Lors de l’une de ses premières sorties en marge de la State Visit, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, s’est adressé, hier matin, aux participants du Mauritius-India Business Meet à Mumbai. Il a exprimé le souhait que Maurice retrouve sa première place de fournisseur d’investissements directs étrangers (IDE) comme cela avait été le cas avant 2016. Cette rencontre avait été organisée conjointement par l’Economic Development Board (EDB) et la Federation of Indian Chambers of Commerce and Industry (FICCI), dans le but de consolider les relations économiques et commerciales entre l’Inde et Maurice. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre indien de l’Énergie, Manohar Lal Khattar, ainsi que de plusieurs représentants de haut niveau de la communauté des affaires des deux pays.
« Avant les amendements apportés en 2016, l’île Maurice était le principal fournisseur d’IDE vers l’Inde. Je souhaite que nous retrouvions cette position. Comme l’a dit l’honorable ministre Khattar, nous sommes à juste titre connus sous le nom de Chota Bharaat en Inde », déclare Navin Ramgoolam, qui note que l’accord de non-double imposition entre Maurice et l’Inde a changé la donne tant pour Maurice que pour l’Inde.
« Cet accord a joué un rôle central dans l’élaboration des investissements transfrontaliers. Il a considérablement augmenté les investissements directs étrangers et les investissements de portefeuilles étrangers en Inde tout en permettant à Maurice de développer son secteur des services financiers en tant que lieu clé pour les entreprises mondiales en Afrique. Il s’agit d’une Win-Win Situation pour nos deux pays, car elle a servi notre intérêt mutuel depuis sa création il y a plus de quatre décennies, bien que nous pensions qu’elle peut être encore améliorée car les investisseurs ont besoin de clarté et de certitude », soutient le Premier ministre.
Il a souligné que les liens entre Maurice et l’Inde, ancrés dans les échanges interpersonnels et culturels, n’ont cessé de se renforcer au cours des dernières décennies pour devenir un partenariat stratégique global, moderne et tourné vers l’avenir qui touche à divers domaines qui profite aux deux pays, à leurs peuples et à la région de l’océan Indien dans son ensemble. C’est le cas notamment dans le commerce, l’investissement et la coopération économique grâce à l’accord de non double imposition, l’accord sur la promotion et la protection des investissements et CECPA, qui est le tout premier accord commercial conclu par l’Inde avec un pays africain.
Navin Ramgoolam concède que l’Inde est considérablement touchée par des droits de douane punitifs et une guerre commerciale. « Je souhaite à votre pays le meilleur pour naviguer dans cette période de turbulences économiques », a-t-il dit.
Au chapitre des échanges commerciaux sur le plan bilatéral, le Premier ministre affirme attendre avec impatience la deuxième session du comité mixte du commerce de haut niveau dans le cadre de la CEPCA à Maurice. Les échanges commerciaux entre l’Inde et Maurice tournent autour de 800 millions de dollars et que les exportations de Maurice vers l’Inde sont estimées à 50 millions de dollars. Il a souhaité que ces exportations se développent davantage pour passer le cap des 100 millions
L’idée de création d’une zone économique spéciale dédiée aux entreprises indiennes émise par FICCI a été accueillie favorablement par le Premier ministre. « La demande de la FICCI pour l’établissement d’une zone économique spéciale à Maurice entièrement dédiée aux entreprises indiennes est une idée visionnaire, qui a la bénédiction de mon gouvernement. L’île Maurice créera une zone de classe mondiale dotée de toutes les installations nécessaires pour que les entreprises indiennes puissent s’installer, innover et prospérer davantage. Cette zone sera un phare pour l’excellence indienne dans les domaines de l’informatique, de l’intelligence artificielle, de la fabrication de haute technologie, des médias et du cinéma, de l’hôtellerie, de la santé, de l’éducation et d’autres investissements transformateurs », laisse-t-il entendre.
Le chef du gouvernement a également insisté sur le fait que Maurice n’est pas un pays insulaire mais un État archipel et océanique. « L’île Maurice n’est pas seulement une île au milieu de l’océan Indien. C’est un grand État océanique qui compte maintenant 2,3 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive. Cela après que nous ayons négocié avec le Royaume-Uni pour nous rendre notre souveraineté sur l’archipel des Chagos qui nous a été détaché avant l’indépendance », rassure-t-il, tout en remerciant l’Inde pour son soutien à cette lutte.
« Mon gouvernement met l’accent sur l’expansion de l’économie océanique, avec des politiques ciblées dans les domaines de la pêche durable, de l’aquaculture, des services maritimes et de l’énergie marine renouvelable. Nous recherchons la collaboration de l’Inde pour moderniser notre infrastructure portuaire », indique-t-il encore.
Il a aussi été question du secteur des TIC à Maurice, qui est un pilier clé de l’économie avec une contribution au PIB de 5,6 % en 2024. « J’invite le secteur privé indien à utiliser Maurice comme centre manufacturier et à profiter de l’accès préférentiel au marché que nous avons obtenu pour exporter vers l’Afrique. Le potentiel est énorme et pourrait en effet déboucher sur des retombées économiques majeures pour toutes les parties prenantes », préconise-t-il.
State visit : Le PM « Maurice doit redevenir le 1er fournisseur d’IDE en Inde »
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