Au lendemain du budget, la principale préoccupation des Mauriciens reste le coût de la vie. C’est en tout cas ce qu’a affirmé l’ancien leader de l’opposition, Shakeel Mohamed, ajoutant que les supermarchés du pays ont augmenté leurs chiffres d’affaires malgré la hausse des prix des commodités. Ainsi, pour lui, « ceux qui détiennent certaines marques (Brands) deviennent millionnaires pendant que les consommateurs, eux, deviennent plus pauvres ». D’où son plaidoyer en faveur de l’importation parallèle « pour casser le monopole dont jouissent certains privilégiés ».
Outre le secteur alimentaire, il s’en est aussi pris au monopole des entreprises dans la filière de la vente des médicaments, tout en précisant que la dépréciation de la roupie a contribué à faire grimper les prix. À ce sujet, il est d’avis que « l’importation parallèle n’a rien à faire avec les médicaments génériques et que le gouvernement se trompe à ce niveau.».
Le député de Port-Louis Maritime/Port-Louis Est (No 3) a ensuite évoqué la situation dans le port, qui tombe sous l’égide du Premier ministre. « Quelle est l’efficacité de ce port ? En 2022, lorsque la question de la chute de notre port avait été posée dans le rapport de la Banque mondiale, Pravind Jugnauth n’était pas d’accord et avait déclaré au Parlement que le gouvernement continuerait d’investir massivement dans les infrastructures portuaires », s’insurge-t-il.
Or, le rapport de la Banque mondiale de 2023 prend à contre–pied le gouvernement, selon lui, en indiquant que « le port s’en sort extrêmement mal et est pire qu’en 2021 ». Il poursuit : « notre port est classé à la 369e place sur 405. La-Réunion, les Comores, l’Afrique du Sud et les Seychelles font mieux, alors que Madagascar s’améliore. »
Concernant la situation prévalant au sein d’Air Mauritius, le député travailliste avance que les clients ne font plus confiance à la compagnie aérienne. Avant d’ironiser en disant que même le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ne l’a pas choisi lors de son récent voyage en Inde. « Les anciens administrateurs, avec l’aide du gouvernement, ont réduit les pensions et les avantages sociaux des personnes qui y travaillent. Tandis que les avions ont été vendus à bas prix… (…) Des raisons qui font que nous souffrons désormais du service que la compagnie aérienne offre à ses clients. »
« Je n’ai aucune sympathie pour le gouvernement qui a détruit la compagnie aérienne de ce pays. » Il ajoutera ainsi que la Mauritius Investment Corporation (MIC), sous l’égide de la Banque Centrale et sous la responsabilité du ministre des Finances, a versé des fonds à Air Mauritius. « L’argent des contribuables a été reversé à la compagnie aérienne. Il faut s’assurer que les compagnies d’État puissent réaliser des bénéfices », dit-il.
Par ailleurs, Shakeel Mohamed a donné la réplique au ministre Deepak Balgobin sur le secteur informatique. « Le ministre Balgobin est resté silencieux sur le problème de connectivité d’Internet du 26 avril, lorsque le pays avait subi une panne. Il y a eu des perturbations de nos services financiers et même au niveau de la SBM… » affirme-t-il.
Il affirme ainsi que le câble SAFE (câble de fibre optique sous-marin) a une durée de vie limitée et que celle-ci arrive à expiration en 2027. De fait, « Mauritius Telecom aurait dû venir avec un consortium approprié pour trouver les fonds nécessaires afin de résoudre le problème ». Preuve pour Shakeel Mohamed que « la modernité, c’est aussi une question de management ».