La moralisation de la vie publique

OLIVIER PRÉCIEUX

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Nou aprann a enn zanfan ki kokin li pa bon…dan mo zenerasion nou ti kapav gagn bate tou akoz nou pann respekte bann reg moral…
Ces règles morales doivent être appliquées à nos puissants. L’exemple vient toujours d’en haut !
Notre Ile Maurice est secouée par des allégations de corruption sur un service public essentiel. L’incertitude plane encore sur cette affaire, l’enquête ou les enquêtes qui vont déterminer les responsabilités de chacun. En tant que citoyen, je m’interroge : y aura-t-il de grandes solutions juridiques par manque de preuves et de témoignages directs ? Ce cas fera-t-il l’actualité pour quelques semaines encore et sera-t-il mis dans le tiroir de l’histoire politique ?
Cependant, la question de la moralisation de la vie publique reste posée. La politique peut-elle promouvoir les idéaux moraux ? Ce qui est légal n’est pas nécessairement sincèrement moral. Il doit y avoir une vraie moralisation de la vie publique sans pour autant tomber dans une inquisition moralisatrice permanente qui peut étouffer toutes souplesses de décisions dans les affaires publiques.
Un ministre doit avant tout être un modèle pour les autres. Ce modèle doit être au diapason d’une attitude qui relève de l’éthique. On ne demande pas au tenant du pouvoir ministériel d’être un saint pouvant marcher sur l’eau… Cependant, il y a un vÅ“u sociétal profond pour un code de conduite ministériel. Il est impératif d’établir à l’intention des parties prenantes agissantes un mécanisme d’Accountability indépendant de normes et procédures.

Il faut, dans cette affaire qui éclabousse actuellement le gouvernement, mettre sur pied un Select Committee composé de parlementaires. Ce Select Committee pourra établir les responsabilités et surtout donner l’opportunité à tout le monde de s’exprimer dans un cadre dépouillé de toutes passions de l’instantanéité des événements. La pérennité d’un rapport a plus de force que les conférences de presse éphémères.

La mondialisation a créé un effet papillon des décisions de nos gouvernants. Une décision ministérielle locale a un effet global. Notre vie publique est la vitrine de notre République qu’on veut saine. La bonne gouvernance de nos services économiques qu’on veut être au niveau des principes érigés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne doit pas être que des principes sur papier mais bien des normes de pratiques inscrites dans le marbre de la réalité. Pour rappel, l’objectif de l’OCDE est « de promouvoir des politiques publiques qui favorisent la prospérité, l’égalité des chances et le bien-être pour tous ».
Gageons que cette affaire au niveau du CEB puisse être un moyen de se réinventer sur la manière de diriger les institutions publiques. Il faut une réinitialisation des méthodes de bonne gouvernance qui donne l’espace à un service public sain et propre. Moralisation de notre vie publique, tout un programme !

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