Si l’on sait, jour après jour, que notre pays est gravement endetté, et que financièrement rien ne va plus, ce n’est plus un secret que dans plusieurs autres secteurs également tout va mal ! Ainsi, l’énergie. Dame Nature, avec ses nouvelles règles dictées par le changement climatique, a heureusement, copieusement arrosé l’ensemble de l’île ces derniers jours, faisant grand bien à nos réservoirs. Mais ce n’est pas pour autant que nos robinets pourront couler 24/7 ! En effet, l’heure est encore et toujours à l’usage intelligent du précieux or blanc. Le temps que, on l’espère, le gouvernement mette en place des structures de captage d’eau et d’autres mesures pour éviter aux citoyens de se retrouver dans des circonstances pénibles des coupures à long terme.
Dans la même veine, le ministre Assirvaden a tiré la sonnette d’alarme pour ce qui est de l’électricité. La consommation étant croissante, avec la demande qui ne cesse d’augmenter, tant sur le plan domestique qu’économique, il va de soi que des changements majeurs sont attendus.
Nicolas Ritter ne peut plus parler, en revanche, de sonnette d’alarme. Le premier Mauricien à avoir eu le courage de dévoiler vivre avec le sida, fondateur de l’ONG phare et pionnière dans la lutte contre le sida, PILS (Prévention Information et Lutte contre le Sida), déclarait à la presse ce 8 mai que « nou na pa bon ditou : la situation nous échappe ». De janvier à décembre 2024, 540 Mauriciens ont en effet été dépistés positifs au sida. Venant s’ajouter aux 14 000 Mauriciens vivant avec le virus, selon les estimations des associations de la société civile, et dont une petite partie adhère aux traitements dispensés dans les centres de santé de l’île.
Depuis les années 2009/10, ce pic n’avait pas été atteint; la moyenne de nouveaux cas détectés tournant généralement autour de 350. Le pourquoi et comment d’un taux aussi alarmant ? Des mesures de Réductions de risques (RdR) avaient été mises en place, fruit d’une collaboration active et soutenue de la société civile et d’un gouvernement travailliste, avec les appuis de Rama Valayden à la Justice et Satish Faugoo à la Santé. Puis à la prise du pouvoir par l’Allians Lepep, son Premier ministre de la Santé avait tout cassé…
« Que Maurice se retrouve aujourd’hui avec une telle épidémie dynamique et généralisée, c’est bien parce que toutes les mesures mises en place et qui fonctionnaient efficacement ont été subitement désorganisées ! » soutient M. Ritter. Le militant avant-gardiste n’avait eu de cesse, autant que d’autres travailleurs sociaux engagés dans le domaine, d’alerter les autorités. En vain. Et voilà le résultat…
Ailleurs, au Soudan, en Inde, à Gaza, les souffrances et les violences se multiplient. Nous sommes en 2025, période de gaspillage alimentaire à l’échelle internationale. Et pourtant, au Soudan et à Gaza, des enfants meurent de faim. En Palestine, la famine est devenue une arme de guerre pour Benjamin Netanyahou. Ce chef d’État défie impunément les instances internationales qui le condamnent au quotidien. Affamant femmes, enfants, vieux et adultes; bombardant inlassablement un territoire au nom du terrorisme. Rien ne l’arrête.
D’autant qu’il bénéficie des bonnes grâces de la superpuissance américaine, requinquée sous la prise de pouvoirs du républicain Donald Trump. Un « gro palto » comme on le dit dans notre joli kreol, et qui inflige ses moindres caprices au monde entier sans se soucier des répercussions… Comme sucrer les aides sociales internationales brutalement et laisser crever des centaines de milliers d’enfants et de citoyens vulnérables autour de la planète !
Dans le conflit entre l’Inde et le Pakistan au sujet du Jammu Kashmir, il n’a pas fallu longtemps à Narendra Modi pour dégainer. Avec le risque immense d’un embrasement brutal dans notre partie de l’océan Indien… Aussi, l’élection de Léon XIV au Vatican survient dans ce climat de terreur et d’incertitudes. Plus que jamais, la Terre a besoin de paix. Les Mauriciens aussi. Le verdict des urnes aux municipales livre une multitude de révélations. Parmi elles, qu’un grand nombre de citadins boude le nouveau gouvernement et que l’euphorie du 60–0 du 11 novembre 2024 est déjà un lointain souvenir…
Husna Ramjanally