Une opération menée par la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq a conduit à l’arrestation d’un habitant de Trou-d’Eau-Douce soupçonné de blanchiment d’argent. L’affaire a rapidement pris une tournure inattendue après qu’un avocat, venu rencontrer son client au bureau de la CID, a accusé un haut gradé de police de l’avoir agressé verbalement et physiquement.
D’après les informations recueillies, les faits ont débuté mardi après-midi lorsque les officiers de la CID de Flacq, agissant sous la direction du Chief Inspector (CI) Audit et munis d’un mandat de perquisition signé par le surintendant de police (SP) Babajee, se sont rendus au domicile d’un commerçant (49 ans) de Trou-d’Eau-Douce. Après s’être identifiés, les policiers ont été conduits par le suspect jusqu’à une boutique attenante à son domicile, où une perquisition a été effectuée. À l’intérieur d’un carton rempli de détritus, les enquêteurs ont découvert un sac plastique contenant 47 carnets de papier à rouler (ti-papie) remplis, 17 carnets vides, 19 cigarettes roulées à la main. Interrogé sur place, le quadragénaire a déclaré : « Misie, mo vann sa bann ti papie-la dan mo laboutik, bann karne vid la monn fini vande ».
La perquisition s’est ensuite poursuivie à l’étage de la résidence. Le suspect a volontairement ouvert un coffre-fort dissimulé dans une armoire. Les officiers y ont trouvé une importante somme d’argent en roupies et en devises étrangères, totalisant Rs 1 273 344. Lorsqu’il a été questionné sur l’origine de ces fonds, le boutiquier a répondu : « ena lamwatie milyon ladan, misie, ek se mo kas dan la boutik sa. Mo pa vers sa la-bank pou pa pay tax. »
Le suspect a alors été informé de ses droits constitutionnels et placé en état d’arrestation pour blanchiment d’argent. Il a ensuite été conduit dans les locaux de la CID de Flacq, où les objets saisis ont été consignés comme pièces à conviction. Sur ordre du SP Babajee, il a été placé en cellule au poste de Flacq.
Vers 15 h 30, un avocat (33 ans) résident de Mare-La-Chaux, s’est rendu à la CID Flacq afin d’interviewer son client, le boutiquier arrêté plus tôt. Alors qu’il attendait dans le couloir du bâtiment, l’avocat affirme avoir été pris à partie par un haut gradé. D’après sa déclaration, l’officier l’aurait interpellé sans motif. Puis, il lui aurait lancé sur un ton agressif : « To fer *** ek mo bann ofisie dan lakour, fer *** isi mo gete ».
Toujours d’après le plaignant, cinq officiers de la CID Flacq l’auraient ensuite encerclé, deux d’entre eux l’auraient saisi par le col, tandis que deux autres l’auraient bousculé violemment à la poitrine. Blessé et ressentant des douleurs, l’avocat aurait alors informé qu’il comptait déposer une plainte. Le haut gradé lui aurait répondu : « Si to al la-polis, mo pou fer kas to ***, mwa ki mari isi ».
L’incident a été officiellement consigné au poste de Flacq, sous la mention Threatening Verbally. Les deux affaires sont actuellement sous enquête, et des sources indiquent qu’un rapport interne pourrait être initié pour faire la lumière sur le comportement allégué des policiers.