La disparition subite du pape François n’impacte pas que le monde chrétien. Il serait très réducteur de penser cela. Jorge Mario Bergoglio, originaire d’une famille pauvre d’Argentine, choisit, en mars 2013, quand il est élu le 266e pape, délibérément de se faire connaître comme François, marchant dans les pas de Saint-François d’Assise. Et comme tel, dès les premiers jours de sa prise de fonction, il n’a eu de cesse de militer pour donner espoir aux pauvres, aux exclus, aux mal-aimés par son sens de l’humain. Ses dernières paroles, en ce dimanche de Pâques, à Rome, où il a fait une apparition publique, bien que très affaibli, résonneront encore très longtemps dans ce monde terrassé par les conflits armés, où les innocents tombent sous les coups des dominateurs…
Dans son dernier message, le pape François a réitéré son souhait de voir la paix retourner à Gaza, en Palestine. La Bande de Gaza, où se déroule un génocide atroce et calculé, qui interpelle plus d’un, qui a poussé des instances planétaires comme les Nations unies et la Cour de justice internationale (CIJ) à condamner le chef d’État israélien, Benyamin Netanyahou, pour crime contre l’humanité. Gaza, que le pape François se faisait un devoir d’en prendre des nouvelles au quotidien, par le biais de ses contacts, sur place.
Devant 50 000 fidèles présents sur la place Saint-Pierre, dimanche dernier, le pape François avait attiré une nouvelle fois l’attention sur les conflits armés qui déchirent le continent africain, appelé au cessez-le-feu à Gaza. Pensant en particulier à la communauté chrétienne de Gaza, où « le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction et de provoquer une situation humanitaire dramatique et ignoble », le pape s’est directement adressé aux belligérants sionistes : « Cessez le feu, que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix ! »
Dans ses prises de position relatives, il avait carrément souhaité l’existence et la reconnaissance mondiale d’un état palestinien. Ce chef de l’Église catholique a eu l’audace de faire la différence. Tel était le pape François. Un humain qui restera dans les cœurs et les mémoires parce qu’il a osé aller à contre-courant… Et il n’y a pas que ses prises de position sur les affaires du monde qui en témoignent, d’ailleurs. Son parcours dès son installation au Vatican, dans ses choix, personnels et officiels, traduit tout son souci de la simplicité, de l’essence humaine avant tout, et d’une grande justice sociale.
Voilà pourquoi, plus que tout, le pape François est et sera longtemps regretté. Parce qu’il était du côté de ceux qui souffrent et des opprimés, à un moment où la plupart des hommes et femmes forts de notre temps optent pour l’hypocrisie, la dictature et se laissent emporter par le désir de contrôle total.
Aux conflits du continent africain, au génocide à Gaza, à la situation chaotique entre la Russie et l’Ukraine qui s’enlise, est venu s’ajouter un autre brûlot avec l’attaque terroriste à Pahalgam, au Jammu Kashmir. Ce qui a enflammé des relations déjà très tendues entre l’Inde et le Pakistan. Et cette situation pourrait rapidement s’embraser si les leaders concernés ne prennent pas le recul nécessaire. Notre monde est actuellement secoué par une multitude de guerres. En une fraction de seconde, la situation pourrait devenir irréversible… Preuve, s’il le faut encore, que religion et politique sont les sources de tous les maux de notre époque. La paix sur ce caillou qu’est notre terre est si ténue.
Ce samedi se tient une marche en faveur de la dépénalisation/légalisation du gandia, soutenu par un mouvement de la société civile, qui se dit inquiet des ravages causés par les drogues, les synthétiques, surtout, sur nos plus jeunes – écoliers et étudiants. Parallèlement, la NADC (National Agency for Drug Control) est actuellement dans sa phase de concrétisation. Mais il semblerait que le courant ne passe pas entre ces entités qui devraient œuvrer en complémentarité. Il serait souhaitable que, des deux côtés, tous se fédèrent autour des enjeux principaux plutôt que de camper sur leurs positions et, ainsi, bloquer le débat autant que les projets d’avancement… Il en va de nos enfants et de leur avenir.
Husna Ramjanally