pu me faire des amis de différents pays. Nous avons passé un bon moment en dépit de la pluie. J’ai participé à des ateliers d’origami et j’ai appris à faire le drill. »
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Dina Andrianiriantsoa : « Très heureux d’être ici »
« Je suis très heureux d’être ici pour participer à ce camporee. J’ai eu l’occasion de me faire des amis et d’apprendre beaucoup de choses. Le camping se passe dans une bonne ambiance malgré la pluie. C’est quelque chose de bien. »
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Élise Sautron : « Une belle expérience »
« Je suis venue de La-Réunion pour ce camporee et je trouve ça vraiment cool. Je n’avais jamais eu l’occasion de participer à un camping de cette envergure. J’ai eu de charmantes rencontres avec de nouvelles personnes et j’ai appris à faire beaucoup de choses, dont des bouquets. Je suis partie à la plage, j’ai visité des zoos, c’était vraiment une belle expérience. »
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Pasteur Daniel Benitez : « Les îles sœurs partagent beaucoup de choses »
Président de la Fédération des églises adventistes de La-Réunion, le pasteur Daniel Benitez est venu à Maurice avec une équipe de 50 personnes, dont 10 encadrants et 40 enfants. Il se dit très heureux de ce moment de partage, même si cela n’a pas été facile. « Selon la loi française, il y a des conditions très strictes pour quitter le pays avec des mineurs. Il a fallu leur donner la garantie qu’ils seraient bien pris en charge ici, notamment sur les plans sécurité et sanitaire. Je félicite l’équipe de Maurice qui a pu satisfaire ces exigences. Cela démontre tout leur sérieux. »
Dans ce contexte, explique-t-il, les pathfinders réunionnais ont été logés dans les dortoirs de Pointe-Jérôme et non sous les tentes, afin de respecter les règlements français. « Nous avons été invités pour les 45 ans du club de Maurice et nous sommes heureux d’être là. Comme on dit, les îles sœurs partagent beaucoup de choses. »
Au cours de cette semaine, poursuit-il, les enfants ont eu l’occasion de mettre en pratique les leçons apprises au sein du club pathfinder. Soit les valeurs, les responsabilités, le respect de la nature, le travail, entre autres. Originaire du Paraguay, il affirme avoir lui-même été un explorateur, avec une maman directrice pendant des années. « Aujourd’hui à 74 ans, elle est toujours contente de camper sous une tente avec des jeunes. »
Le camporee, selon lui, est un moment important où les jeunes apprennent la vie en plein air et profitent de la nature. Le tout agrémenté de classes éducatives et de spiritualité.
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Rosa Charas : « Différent de mon pays »
Rosa Charas est venue du Mozambique, accompagnée de quatre amis et deux enfants pour vivre cette expérience. « Faire le camporee dans un autre pays, ce n’est pas la même chose que de le faire chez nous. Je trouve que c’est une très belle expérience et nous avons eu beaucoup de partage », se félicite-t-elle.
Cette dernière a suivi attentivement la démonstration de bouquet de fleurs. « Je n’ai jamais eu l’occasion de l’apprendre dans mon pays et je trouve que c’est une opportunité. Cela va m’aider pour la décoration de l’église que je rentrerai chez moi. »
Rosa Charas fait partie d’un pathfinder club avec environ 45 enfants.