Tressaillez de Joie !

PAULA LEW FAI

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Ce dimanche 20 août, un merveilleux silence descend des mains de Marie, Reine de la Paix. Un beau silence, inspiré. Aux pieds de la montagne des Signaux, le peuple de Maurice est là, en attente. Dans un recueillement religieux. Comme dans une ferveur qui accompagne l’attente du miraculeux.

Une brise légère et un soleil timide : le souffle de l’Esprit parcourt les terrasses et fait taire toute dissension et dissonance humaine. D’un seul cœur, pétri de foi et d’espérance, la foule prie. Une communion toute simple dans les profondeurs de l’être. Comment ne pas en être bouleversés ? Un silence qui réunit tous les cœurs car un homme de paix, un homme en paix avance en procession, pour devenir évêque de Port-Louis.

Au-delà du cérémoniel, c’est la simplicité et l’allégresse qui marqueront cet événement tant attendu.

Après le silence et la prière pour ce prêtre qui a répondu, avec amour et fidélité, à l’appel qui lui est fait de devenir évêque, c’est la joie qui ruisselle sur toutes les terrasses.  Elle est réelle, communicative, enchantant petits et grands.

« Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
car vos noms sont inscrits pour toujours dans les cieux
Tressaillez de joie ! Tressaillez de joie !
car vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu

Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime
Dans le feu de son Esprit, Bienheureux êtes-vous !
 »

Ce chant résonnera longtemps dans les cœurs, « vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu ». Les jeunes dansent en chantant ; la joie rayonne sur leurs visages. Les plus âgés chantent de tout leur cœur : c’est une renaissance dans cet appel à aimer comme Dieu nous aime. Malgré la pluie. Malgré les aléas de la vie.

« Reçu gratuitement pour donner gratuitement », la devise du nouvel évêque, Mgr. Durhône interpelle et invite aux dépassements que le monde moderne, tendu vers l’accumulation des biens, rejette de plus en plus.  Le concept de gratuité, ainsi devient obsolète à l’instar de ce qui se passe en économie, où rien n’est obtenu sans aucune contrepartie, en particulier pécuniaire.

La gratuité dont il est question dans la devise découle de la grâce.

« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ. » (St. Paul, Lettre aux Éphésiens 2, 4-6)

L’acte de Dieu est totalement inconditionnel et pleinement gratuit pour rendre l’humanité vivante. Cette gratuité est le cœur même de la grâce.

La belle litanie des saints chantée durant la prostration qui signifie l’abandon à Dieu, en imitant le Christ mort et ressuscité et en faisant confiance à la communion des saints, l’imposition des mains, accompagnée de la prière de bénédiction et d’invocation à l’Esprit Saint, l’onction du Saint Chrême, avec la demande de la grâce pour la nouvelle mission de Mgr. Durhône, sont des moments du sacré, imprégnant tous les fidèles d’une émotion spéciale.

« …Toi qui es au plus haut des cieux, toi qui connais toutes choses avant même qu’elles soient…, répands sur celui que tu as choisi la force qui vient de Toi, Esprit souverain que tu as donné à ton Fils bienaimé… Recevez cet anneau, signe de fidélité. Gardez dans la pureté de la foi, l’Epouse de Dieu, la sainte Église. Recevez la mitre ; que brille en vous l’éclat de la sainteté pour que vous puissiez recevoir l’impérissable couronne de gloire lorsque paraîtra le chef des pasteurs. Recevez le bâton de pasteur, signe de votre charge : prenez soin de tout le troupeau du Seigneur dans lequel l’Esprit Saint vous a établi comme évêque pour gouverner l’Église de Dieu ».

Remerciements émus à tous du nouvel évêque, « Vous ne me connaissez pas ; simplement vous manifestez enthousiasme et confiance ; je vous en suis profondément et humblement reconnaissant ». Ces remerciements sont émaillés du chant, initié par lui-même « Nou dan lazwa parski Bondie finn fer mervey pou nou ».

« Vous m’apprendrez à être cet évêque dont l’Église a besoin ».

« Seigneur, je n’ai pas le cÅ“ur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.

 Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère » – Psaume 130.

Tenir son âme égale et silencieuse.

C’est simple, c’est beau.

« Gratis, gratis… aster al partaze, aster al done »

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