La TICAD 9, organisée à Yokohama, au Japon, avec l’aide de l’Union africaine, la Banque mondiale, les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le Développement, a pris fin hier avec une ferme volonté du Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, de resserrer le lien entre le Japon et l’Afrique. « Japan will work along the people of Africa, laughing, crying and working hard, overcome every challenge facing the continent », a-t-il déclaré, hier, lors d’une conférence de presse donnée en compagnie des principales parties prenantes dans l’organisation de la conférence. « À travers des discussions proactives, les participants ont partagé beaucoup d’idées afin que le Japon et l’Afrique “cocréent” des solutions novatrices pour les problèmes comme l’emploi, le développement industriel, la santé et l’alimentation. Ils sont tombés d’accord en vue de créer des solutions et de rehausser la coopération vers le futur », déclare le Premier ministre japonais Lancée en 1993, la Ticad, comme l’a souligné le Premier ministre du Japon, offre une plateforme multilatérale à un large éventail de parties prenantes. Elle a pour objectif de promouvoir la coopération internationale, le partenariat international et l’ouverture. La réunion de Yokohama avait pour principal objectif de cocréer des solutions innovantes et durables qui permettraient aux pays africains, riches de leur diversité et de leur dynamisme, de mener à bien leur transformation structurelle et de relever les défis actuels liés à l’insécurité économique, à l’insécurité humaine et aux inégalités. « Nous préconisons une intégration équilibrée de la vision commune et des intérêts mutuels des États membres de l’UA et du Japon dans un esprit de partenariat équitable », souligne la déclaration du Yokohama. La déclaration souligne, comme le FMI en avril dernier, que les prévisions économiques mondiales sont sombres, que la croissance du PIB est modérée, que les niveaux d’endettement restent élevés, que le protectionnisme ralentit le commerce mondial, que les inégalités se creusent à l’échelle mondiale et que la montée des pressions inflationnistes menace la stabilité macroéconomique. Elle considère que la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions reste « le plus grand défi mondial, en particulier en Afrique ». Son éradication est une condition indispensable au développement durable. De plus, les récents changements géostratégiques marquent un affaiblissement du multilatéralisme et des institutions multilatérales. Dans ce contexte, les chefs d’État présents à Yokohama considèrent que la Ticad peut offrir une plateforme permettant de soutenir une croissance inclusive et un développement durable en Afrique en proposant des solutions innovantes pour l’Afrique « qui reflètent les défis mondiaux actuels et futurs et y répondent ». La Ticad 9 a aussi pour objectif de soutenir les partenariats publics-privés, l’autonomisation des jeunes et des femmes ainsi que l’intégration régionale et la connectivité au sein et au-delà de la région. La déclaration de Yokohama note que les dernières tendances en matière de croissance du PIB mondial et africain sont insuffisantes pour assurer la réalisation de la vision des aspirations de l’Agenda 2063. Elle invite les agences de notation à affiner leurs méthodologies, tout en respectant leur indépendance, afin de prendre en compte les investissements, d’allonger les horizons temporels pour l’analyse du crédit, de publier des notations à long terme fondées sur des analyses de scénarios, et de refléter les effets à long terme des restructurations et traitements volontaires de la dette sur la viabilité. D’autre part, elle souligne que la montée du protectionnisme commercial limite l’accès de l’Afrique aux marchés mondiaux et restreint la part des chaînes de valeur mondiales qui profitent au continent. Elle salue toutefois la création de l’agence de notation financière africaine et souhaite son entrée en vigueur rapidement. Tout en reconnaissant l’importance de co-créer un environnement propice à la transformation numérique et l’Afrique, la déclaration de Yokohama souligne la nécessité d’une gouvernance et d’une utilisation efficace et responsable des technologies numériques et émergentes, dont l’intelligence artificielle.
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Maki Kobayashi (secrétaire au cabinet pour les affaires publiques) : « Maurice est un pays de l’Indo-Pacifique »
« Maurice est un pays indo-pacifique. Donc, nous allons commencer une sorte de conversation, un dialogue, bilatéralement et multilatéralement. Et nous allons parler avec les entrepreneurs japonais, mais aussi ceux qui investissent, par exemple, en Inde ou en Moyen-Orient, pour qu’on puisse également parler avec les entrepreneurs africains et mauriciens. C’est cela qui motiverait des investissements et permettrait peut-être de solliciter, par exemple, des financements de la Banque africaine de développement ou bien d’autres institutions comme la Japan Bank for International Cooperation. Ce genre de collaboration est réalisable. »
Nishino Shuihi (directeur pour l’Afrique au ministère des Affaires étrangères) :
« Il y a beaucoup de similarités entre le Japon et Maurice »
« Il y a beaucoup de similarités entre le Japon et Maurice. Les deux pays sont des îles et sont entourés d’une multitude d’îles. Il y a beaucoup de potentiel, à commencer par la remise à neuf de la zone de libre-échange continentale. Maurice a la possibilité de se développer dans les domaines de l’économie bleue, du tourisme et des services financiers. Le gouvernement ainsi que le secteur privé japonais peuvent aider Maurice vers une croissance plus forte. Ce qui permettra de contribuer à la croissance de l’ensemble du continent. »