Ah Kew in Love au Caudan Arts Center : Alexandre Martin attire la grosse foule et tous les billets épuisés

Tous les billets ont été vendus le samedi 1er avril et le dimanche 2 avril au point où il a fallu prévoir deux autres spectacles additionnels – les mêmes jours à des heures différentes – d’Ah Kew in Love au Caudan Arts Centre. Le public en délire était nombreux à accueillir Alexandre Martin,dans la peau de son personnage coloré d’Ah Kew, vendeur de boulettes, et sa troupe de comédiens. Preuve que l’humour populaire gagne du terrain.

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Ce n’était pas un gros poisson d’avril, mais une réalité. Presque un record de vente pour Alexandre Martin et sa troupe pour son spectacle Ah Kew in Love qui a tenu toutes ses promesses le 1er avril. Les comédiens ont tous été à la hauteur, chacun apportant sa touche personnelle à un spectacle haut en couleur.
Alexandre Martin avait déjà donné une première indication de son nouveau rôle l’an dernier au Trianon Convention Center. S’inspirant du folklore mauricien et de Christian Théodorine, le fin humoriste dont il garde un précieux souvenir, il a voulu à son tour se grimer en marchand de boulettes. Son accent chinois, sa bonne bouille font de lui le candidat idéal pour assumer son rôle tout en douceur. Sans oublier ses petites vannes piquantes qui détonnent et plongent les spectateurs dans un fou rire assuré.
Pour donner plus de candeur à Ah Kew, Alexandre a choisi de faire miroiter l’amour. Lui, le marchand chinois qui vend des boulettes a, vous le conviendrez, aussi le droit d’être amoureux. Mais sous ses aspects un peu rustre, on a du mal à trouver chaussure à son pied. Car quelle femme pourrait correspondre à sa personnalité de râleur ? Et il est au demeurant doublé d’un petit côté emprunté à l’oncle Picsou… il est radin. Ah Kew compte à un sou près tous les crédits des clients mauvais payeurs qui atterrissent dans so « karne laboutik kouler rouz ».

Le folklore a la cote

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Tout cela pour dire que le spectacle Ah Kew in love a tenu la gageure. Alexandre Martin avait donc à ses côtés une kyrielle d’artistes dont Laval Bara, Alain Narainsamy, Ton Rolo, Mamie Kloune (ces deux derniers comptant déjà leurs fan-clubs), les frères Félicité. Après avoir longtemps évolué au sein des Komiko, avec des départs et des retours, Alexandre Martin a décidé cette fois pour de bon d’évoluer en solo. Raison évoquée : « J’étais jeune, je manquais de maturité. Mais aujourd’hui, après 25 ans de carrière, je me sens prêt à relever des défis et pour apporter mon expertise à d’autres jeunes qui veulent faire carrière dans le théâtre. Je pense à un atelier de formation dans un premier temps qui me permettra d’identifier de nouveaux potentiels. »

Ce qui l’a poussé à reprendre confiance en ses capacités d’acteur, ce sont ses followers. En une année, il a cumulé 31 000 followers et une de ses vidéos a récolté 326 000 vues. « La plateforme TikTok est très virale et m’a permis de mieux me positionner. Les réseaux sociaux sont des moyens pour se faire connaître. »

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Aujourd’hui, son retour en force en solo, Alexandre Martin le doit à son personnage Ah Kew. « C’est folklorique, les marchands de boulettes chinois avec leur accent. Je me suis inspiré de tout cela et bientôt, je viendrais avec un autre spectacle encore plus rodé autour de ces folklores d’antan oubliés. Quand je travaille, il n’y a pas que les acteurs, mais aussi une trame et graduellement, on développe les idées de dialogues en kreol. Il arrive parfois qu’un acteur ait un oubli de son texte, mais ils se connaissent tellement bien entre eux qu’une improvisation spontanée ajoute encore plus un petit côté charmant au spectacle. »

Alexandre Martin insiste sur l’importance des « dialogues écrits en équipe ». Tout en se disant fier de constater une alchimie entre l’ancienne et la nouvelle génération. « Je suis fier de la prestation d’Olivier Sirop. C’est un réel plaisir de jouer avec un jeune qui arrive à se fondre dans son personnage. Il y a aussi cette alchimie entre Solange, les frères Félicité, Alain Narainsamy. Chaque humoriste a sa touche personnelle et ses propres activités, mais quand on se rejoint sur une seule plateforme, c’est étonnant de voir ces différentes touches personnelles concorder pour créer un bon spectacle divertissant. »

Et qu’en est-il des fous rires discrets d’Alexandre Martin sur scène ? « To pa kapav amiz to piblik si to mem to pa amize lor la senn. » Pour Alexandre Martin, tout réside dans la diversité des comédiens. « Ah Kew est le fil conducteur, certes, mais la trame, les dialogues épicés de tout un chacun ont contribué à ce grand succès. Pour moi, chaque comédien a son public qui le suit et c’est cela qui fait la force d’un spectacle. Tous les billets ont été vendus. Les gens étaient aussi curieux de voir la “love story” d’Ah Kew. On ne voit plus de marchands de boulettes comme avant. J’habitais Rose-Hill et je fréquentais les boutiques Ah Kow, Ah Choon. Ces boutiques d’antan avec les “karne laboutik kouler rouz” faisaient partie du folklore, les abacus servaient à compter. Tout ce pan d’histoire a disparu, mais cela reste une partie nostalgique de mon enfance. »

Le public après la pandémie de Covid est à la recherche de loisirs. Et pour Alexandre, c’est le moment de créer et d’être innovant. « Les gens ont besoin de déstresser, d’oublier les soucis financiers, de se retrouver en famille, de se reconnecter. Et pour nous, artistes, c’est une façon de mettre en avant notre talent et de montrer qu’à Maurice, il y a du potentiel dans le créneau de l’humour. »

Le comédien conclut dans un grand éclat de rires : « Le public veut connaître la suite de l’histoire d’Ah Kew, si le mariage s’est concrétisé, s’il a eu des enfants… On garde le suspense jusqu’au bout. Bientôt on me retrouvera dans Les Fourberies de Scapin avec les Theatralis. Ce sera plus de la tragédie que de la comédie. Et je vais poursuivre mes petites séries humoristiques sur les réseaux sociaux. » Alexandre Martin et sa bande s’attellent déjà à d’autres histoires cocasses et espèrent revenir au plus vite sur scène pour le plus grand bonheur de leurs fans.

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