Rétablissement du dialogue public-privé

À un moment où l’économie locale et globale traverse une crise sans précédent, et que nous vivons dans une période caractérisée par l’incertitude, le forum d’échanges entre les représentants des autorités publiques et ceux des associations du secteur privé, organisé par le ministère des Finances et l’EDB cette semaine, a permis de dissiper les nuages qui commençaient à apparaître dans les relations entre le public et le privé.

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L’absence de dialogue a été décriée par les capitaines du secteur privé. Ce qui a amené le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, à donner l’assurance que, de par son parcours, ayant en effet opéré pendant longtemps dans le secteur privé, il a toujours été très sensible au dialogue entre ces deux secteurs. Le ministre corrige ainsi la perception qu’il avait pris pour cible certains gros conglomérats au nom de la justice sociale et de la croissance inclusive, empoisonnant ainsi la confiance dans le secteur privé.

Le président de Business Mauritius, Vidia Mooneegan, explique en quelques mots la méfiance qui avait gagné les opérateurs privés. « Des mesures sont prises sans consultations. On se rend compte, par la suite, qu’elles ne sont pas bonnes, ni pour le pays, ni pour le business, ni pour les compagnies, ni pour la consommation. Or, le social marche de pair avec la croissance économique », devait-il souligner. Des garanties ont été obtenues à l’effet que la réunion de mercredi dernier ne serait pas “one off”. D’autres rencontres sont prévues sur des dossiers plus précis, dont la CSG, sur laquelle le ministre a promis de venir avec de nouvelles propositions.

Un plan d’ensemble sera dégagé afin de faciliter le suivi. Dans les milieux du secteur privé, on considère que cette réunion est un pas en avant en attendant que, comme ce fut le cas avec sir Anerood Jugnauth pour la préparation de la Vision Maurice 2030, le Premier ministre préside une réunion entre les ministres et les Top Chefs du secteur privé pour dégager une stratégie d’avenir commune pour l’avenir, pour la relance économique et sur la nécessité de maintenir des milliers d’hommes et de femmes en activités.

Un autre développement intéressant cette semaine a été l’ouverture maîtrisée des frontières. Après le cafouillage de samedi dernier à l’aéroport, qui avait mis en exergue la différence entre la théorie et la pratique concernant la mise en œuvre des protocoles sanitaires, il semble que les autorités aient repris le contrôle de la situation lors de l’arrivée d’autres vols en provenance de Paris. L’arrivée du deuxième vol en provenance de Dubaï aujourd’hui constituera un nouveau test pour les autorités sanitaires à l’aéroport. En attendant, les opérateurs attendent avec impatience l’ouverture du laboratoire de Plaisance, qui permettra d’avoir les résultats des tests plus rapidement et de franchir une nouvelle étape dans la stratégie d’ouverture contrôlée des frontières. À ce propos, les difficultés pour bon nombre de Mauriciens de faire les frais de quarantaine sont toujours d’actualité. Certaines personnes ont proposé la réouverture des centres récréatifs, ce qui permettrait à ceux en situation difficile de passer leur quarantaine.

Ce week-end sera par ailleurs dominé par la célébration du 18e anniversaire de l’autonomie de Rodrigues. Il est bon que Pravind Jugnauth ait maintenu la tradition concernant la présence d’un haut représentant de l’État à ces manifestations annuelles. Ce qui permet aux Rodriguais de sentir qu’ils sont pleinement parties prenantes dans le développement de la République de Maurice. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que l’autonomie est un succès et que Rodrigues peut, sans exagérer, se flatter d’être une île véritablement “Covid Free”. Ce sera un atout majeur lorsque la campagne touristique démarrera à nouveau.

Finalement, un nouveau pas sera franchi ce lundi en vue de la création d’une alliance politique des partis de l’opposition, avec une première réunion prévue des éléphants. À trois semaines de la rentrée parlementaire, les observateurs sont curieux de savoir la forme que prendra cette alliance. L’élaboration d’un programme commun et la distribution des responsabilités ne s’annoncent pas aussi faciles qu’on ne le pense, tenant en compte la spécificité des partis en présence. Arriveront-ils à démontrer que, comme le souligne Xavier-Luc Duval dans une interview au Mauricien, « le pays est plus grand que nous » et « qu’en tant que patriotes, nous devons savoir nous sacrifier pour le pays » ? C’est à cette condition qu’ils arriveront à se présenter comme une alternative crédible à l’actuel gouvernement.

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