Dans toute société civilisée, la nécessité d’une Force de Police ne se pose même pas.
La Police est là pour protéger les Citoyens contre les malfrats de tout poil, et par voie de conséquence, pour empêcher ces derniers de nuire à l’ordre public et la paix civile (Law and Order). C’est une institution prévue par la Constitution dont le fonctionnement est régi par la loi et les règlements.
Et dans cette institution, il y a des hommes et des femmes qui y travaillent jour et nuit, et parfois même y laissent leur vie… et c’est le cas de nombreux policiers de par le monde.
Si la dangerosité du travail de la Police n’est plus à prouver non plus, il est clair que l’action policière doit s’opérer dans un cadre strictement légal. À savoir, même lorsqu’elle est amenée à faire usage de la force pour procéder à une arrestation par exemple, elle ne doit en aucun cas se départir des règles préétablies notamment par le ‘Code of Practice’.
Donc, en présence d’un suspect, la Police doit entre autres, procéder à son interrogatoire, sans se laisser tenter par quelques petites gifles discrètement ou violemment administrées en vue d’aider la personne arrêtée à retrouver la mémoire. Alors que humainement parlant, on serait effectivement tenté de se laisser un peu, voire beaucoup aller, lorsqu’on sait pertinemment que la personne en face est un violeur invétéré, un pédophile de la pire espèce, un voleur de grands chemins, un détrousseur de petits vieux, un agresseur des plus faibles ou un tueur de sang-froid qui n’hésiterait pas à tuer une jeune mariée en voyages de noces.
Les vidéos qui ont circulé et celles qui vont l’être à l’avenir, et qui sont insoutenables par leur degré de violence et de bestialité, n’honorent pas les tortionnaires et bien sûr, déshonorent la Force Policière dont ils font malheureusement partie.
De là, deux écoles de pensée risquent de s’affronter voire le font déjà. À savoir, ceux qui pensent que la Police ne doit en aucun cas céder à des excès de colère, des poussées de violence voire des actes de torture, avec parfois un sang-froid pour le moins glaçant, et bien sûr, ceux qui avancent que c’est bien fait pour ceux qui se retrouvent entre les mains de cette ‘brigade des sévices’.
Et c’est bien là que le bât blesse. Et pour cause, en prônant et en défendant le ‘droit à la torture’ vis-à-vis d’un suspect qui pourrait être vous et moi, imagine-t-on le mal que l’on peut causer à la victime comme à la Justice ?
En effet, les conséquences peuvent être doublement dommageables pour tous les protagonistes donc pour tout le monde, à savoir :
1) l’image d’une Police moyenâgeuse et incompétente, qui faute de maîtriser l’art de l’enquête policière, s’adonne à la torture pour forcer l’obtention d’une confession ;
2) le suspect, qui se révèle, après coup, et bien sûr les coups, et parfois des années en détention, être innocent, l’irréversibilité d’une vie complètement et définitivement détruite, pour lui et sa famille.
3) le suspect – in fine réellement coupable – mais qui en raison des vices de procédure, se retrouve injustement en liberté ; et enfin,
4) l’impact ultra négatif sur l’image et la réputation de notre pays aux yeux du monde entier.
Nos responsables politiques – et à commencer par le Premier ministre – policiers et judiciaires, ont ainsi l’obligation (de résultat) de désamorcer au plus vite cette bombe à retardement avant qu’elle nous explose à la figure, en rassurant la population qu’ils sont résolus au maintien et à la consolidation du RULE OF LAW.
Bref, en matière de TORTURE, l’omerta et l’impunité institutionnelle ne doivent plus être de mise.