Une semaine après le Ruling sur la Bail Motion – Laurette : « Mo’nn fini bouz le sistem, aster mo pou derasinn li »

Le DPP demande à la police de compléter son investigation dans un délai raisonnable et de transmettre le dossier à son bureau pour une décision

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Une semaine après le Ruling de la magistrate Jade Ngan Chai King, siégeant au tribunal de Moka et ordonnant la remise en liberté provisoire de Bruneau Laurette, l’Office of the Director of Public Prosecutions s’est ravisé au sujet de la démarche pour contester ce développement critique dans l’affaire de la saisie de drogue d’une valeur marchande de Rs 231 millions. Ainsi, à l’appel de l’affaire, hier, en Cour de Moka, le DPP a confirmé son intention d’abandonner les procédures en vue de loger une Review du Ruling. Ce qui fait que Bruneau Laurette aura passé une semaine supplémentaire en cellule à la Melrose High Security Prison. De ce fait, c’est après 114 jours passés en détention, Bruneau Laurette a goûté à la liberté conditionnelle hier. De par ses premières déclarations, il confirme qu’il a encore « le moral pour se battre contre un système, qui avait tenté de le réduire au silence » que ce soit sur le plan des dénonciations des réseaux de trafic de drogue ou sur le plan politique.
À l’appel de l’affaire d’hier, Me Arvin Ramsohok, représentant du DPP, a fait un Statement en Cour de Moka pour expliquer la décision intervenue. Ainsi, l’activiste politique a dû s’acquitter de deux cautions de Rs 1 million chacune et une autre de Rs 50 000. Par la suite, il a dû se rendre à l’Information and Technology Unit de la police aux Casernes centrales pour l’installation d’un Tracking System sur son téléphone cellulaire.
L’annonce du retrait de la contestation du DPP et de la remise en liberté de l’activiste politique a été chaudement accueillie par le groupe de proches et de sympathisants, qui n’auront raté aucune des séances au tribunal de Moka. Même si avec le système de sécurité mis en place lors des séances, aucun d’entre eux n’a été mesure de s’approcher de Bruneau Laurette. Ce dernier a également pu se libérer des membres du Groupement d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM) ou encore se débarrasser de ce gilet pare-balle ou ce casque se sécurité.
Dès sa remise en liberté, Bruneau Laurette a donné le ton de son action à venir. « Aster travay-la koumanse, mo retourn parey kouma mo ti ete a lexterier. Bare lakes, mo pou bouz sistem la net. Mo fini koumans bouz le sistem, aster mo pou derasinn li », a-t-il déclaré d’emblée avec force.
Il maintient que la drogue retrouvée dans le coffre de sa voiture le 4 novembre dernier a été plantée avec la complicité de la PHQ Special Striking Team. « Personne ne pourra arrêter mon combat. Même si demain ils plantent 80 kg de drogue dans ma voiture, ma lutte se poursuivra », a-t-il poursuivi.
Malgré les quatre mois passés en détention, l’activiste politique avance que son moral est toujours haut. « I was born a fighter, I will die a fighter », rassure-t-il. Il a tenu à remercier les Mauriciens qui l’ont toujours soutenu durant cette épreuve.
« Je remercie les Mauriciens qui ont contribué pour payer ma caution, même ceux qui ont contribué Rs 50. Certains disent que je n’ai aucun employeur. Laissez-moi vous dire que c’est le peuple qui est mon employeur », affirme-t-il.
Bruneau Laurette a qualifié le ‘sistem koronpi’ comme étant le mal des ténèbres. Ainsi, il estime que « pou kapav afront leteneb, bizin kapav mars dan lanfer pou afront li ». Il ajoute qu’il ne courbera pas sous le système, mais que devant Dieu.
Évoquant sa détention à la prison de Melrose, Bruneau Laurette avance que cela ne l’a pas affecté. « Les Prison Officers et les détenus ont bien agi avec moi. En plus, j’ai reçu tellement de lettres des Mauriciens que je n’ai pas pu tout lire. Je les remercie pour cela », fait-il encore comprendre.
Profitant de l’occasion, Bruneau Laurette a une pensée pour son panel légal et aussi la presse. « Je sais que la presse a subi une certaine oppression. Je salue leur courage pour avoir rapporté les faits », ajoute-t-il. Il a aussi annoncé « une surprise » pour le 29 août qui marquera les trois ans de la manifestation à Port-Louis après l’épisode de la marée noire du Wakashio au large de Pointe d’Esny et ses séquelles.
Par ailleurs, Me Shakeel Mohamed a tenu à put on record en Cour, hier, la diffusion d’une vidéo faisant des allégations contre lui et ses confrères, la magistrate du tribunal et le DPP. « Ce serait la page Sun Power qui est derrière le coup », dit-il en réclamant que « appropriate actions be taken ».

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EN COUR : Demande du DPP pour compléter l’enquête dans un délai raisonnable

Dans un Statement lu en Cour de Moka hier, Me Arvin Ramsohok, a fait état de la décision du DPP de ne pas loger d’objection au Ruling, accordant la liberté conditionnelle à Bruneau Laurette.
« In the light of the stringent conditions imposed by the Court and the fact that the risk of interfering with witnesses/tampering with evidence has not been substantiated, the DPP has decided, after careful consideration, not to apply for a review of the said decision which, it must be stated, is limited to the circumstamces of the present Bail application » , a-t-il fait ressortir.

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Le DPP a donc demandé à la police de compléter son enquête dans un délai raisonnable « so that the case file could be sent to the DPP forthwith hereafter for a decision to be taken ».
Le bureau du DPP a rappelé que la police qu’elle avait dit en Cour avoir besoin de quatre mois pour boucler l’enquête.

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RÉACTIONS

Dominique Raya: « Je remercie ceux qui ont prié pour Bruneau »

« Bondie so plan pena erer. Je remercie tous ceux qui ont prié pour Bruneau. J’ai rencontré les personnes de toutes les communautés qui me disent qu’ils prient pour lui. La priyer-la inn marse »

Me Shakeel Mohamed: « Il y a une lueur d’espoir pour l’avenir»

« Aujourd’hui, c’est le jour de Bruneau Laurette après tous les épreuves qu’il a endurées. Je remercie le DPP et la magistrate pour leur décision courageuse respective. Il y a une lueur d’espoir pour l’avenir de notre pays. Il y a encore des batailles à mener »

Me Rouben Mooroongapillay: « Le bon sens a primé »

« J’avais fait un appel au bureau du DPP pour examiner le Ruling et les 311 pages des Court Proceedings. Le bon sens a primé malgré qu’il y a eu des forces occultes qui ont opéré durant le week-end ».

Me Akil Bissessur: « Le CP n’a pris aucune action après des cas de Planting »

« Certains policiers plantent de la drogue pour Frame des personnes. Il y a des vidéos en circulation à ce sujet. Le SST agit comme une milice pour attaquer les opposants du régime. Le commissaire de police n’a pris aucune action après des cas de planting dernièrement.»

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Les conditions imposées à Bruneau Laurette

– Il compte résider chez sa compagne à Grand Gaube, au lieu de sa maison de location à Petit Verger, St-Pierre. Étant donné que le poste de police de cette localité se situe non loin de la mer. C’est au poste de police de Goodlands qu’il doit signer le Bail Caller Register.
– Il doit signaler sa présence au poste de police deux fois quotidiennement, soit entre 6 heures et 11 heures, et entre 15 heures et 19 heures.
– Il fait l’objet d’un couvre-feu et doit rester à l’adresse indiquée entre 20 heures et 5 heures du matin le lendemain. En cas d’urgence, il doit appeler la police pour lui expliquer la raison et obtenir une permission pour sa sortie
– Il doit informer la police de ses activités quotidiennes et où il compte partir pendant la journée
– Il ne doit pas s’approcher d’une côte dans un rayon de 500 mètres
– La police a déjà installé un Tracking System sur son cellulaire. L’appareil doit rester On et il n’a pas le droit de faire d’appels internationaux.

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