SOCIÉTÉ: “Summer/sex school”, parlons-leur d’amour…

Je fais figure de père et de mère pour un ado qui se découvre petit à petit ces jours-ci. Faute de ne pouvoir répondre à toutes ses questions (des plus embarrassantes, qui plus est) il se tourne vers d’autres sources pour les interrogations plus « osées ». Ce que je l’encourage à faire d’ailleurs, non seulement parce qu’en tant que femme, je ne suis souvent pas en mesure de lui répondre, mais aussi en tant que mère, je peine à le voir grandir !
Ainsi, j’ai entendu dire, par ceux qu’il a interrogés, qu’il voulait tout savoir du développement pubescent… des nouvelles formes aux tailles, en passant par les éruptions cutanées, il aurait demandé des choses qui m’ont bien fait rougir. Il m’a fallu me remettre de ma pudeur, surtout après quelques histoires lues et entendues ça et là.
Les premières sont parvenues d’enseignants eux-mêmes. De quelques anciennes camarades devenues prof, j’ai découvert que dans certains collèges, les filles s’adonnaient à des petits « jeux » entre elles… appris tout droit des « sites » dont l’usage devient difficile de limiter aux adolescents de plus en plus experts en cyber-matière. Je ne parle pas là d’homosexualité, que je respecte pour ceux et celles qui ont cette préférence, mais bel et bien « d’expériences » pubères !
« A mon époque » les escapades amoureuses se limitaient aux bisous dans le cou que l’on essayait d’effacer à coup de rondelles d’oignons ou de foulard improvisé … Au pire, une balade à moto avec l’amoureux (se), un ciné ou un bol de “minn boui” quelque part, main dans la main, yeux dans les yeux… Ces petits câlins de jadis entre garçons et filles se seraient maintenant convertis en exercices beaucoup plus acrobatiques ! Là encore, l’internet ou autres ouvrages consultés par nos ados sont bien mauvais pédagogues, puisqu’ils y apprennent, paraît-il, que l’amour se fait systématiquement à plusieurs… et que changer de partenaire est quelque chose de banal, voire normal. De malheureux « clips » qui ont circulé sur le réseau mobile ont d’ailleurs témoigné de certains de ces « épisodes ».
Mon gamin… ou plutôt mon ado, m’a en effet confirmé, de façon très candide, que c’était ce qu’il avait au fait compris de la sexualité contemporaine, de par ses discussions avec ses copains. Mais c’est auprès d’un des aînés consultés, qu’il apprit ce n’était pas cela « l’amour ».
Un courant de pensée féministe sur le commerce de la sexualité à l’écran, prisé chez certains de nos jeunes, explique que la demande fait que cette industrie privilégie des scénarios sortis tout droit de l’imagination masculine ! Son antidote est une adaptation plus féminisée de la chose, ce qui pour moi, pourrait également être une réponse adéquate aux troubles de la sexualité adolescente, voire juvénile, qui prévaut dans notre société.
Faut-il encore que cette société-là s’en rende compte… parce que, si moi, qui pense avoir une ouverture d’esprit, ai eu du mal à parler d’amour et de sexe à mon jeune fils… qu’en est-il pour les parents plus conservateurs ? Il me semble d’ailleurs que le mal de nos jeunes, leur « quête de sensations », la désinformation et la déformation de l’acte d’amour découlent en grande partie du refus des parents de parler ouvertement de ce qu’est la puberté… de ce que représentent les changements hormonaux, corporels et émotionnels.
Avant de penser à la « summer school », peut-être que les autorités devraient songer à la « sex school » … pour enseigner à nos jeunes filles et garçons ce qu’est leur sexualité… et du même coup, les préparer aux dangers des pratiques désinvoltes et non-protégées. Il faut également qu’ils soient informés des nombreux aspects légaux de l’activité sexuelle ; que ce soit l’âge légal pour avoir ces rapports, ce que sont les attouchements ou encore le harcèlement. Il faut leur parler des dangers de l’internet et de ces sites de rencontres à l’aspect anodin, mais qui dans d’autres pays ont conduit à de tristes histoires de pédophilie ou de pornographie infantile…
Tant de choses à leur dire et personne ne semble encore disposé à le faire. Serait-ce trop demander à une société qui se vante de se « développer » ? Avant qu’il ne soit trop tard, que les pandémies ne clament leurs jeunes vies ou que nous nous retrouvions devant une génération de perversions… parlons-leur d’amour !

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