JOURNÉE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT 2019 – La pollution atmosphérique : l’urgence d’un combat

Dr Diplal MAROAM

- Publicité -

“Beat Air Pollution”. Ce thème retenu cette année par les Nations unies pour la Journée mondiale de l’Environnement revêt une importance majeure. L’être humain, en moyenne, effectue plus de 500 millions d’inspirations dans sa vie et, si l’air qu’il inhale est impur ou contaminé, les effets néfastes sur sa santé en général seront inévitables. Rappelons, à propos, que le smog londonien – cette épaisse couche de brouillard brun qui recouvre un grand nombre de villes pendant les chaudes journées ensoleillées causées par des réactions entre les rayons solaires et les polluants chimiques présents dans l’atmosphère – avait fait plus de 4 000 victimes en 1952 et que, même si des mesures sanitaires adéquates ont depuis été prises, bon nombre de Britanniques continuent toujours à subir les effets de cet effroyable phénomène environnemental.

Mais, hormis l’homme et la biodiversité dans son ensemble, des bâtiments noircis à l’instar de l’Acropole, à Athènes, ou le Taj Mahal, en Inde, monuments historiques qui étaient pourtant demeurés intacts pendant des centaines d’années et qui avaient commencé à se dégrader au XXe siècle, témoignent également de notre échec dans le combat contre la pollution.
Il existe de nombreuses formes de pollution de l’air mais quatre d’entre elles sont particulièrement importantes : 1. Les oxydes de soufre (SOx) émis principalement par les centrales et les industries; 2. Les oxydes d’azote (NOx) émis par les centrales, les usines et les véhicules; 3. Le monoxyde de carbone (CO) émis majoritairement par les véhicules et 4. La suie et la poussière techniquement dénommées particules en suspension que l’on rencontre partout où l’on brûle des combustibles.

En outre, la décomposition bactérienne des matières organiques dégage souvent de l’hydrogène sulfuré (H2S) qui s’oxyde ensuite en SO2. Mais il ne reste cependant que 90% de ces émissions qui sont de nature anthropique, c’est-à-dire, causées par les activités humaines. Nul besoin de faire ressortir que tous ces polluants sont des composés toxiques et sont à l’origine de nombreuses pathologies chez l’homme au niveau du système respiratoire, circulatoire, gastro-intestinal, endocrinien, nerveux central, etc.
D’autre part, suscitant la formation des pluies acides, les gaz émis sont, dans une grande mesure, responsables de l’acidification des sols mais aussi des lacs, rivières, océans avec toutes les conséquences inimaginables sur l’écosystème aquatique.

En effet, l’acidité fait diminuer le taux de calcium de l’eau, d’où une altération du tissu des arêtes et du squelette des poissons. D’autre part, des métaux toxiques comme l’aluminium, le mercure, le cadmium, le nickel, etc, qui sont normalement fixés dans les sédiments, sont ainsi libérés. L’aluminium, par exemple, obstrue progressivement les branchies des poissons, gênant considérablement les échanges gazeux avec leur environnement. Mais c’est surtout au moment de la reproduction que les poissons sont les plus vulnérables. Des eaux trop acides inhibent le développement des gonades (glandes sexuelles) ; elles réduisent la production et le taux de survie des œufs et menacent les alevins qui sont encore plus fragiles que les œufs. L’acidification nuit également aux planctons, organismes microscopiques qui constituent le point de départ de la chaîne alimentaire. Sur l’homme, bien que le pH (indicateur de l’acidité ou de l’alcalinité) des pluies acides se situe en général dans l’intervalle toléré par la peau, leur influence se manifeste, en revanche, par voie détournée, notamment par l’introduction dans la chaîne alimentaire des métaux toxiques.

Par ailleurs, même si l’effet de serre – phénomène environnemental lié à l’absorption des rayonnements infrarouges de grande longueur d’onde, renvoyés par la surface terrestre par des gaz présents dans l’atmosphère dont, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), la vapeur d’eau, l’ozone (O3), le protoxyde d’azote (N2O), les CFC – n’est pas en soi une forme de pollution active, c’est surtout l’augmentation dans l’atmosphère du CO2 qui représente ces jours-ci une préoccupation écologique majeure. Certes, sans l’effet de serre, la température moyenne de la terre serait de 18⁰°C.

Cependant, un réchauffement excessif de l’atmosphère provoqué par une émission incontrôlée du CO2 lors de la production insouciante d’énergie d’origine fossile a une incidence désastreuse sur toute la biodiversité de la planète.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour