Sujets d’actualité

Maintenant que le contenu du dossier Chagos a été débattu devant la Cour Internationale de Justice, tous les partis politiques locaux jurent qu’ils étaient contre l’excision. Par la voix de son leader inamovible, le MMM a fait savoir que c’était lui “qui avait déterré sa dossier là.” Il oublie de rappeler que ce sont surtout les frères Michel et le parti Fraternel qui ont commencé le combat et ont été les premiers à parler des Chagossiens à Maurice.

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Les frères Michel et leurs amis ont été bien longtemps seuls à manifester devant la Haute Commission britannique, qui était alors vis-à-vis du Jardin de la Compagnie. C’est beaucoup plus tard que les partis politiques et les intellectuels de gauche se sont associés à la revendication. Si le MMM a, effectivement plus tard, repris le dossier, cela n’a pas été le cas du PMSD. C’est donc avec surprise que les Mauriciens ont appris que, dès le début, le PMSD était contre l’excision de l’archipel du territoire mauricien et que c’est en signe de protestation que ce parti aurait quitté le gouvernement en 1965.

Le même PMSD qui se battait contre l’indépendance et réclamait une association avec la Grande-Bretagne aurait, donc, été contre les Anglais! Cette information révélée aujourd’hui, après la session de la Cour Internationale de Justice, a un goût prononcé de tentative de récupération. Décidément, au PMSD, on réécrit l’histoire comme on interprète, selon ses besoins du moment, les clauses de la Constitution. Dans cette affaire, il faut rendre à César ce qui lui appartient et souligner que sans la détermination de sir Anerood Jugnauth, souvent contre des membres de son parti et de son gouvernement, le dossier des Chagos ne serait jamais arrivé devant la Cour Internationale de Justice. C’est une démarche qu’il convient de saluer.
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La députée Danielle Selvon vient de faire une découverte fondamentale: le leader du MMM se conduit comme un dictateur et peut humilier les membres de son parti. Une fois cette découverte faite, cette députée qui avait quitté le MSM avant de se joindre au MMM a soumis sa lettre de démission des mauves dans laquelle elle reproche au leader du MMM son attitude de colon du 18e siècle. Motif invoqué pour justifier la démission: elle n’était pas sur la liste des orateurs pour un congrès régional. Après avoir dit que les propos de Danielle Selvon étaient infects, le leader du MMM a déclaré qu’en fait, c’est elle-même qui avait refusé de prendre la parole au congrès. Aujourd’hui, dans la politique mauricienne, on ne se bat plus pour des idées ou des principes, mais pour figurer sur la liste des orateurs dans un congrès nocturne. À ce sujet, le leader du MMM devrait se tenir sur ses gardes: une de ses nouvelles recrues avait quitté son précédent parti parce qu’on ne lui avait  pas tendu le micro alors qu’elle avait une forte envie de causer…
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Il semblerait que le remplaçant de Me Hervé Lassémillante au poste de directeur de la National Preventive Mechanism Division de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (Maurice) chargée des prisons est tout trouvé. Il s’agirait Me Teeluckdharry, récemment nommée membre de cette division. Mme Teeluckdharry est, par ailleurs, l’épouse de l’ex-Deputy Speaker, obligé de démissionner après la publication du rapport de la commission d’enquête sur la drogue. Toutes les conditions sont réalisées pour que l’avouée puisse occuper le poste vacant – le contrat de Me Lassémillante n’a pas été renouvelé – qui, premièrement de part time deviendra full time avec un salaire conséquent. Mais il y a mieux: il paraît que l’avouée a fait savoir au président de la Commission des Droits de L’homme (Maurice) que du fait que son mari avait des clients prisonniers, elle ne pouvait pas visiter les prisons, ce qui pourrait provoquer un conflit d’intérêts. Dans toutes les institutions des Nations-unies, l’avouée aurait d’elle-même soumis sa démission pour éviter toute possibilité de conflit d’intérêts. Mais comme Maurice c’est un plaisir – surtout pour les proches du pouvoir politique –, l’avouée a obtenu une faveur du président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (Maurice). Pour éviter toute éventualité de conflit d’intérêt, l’avouée est dispensée de visiter les prisons, ce qui est le principal travail des membres de la National Preventive Mechanism Division. Elle n’est pas belle la vie à Maurice quand on a accès à certaines cuisines et que l’on est par ailleurs protégé par des lobbies?

 

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