Chassez le naturel…

Apprendre de ses erreurs est une vertu à laquelle il est très important d’adhérer. Faut-il d’abord savoir reconnaître ses erreurs. Non seulement, cela aide alors à faire bouger le monde, mais le rend encore meilleur. Sans bon sens et bonne volonté, il est très difficile d’avancer dans la bonne direction.

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Malheureusement, pour certains au Comité olympique mauricien (COM), dont le président Philippe Hao Thyn Voon, on continue à penser le contraire. Quitte à fonctionner de façon peu conventionnelle. Quitte surtout à faire l’impasse sur les valeurs figurant dans la Charte olympique, véritable document-référence sur laquelle devrait reposer le fonctionnement même du sport.

2021 est donc l’occasion de se ressaisir, voire de se remettre en question, à travers une profonde et sérieuse réflexion. Au COM toutefois, on ne semble pas vraiment se soucier de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas. Comme si, il était possible de changer les règles selon les humeurs et des conditions si, bien évidemment, elles lui sont favorables. La rapidité avec laquelle la tenue des élections avait été annoncée, avant même que les fédérations n’en fassent la leur, témoigne de l’opacité dans laquelle fonctionne ce COM.

Sauf que le Comité international olympique (CIO) est intervenu pour recadrer les écarts. C’était également le cas la semaine dernière ! Après avoir, dans un premier temps, écarté Bruno Julie de la Commission des athlètes, le COM a fini par se plier devant le CIO. L’ancien boxeur siégera bien au sein de cette commission lui qui est, à ce jour, le seul médaillé  olympique mauricien (Bronze, en Chine, en 2008).

Le choix était plus qu’évident. Pas pour le COM toutefois. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que ce comité se casse les dents sur cette commission. Il y a eu la tentative de priver les éventuels candidats d’une élection comme l’exige la Charte olympique, l’année dernière. Bien évidemment, le CIO n’a pas apprécié.

On pensait que cette succession d’erreurs sonnerait comme un rappel définitif et qu’au COM, on allait agir consciencieusement. Sauf que la vérité est tout autre. Comme dirait l’adage : chassez le naturel et il revient au galop ! C’est l’impression laissée par Philippe Hao Thyn Voon en parcourant l’interview qu’il a accordée à un hebdomadaire en début d’année.

Pour se dédouaner, il ne trouve pas mieux à dire : « je dois reconnaître que je n’ai pas procédé dans le bon ordre  sur ce sujet », faisant référence à la « claque » du CIO, en octobre dernier, suivant les amendements que le COM avait proposés et visiblement contradictoires à l’esprit olympique. Comme quoi, il était permis de fauter sans qu’on soit vraiment inquiété. Et ça, ce n’est pas sérieux pour le poste qu’occupe Philippe Hao Thyn Voon !

Pire encore, c’est la position qu’il adopte sur les clubs et les fédérations à caractère douteux. Pour lui, « si nous aidons une fédération à se former avec un soutien logistique et que cette fédération n’est plus aussi active par la suite, ce n’est pas la responsabilité du COM. »

Tout simplement révoltant et qui prouve, si besoin est, que Philippe Hao Thyn Voon ne maîtrise pas vraiment le sens de sa réflexion. N’est-il pas le rôle des parents de s’assurer de l’avenir de leurs enfants à travers une bonne éducation en s’appuyant surtout sur les valeurs fondamentales de la vie ? Nous laissons le soin à M. Hao Thyn Voon de tirer sa propre conclusion !

Aussi, l’on se demande, à quel moment les fédérations que le COM a aidé à former ont été actives ? N’est-il pas du devoir du comité olympique d’en assurer un suivi du fait que ces fédérations ne sont pas soutenues par le ministère des Sports ? En somme, il reconnaît, lui-même, que le COM a failli !

Dans une ultime tentative à vouloir se dédouaner dans l’interview, Philippe Hao Thyn Voon s’aventure sur un terrain miné. Cela, en voulant s’en prendre aux membres du comité de réflexion qu’il considère comme étant des « ex-acteurs du sport. » Même s’il prend le soin de ne pas citer de nom, il s’interroge tout de même : « Qu’ont-ils fait pour le sport pour se permettre de me pointer du doigt ? ».

Comprenez par là, les anciens sportifs de haut niveau et dirigeants qu’étaient Michael Glover ou encore Jean-Michel Giraud. Au même titre que l’actuel président de l’Association mauricienne d’Athlétisme, Vivian Gungaram, et ancien champion de demi-fond. On laissera le soin à la communauté sportive, aussi bien qu’à tous ceux qui aiment le sport, de juger de la valeur de la question du président du COM.

Ce qu’il faut désormais savoir c’est pour combien de temps encore le COM continuera-t-il à fonctionner de cette façon. N’est-il pas temps que le CIO se montre beaucoup plus intransigeant ? Un peu comme il l’a fait dans le cas de l’Association internationale de Boxe (AIBA), suivant le scandale d’arbitrage lors des finales des Jeux de Rio au Brésil en 2016.
Car, il est un fait que le COM ne peut plus fonctionner au petit bonheur et en toute impunité. Qui plus est, selon le bon vouloir et l’humeur de son président !

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