Shakeel Mohamed : « We must think out of the box : comme envisager la dépénalisation du gandia »

– Sam Lauthan (chairman de la NADC) : « Légaliser le gandia ? Pas question ! »

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Dans le cadre de la World Drugs Day, observée jeudi 26 juin, le Centre Idrice Goomany (CIG) avait organisé un atelier de travail avec les conseillers municipaux de Port-Louis. Y étaient également conviés les ministres Shakeel Mohamed et Osman Mahomed, respectivement des Terres et du Logement, et des Transports, de même que Sam Lauthan, Chairman de la National Agency for Drug Control (NADC). Tous étaient unanimes : défaire le pays des drogues relève d’une utopie. En revanche, mettre en application des méthodes pour « diminuer le nombre de victimes, et empêcher d’autres de tomber dans les pièges, c’est faisable. Et nous avons le devoir et la volonté de le faire ».

Dans son intervention, celui qui a été ministre de la Sécurité sociale a été direct : « je viens d’apprendre que la Thaïlande a décidé de revoir sa politique en matière de légalisation de certaines drogues, nommément le cannabis. Je suis foncièrement contre la légalisation de ce produit. Le cannabis est une Gateway Drug et fait d’énormes ravages dans le monde entier. Une Gateway Drug, est un produit, dont la cigarette, l’alcool et le gandia. Des jeunes gens commencent par en consommer, finissent par rechercher des sensations plus fortes, et se dirigent ainsi vers les drogues dures, comme l’héroïne (brown sugar) et les drogues synthétiques également. »

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De son côté, Shakeel Mohamed a défendu sa version du combat contre les drogues : « Nous devons think out of the box. Autrement, nous sommes condamnés et je suis triste de le dire ainsi, nous aurons perdu cette bataille ! »

Le ministre des Terres et du Logement poursuit : « je suis également contre la légalisation du gandia. Parce que cela ne servira à rien de se voiler la face et se dire que all is good in comparison, even marijuana”. Non : tout n’est pas bon et il y a effectivement des répercussions néfastes. Néanmoins, je suis d’avis que nous devons considérer la dépénalisation, qui n’a rien à voir avec la légalisation, de ce produit. » Il devait aussi ajouter : « je souhaite faire une nuance : ceux qui ont fumé une cigarette ou un joint, bu de l’alcool ne sont tous pas devenus des addicts ! Il faut être intelligent et ne pas généraliser. De même, nous n’allons pas parvenir à faire diminuer le nombre de nos jeunes qui deviennent des proies faciles, et réduire la quantité des dépendants aux drogues en utilisant des méthodes anciennes. Il faut vivre avec son temps et mettre à profit des méthodes qui font leurs preuves. »

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Shakeel Mohamed a argué : « une dose de drogue synthétique se vend actuellement à Rs 30 ou Rs 35, tandis qu’un poulia de gandia est à Rs 450 à Rs 500. Il est trop clair pourquoi et comment la plupart des personnes vont vers les simik. » Un conseiller de la capitale devait lui souffler qu’un « gramme de gandia est à Rs 3 200 » : ce qui n’a pas manqué de faire réagir le ministre. « Nous, les politiques, sommes à votre écoute, vous, travailleurs sociaux qui œuvrez sur le terrain. Les experts, c’est vous. Nous attendons de vous des Evidence-Based -Data, des études et des projets qui nous aideront, au gouvernement, de prendre les bonnes décisions. »

Au même titre, Osman Mahomed a exhorté « chaque Mauricien à contribuer à ce combat national. » Évoquant une anecdote de son enfance, le ministre des Transports a relaté : « J’avais 15 ans, et après un match de foot entre amis, une fois, je me souviens qu’un de nous circulait enn mass. Je me souviens que quelqu’un avait dit li pa bon sa, et je m’en étais abstenu. » Il a fait remarquer que « hélas, nombre de ces amis d’enfance ne sont plus là. Certains ont persisté dans cette voie de consommation de ces produits et y ont laissé leur vie…»

L’atelier était placé sous la présidence du Dr Reychad Abdool, membre fondateur du CIG, expert-consultant international en matière de drogues et ex-membre de l’UNODC, et d’Imran Dhannoo, responsable et également cofondateur du centre de la Plaine-Verte. Le lord-maire, Aslam Hossenally, ainsi qu’une majorité des conseillers de la capitale ont assisté à l’atelier de travail.

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