Valiz Saga – Air Mauritius déclare : Pas de « valise fantôme », pas de « Cover-Up »

La valise d’un passager qui s’est retrouvée avec celles des membres de l’équipage à l’arrivée à l’aéroport de Gatwick à Londres (LGW) le 14 février dernier a donné lieu à de nombreuses spéculations sur les réseaux sociaux ainsi que dans l’article que l’on retrouve dans votre édition du 2 mars 2025. L’enquête menée par notre audit interne révèle les faits suivants :

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– Le passager de la Classe affaire en question est arrivé au comptoir d’enregistrement pour le vol MK042 du 13 février à 20h37 et le conteneur des valises de cette classe a été fermé à 20h39 puisqu’il était rempli.

– La valise du passager en question est parvenue dans la zone de chargement à 20h50 et a été embarquée dans la soute 5, en l’occurrence celle contenant les valises de l’équipage.

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– À l’arrivée à Gatwick le lendemain, 14 février 2025, les manutentionnaires ont ainsi débarqué 14 pièces de bagages, c’est-à-dire 13 pour les membres d’équipage ainsi que celui du passager de la Classe affaire qui avait un autre tag distinct. 
Ces valises ont été posées sur le tarmac pour que les membres d’équipage puissent procéder à l’identification de leurs valises individuellement comme à l’accoutumée. Cependant, comme il pleuvait ce jour-là, le chauffeur du coach assurant le transport de l’équipage de l’aéroport à l’hôtel s’est rapproché de la zone d’exit de l’équipage et a placé les 14 valises dans la soute de son bus. Les membres d’équipage ayant chacun reconnu sa valise dans la soute du coach, le chauffeur les a donc emmenés au contrôle douanier et les a ensuite déposés à l’hôtel. 
C’est à la réception de l’hôtel que le commandant est informé d’une valise supplémentaire et, à l’examen du tag, l’équipage lui confirme que le passager était bien à bord. Le commandant de bord en a aussitôt avisé le représentant d’Air Mauritius à Gatwick.

La plainte de bagage égaré du passager avait déjà été enregistrée et puisque la valise était maintenant retracée, la compagnie d’assistance d’Air Mauritius à Londres est passée la récupérer. La valise a fait l’objet d’une nouvelle déclaration à la douane, qui a donné l’autorisation pour qu’elle soit déposée à l’adresse du passager. Ce qui fut effectué à 13h le même jour (14 février). 
À la lumière de ces faits, il est évident que le problème du bagage supplémentaire est la conséquence d’une erreur de manutention à Gatwick, à laquelle est venu s’ajouter l’embarquement malencontreux de la valise par un chauffeur de bus bien intentionné. La note de service des Cabin Crew Operations relevait du devoir pour renforcer la notion du principe de précautions. Les membres d’équipage ont ainsi été invités à, non seulement identifier leurs valises, mais aussi à s’assurer que le nombre de valises chargées dans le bus correspond au nombre de valises qu’ils auront déclaré.

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Les extrapolations faites autour de cette note de service sont les unes plus farfelues que les autres. Nous respectons cependant votre liberté de choisir vos sources prétendument « crédibles ». Les faits parlent en leur défaveur : il n’y a pas de « valise fantôme ».

NDLR – MK confirme les manquements dans la gestion des bagages… et s’explique
L’incident survenu lors du vol MK042 du 13 février 2025, où une valise de passager s’est retrouvée avec celles de l’équipage à l’aéroport de Gatwick, met en lumière des lacunes dans la gestion des bagages chez Air Mauritius. Dans une mise au point transmise le 6 mars, mais datée du 3 mars, la compagnie tente de minimiser l’affaire, la présentant comme une erreur de manutention et dénonçant les « extrapolations farfelues » autour de l’événement. Toutefois, le retard de communication et le traitement de cet incident soulèvent des interrogations quant à la transparence de la compagnie.

Si Air Mauritius reconnaît une erreur, les faits exposent plusieurs défaillances qui remettent en cause l’application des protocoles internes. La première anomalie concerne l’acheminement du bagage, appartenant à un ancien cadre de la compagnie, qui n’a pas été placé en soute Classe Affaires, comme il aurait dû l’être, mais dans celle réservée aux membres d’équipage. Une telle situation n’aurait jamais dû se produire et a conduit que le bagage soit débarqué avec les valises du personnel navigant, au lieu d’être remis à son propriétaire dès l’arrivée.

À Gatwick, un deuxième manquement a eu lieu lors du débarquement. Chaque membre d’équipage est censé vérifier et identifier son bagage avant de quitter la zone d’arrivée, mais cette étape n’a pas été respectée. Air Mauritius admet qu’en raison de la pluie, toutes les valises ont été chargées dans le bus du personnel sans contrôle rigoureux.

Ainsi, le chauffeur a embarqué l’ensemble des bagages, y compris celui du passager, sans que personne ne s’en aperçoive immédiatement. Ce n’est qu’une fois à l’hôtel que l’équipage a découvert une valise supplémentaire, nécessitant une intervention de la compagnie d’assistance d’Air Mauritius pour la restituer à son propriétaire. Il y a des coïncidences qui rendent perplexes.

Cet incident met en évidence une violation d’un principe fondamental en aviation, celui de la « réconciliation bagage-passager », qui impose aux compagnies aériennes de s’assurer que chaque bagage mis en soute appartient bien à un passager monté à bord et qu’il soit récupéré avant de quitter la zone sécurisée de l’aéroport. Ce protocole n’a pas été respecté, exposant Air Mauritius à des failles sécuritaires et des manquements logistiques.
Face aux révélations dans la presse, la compagnie a publié un communiqué rappelant les procédures en vigueur sur la vérification et l’identification des bagages avant le départ de l’équipage. Le fait qu’un tel rappel ait été jugé nécessaire prouve que ces règles, bien que théoriquement en place, n’ont pas été appliquées correctement lors de ce vol.

Au lieu d’annoncer des mesures correctives concrètes, Air Mauritius s’est contentée de rappeler des procédures qui ont manifestement échoué, laissant planer des doutes sur la rigueur de son personnel et la fiabilité de ses contrôles internes. L’identité du passager proche de l’ancien régime renforce les soupçons de traitement de faveur ou, à tout le moins, d’un manque de transparence dans la gestion de cet incident.

Cet incident révèle, dans tous les cas, un manque de rigueur dans la gestion des bagages, une absence de contrôle au moment du débarquement et une défaillance des procédures de vérification avant le départ de l’équipage.

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