Sommet Trump-Putin : jeu d’échecs à l’échelle internationale

À l’heure où nous écrivons, les regards, tant à Maurice que dans le reste du monde, sont tournés vers la Joint Base Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, où doit se tenir le sommet réunissant le président des États-Unis, Donald Trump, et son homologue russe, Vladimir Poutine. Cette rencontre, consacrée à la recherche d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, est suivie avec un mélange de circonspection mais aussi d’espoir. Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, et les dirigeants européens qui ne sont pas partie prenante de cette démarche des États-Unis, expriment non sans raison leur méfiance. On garde quand même l’espoir qu’une solution soit trouvée à ce conflit enfin.
Nous sommes tentés de dire que nous avons droit à un véritable jeu d’échecs à l’échelle internationale. De l’avis des commentateurs, Donald Trump et Vladimir Poutine se font face dans un duel où chaque mouvement compte, non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’équilibre global. Même si les Mauriciens peuvent considérer que ce qui se joue en Alaska semble lointain et que ce sont les nominations politiques locales qui les affectent le plus, il faut savoir que ce qui se passe à ce niveau peut également toucher Maurice.
Le ministre indien des Affaires extérieures affirme avec pertinence, dans un de ses livres, que « les Affaires étrangères ne sont pas étrangères pour personne ». Elles influencent directement la vie des citoyens dans le monde, y compris à Maurice. Toute décision prise à l’international peut avoir un effet direct sur le pays. Il n’y a qu’à voir les tarifs douaniers imposés par les États-Unis ou les discussions autour de l’avenir de l’AGOA.
Les répercussions du sommet de l’Alaska peuvent toucher Maurice à travers les prix du carburant, le fret maritime, les exportations, le tourisme, la sécurité alimentaire. L’Ukraine, considérée à Maurice comme un pays martyre, est un gros producteur mondial de produits agricoles. Se croire à l’abri serait illusoire. Nous ne pouvons que souhaiter que tout se déroule pour le mieux.
Toujours sur le plan international, concernant Gaza, le ministère des Affaires étrangères a exprimé, dans un communiqué officiel, sa « profonde préoccupation » quant à la situation humanitaire alarmante dans la bande de Gaza, où les Palestiniens sont privés de leurs besoins fondamentaux. Il a, par la même occasion, affirmé l’opposition du gouvernement mauricien au projet israélien d’occupation totale de Gaza, estimant qu’une telle démarche compromettrait sérieusement les perspectives de paix et aggraverait les souffrances de la population. Le gouvernement condamne « tous les actes de violence » et dénonce les pertes civiles, notamment parmi les femmes et les enfants.
Maurice fait partie depuis longtemps des pays qui soutiennent la coexistence de deux États, reconnaît l’OLP depuis de nombreuses années et plaide pour l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain.
Plus près de nous, la région sera marquée ce dimanche par l’organisation du sommet de la SADC à Madagascar. Il est intéressant de noter que Maurice a soutenu activement la candidature de Madagascar au sein de cette organisation de l’Afrique australe. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, sera présent à ce sommet qui s’articulera autour du thème : « Promouvoir l’industrialisation, la transformation agricole et la transition énergétique pour une SADC résiliente ». Forte de l’exercice de sa souveraineté sur l’archipel des Chagos, Maurice devrait jouer un rôle majeur lors de ce sommet.
La semaine sera également marquée par la neuvième édition de la TICAD (Tokyo International Conference on African Development), qui se tiendra à Yokohama du 20 au 22 août. La délégation mauricienne sera dirigée par le Premier ministre, Navin Ramgoolam. Le Japon manifeste un intérêt croissant pour le continent africain et considère Maurice comme une plateforme idéale pour investir en Afrique. La présence du Premier ministre devrait permettre de consolider les relations déjà actives entre Maurice et le Japon, d’autant qu’elle coïncidera avec l’ouverture de l’ambassade de Maurice au Japon.

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JEAN MARC POCHÉ

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