Tourisme durable : Croisière 100% écolo à bord du Folkloric Explorer

Mis à flot en 2021, le Folkloric Explorer Zero Pollution e-boat, conçu par Marcel Lindsay Noë, s’est donné pour mission de faire découvrir la baie historique de Grand-Port aux Mauriciens aussi bien qu’aux visiteurs étrangers. Ce bateau 100% écologique a reçu le Sustainable Tourism Mauritius Award 2022. Le Mauricien a eu l’occasion de goûter à l’offre de la journée aux côtés de vacanciers britanniques d’origine mauricienne et des membres de l’association des Amis de Mahé de La Bourdonnais lors de leur visite à Maurice en fin d’année, marquant les célébrations des 70 ans du Lycée La Bourdonnais, fondé en 1953. Un dépaysement total au cœur de l’histoire et de l’environnement marin de Maurice.

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Dans la baie de Mahébourg, à quelques mètres de Pointe-Canon, une structure flottante, cubique, avec des chaises installées à l’intérieur, attire le regard. Il s’agit du Zero Air Sea and Noise Pollution e-boat.
Il est 10h12. Le signal sonore annonce le départ proche du Folkloric Explorer. Il ne faut pas tarder pour ne pas rater la marée haute, murmure-t-on. On s’active donc pour prendre place sur le bateau. Trente au total. À bâbord ou à tribord ? En d’autres termes, à gauche ou à droite lorsqu’on regarde vers l’avant ? « Peu importe ! Il n’y a pas de risque qu’il chavire », lance Marcel Lindsay Noë, capitaine pour l’occasion, et qui assure la visite guidée à bord du bateau. Il explique : « il a été conçu comme un catamaran et comprend des coques composées de 12 compartiments hermétiques chacune, ce qui lui assure une stabilité parfaite et rassurante sur l’eau. »
Le bateau lève l’ancre et glisse doucement sur l’eau calme de la baie. Il longe la côte du Sud-Est : l’occasion d’admirer de plus près et sous différents angles l’île surnommée le Mouchoir Rouge, avec la toiture de la maison peinte en rouge. En cette matinée estivale, il fait très chaud, mais on est abrité du soleil grâce à la toiture qui recouvre l’ensemble du Folkloric Explorer. Un vent léger souffle en dessous, rendant la balade plaisante. De temps à autre, de l’eau asperge légèrement le voyageur, qui s’en amuse.
Au micro, Marcel Lindsay Noë commente la balade. Un brin d’histoire. Il parle de la pointe des Régates, de Pointe-Canon, de la Plaine des Hollandais, de la Falaise Rouge… Le bateau se dirige sur la gauche, remonte la rivière La-Chaux. Le voyageur devine le four à chaux qui se trouve derrière les feuillages denses sur indication du guide… admire les maisonnettes qui se faufilent dans cette verdure, les petites embarcations colorées qui bordent la rivière aux reflets verdâtres et les rares pêcheurs, canne à pêche en main, à l’œuvre.
Devant soi, le pont Cavendish s’impose. Long de 150 mètres et construit de 1908 à 1911, il sépare Mahébourg de la localité de Ville-Noire. La circulation sur le pont semble fluide. Quelques marcheurs le long de la route. Un calme y règne, donnant l’impression au voyageur d’être ailleurs.
« Il n’y a pas un bruit ! Que c’est agréable ! » fait comprendre Chantal Mennesier, photographe et reporter freelance, membre de l’association. Ses amis, Daniel Lesguillier, président de l’association, et Georges Toussaint, historien et membre lui de l’association, acquiescent. Effectivement, point de bruit de moteur. Pas plus d’ailleurs que d’odeur d’essence ou de diesel, ou de fumée de cigarette.
« Le Folkloric Explorer est 100% écologique. Il est alimenté en énergie par des panneaux solaires qui sont installés sur sa toiture. Le bateau est aussi équipé d’une éolienne, qui produit de l’électricité pour la batterie de navigation, la lumière et la sono… », confie son concepteur.
Arrivé près du pont, le Folkloric Explorer fait demi-tour pour reprendre sa balade dans la baie. Le voyageur admire alors le camaïeu de bleu qui s’offre à lui. À l’approche de la montagne du Lion, la mer semble légèrement agitée, mais n’altère en rien la sérénité du voyageur, qui admire de près La Falaise Rouge. Un lieu dont l’appellation prend tout son sens lorsqu’on la regarde de l’eau. À cette distance de la terre ferme, la falaise donne en effet l’impression d’être une composition de grès rougeâtre, rehaussée par la lumière du soleil dans un fond de décor verdoyant et la chaîne de montagnes à dominance bleue.
Après environ une heure de navigation, le Folkloric Explorer est dans le chenal en direction de Bambous-Virieux. À gauche, le pied de la montagne du Lion, la jetée de Bois-des-Amourettes, et sur la droite, deux îlots : l’île aux Singes et l’île aux Souris se détachent l’une de l’autre.
Escale au restaurant rustique Le Grand Vent, chez Virginie Apollon Robert, pour déguster des poissons grillés provenant de la pêche du jour et autres plats typiquement créoles. L’hôte, une ancienne chanteuse professionnelle ayant exercé à Dubaï, pousse la chansonnette pour le plus grand bonheur de ses invités. Même si certains souhaitent prolonger le déjeuner, cela ne peut se faire; la deuxième partie de la balade attend.
Vers 14h, retour sur le Folkloric Explorer. Le périple se poursuit. Cap sur l’île aux Fouquets, aussi connue comme l’île au Phare suite de la construction d’un phare en 1864. Au loin, on admire la vue panoramique qu’offrent les îles du Sud-Est de Maurice : l’île aux Oiseaux, l’île aux Mariannes, l’île aux Fouquets et l’île de la Passe.
À l’approche de l’île au Phare, point de plage au sable blanc, comme dans nos souvenirs. Marcel Lindsay Noë souligne que c’est la marée haute. Les visiteurs descendent ainsi dans l’eau du côté du lagon pour se rendre sur l’île calcaire. « Attention à l’autre versant ! » prévient Marcel Lindsay Noë pour une question de sécurité. Il est en effet escarpé et donne sur la haute mer. Les vagues viennent s’y écraser en entaillant la falaise. Un spectacle à couper le souffle mais qui vaut le détour.
Un endroit tout indiqué cependant pour l’artiste afin d’explorer des techniques de vidéo en captant l’instant décisif où l’eau mousseuse retombe dans l’océan, donnant ainsi une impression de neige. La généreuse Chantal Mennesier n’hésite pas à partager ses connaissances. Rencontre un scinque de bojer, petit lézard endémique des lieux.
Il est l’heure de retourner sur le bateau pour la dernière partie de la croisière. Marcel Lindsay Noë poursuit ses explications savantes, notamment lorsque le bateau passe devant l’île de la Passe, lieu ayant joué un rôle déterminant durant la bataille du Vieux-Grand-Port, en 1810, mais aussi durant la Deuxième Guerre mondiale. D’ailleurs, des structures historiques existent encore sur cette île, classée patrimoine national. Halte baignade à l’endroit appelé La Piscine, au pied de la réserve naturelle de l’île aux Aigrettes. Et retour sur la terre ferme.
Il est 16h40. Les voyageurs quittent le Folkloric Explorer après avoir réglé les frais de la journée. Un brin dépaysé, des souvenirs plein la tête jusqu’au prochain rendez-vous !
À la manière de Robin des Bois, souligne Marcel Lindsay Noë, les recettes sont utilisées pour financer des projets à l’intention des enfants de la région. Renseignements et réservations par téléphone (5254-5262 ou 5820-0175) ou Internet (www.folkloricexplorer-eboat.com).

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