Nous, Mauriciens d’ici et d’ailleurs

SAAD MUNGLY

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Mauritius Global Diaspora (MGD)

Mauritius Global Diaspora (MGD) est un organisme à but non lucratif, enregistré en 2020 au Royaume-Uni. La vision du MGD est incarnée en la personne de son fondateur, Covilen Narsinghen, Senior Legal consultant. Le groupe a établi une étroite collaboration avec Mo Vote mo la voix, pensée en 2019 par Vashist Parsunoo, et Anou Voté, fondée en 2017 par Loïc Ahnee. Les valeurs du groupe convergent vers un objectif très précis, qui est de servir l’intérêt public, et non des intérêts privés, dans un contexte politique qui nous force malheureusement à le rappeler.

Au sein du groupe s’opposent idéaux et pragmatisme, où l’on se permet de rêver, tout en restant nous, citoyens lambda, au fait des réalités. Ainsi mesure-t-on nos idéaux aux possibilités réelles qu’offrent les conjonctures. Nous, Mauriciens de la diaspora, côtoyons constamment des gens d’autres cultures, naissantes et millénaires. Ce que nous réalisons surtout lorsque nous vivons à l’étranger, c’est combien les Mauriciens ont des qualités aptes à fonctionner dans des espaces mondialisés. Notre culture, nationale du moins, est relativement jeune et façonne des individus plus équipés à naviguer des aires culturellement fluides, que ceux qui choisissent le confort de l’entre-soi, fuyant la diversité, pourtant mot d’ordre dans les grandes métropoles. À Maurice, nous reconnaissons jouir traditionnellement d’une certaine sérénité de vie, réservée aux nations privilégiées par une géopolitique tempérée, rendant possible une politique étrangère neutre, qui remercient le ciel tous les jours pour la stabilité politique et dont les enfants peuvent encore échapper du béton et des écrans. Mais voilà, nous croyons que ce potentiel, ce génie mauricien reste inexploité, négligé, méprisé. Et nous croyons que ce que nous chérissons, cette paix, qui permet la justice et la liberté, est menacée. Agir devient alors un devoir moral pour nous, citoyens en mesure de nous engager.

MGD, ce sont des Mauriciens d’horizons divers, avec des opinions politiques variées, qui s’expriment dans un environnement démocratique et convivial. Des gens qui se sont rencontrés un jour, la fleur au fusil sur un parcours du combattant, celui du Droit de vote des Mauriciens de la diaspora. La rencontre entre ces trois entités est symbolique sur plusieurs plans. D’abord, cette collaboration citoyenne est une idée avant-gardiste qui veut anticiper, plutôt que de réagir, face à la cinquième révolution industrielle dont l’imminence a été accélérée par la Covid. La levée sans précédent des frontières physiques nous happe dans des espaces numériques qui n’ont, pour cette génération surtout, mais pas que, rien d’un monde virtuel duquel on pourrait s’échapper à notre guise. L’action citoyenne aujourd’hui ne peut, si elle se veut efficace, camper sur des stratégies d’organisation traditionnelles. La société civile a la possibilité aujourd’hui de niveler le terrain de bataille pour une gouvernance plus humaine, grâce à des outils technologiques et l’aisance avec laquelle se forgent des collaborations transnationales. Le 21e siècle annonce-t-il l’ère du Citoyen?

L’action citoyenne

dans la nouvelle ère

Le Droit de vote, c’est un engagement pour l’avenir. Nous avons beaucoup réfléchi à la question du Droit de vote pour les Mauriciens de la diaspora et nous sommes beaucoup à penser que si cet objectif se situe à long terme, il ne sera jamais atteint si le combat ne commence pas dès maintenant. D’ailleurs, certains nous avaient précédés sur ce cheminement, car nous ne sommes pas la première génération à militer pour une participation plus inclusive de tous les enfants de la patrie, peu importe « ki kote dilo » puissent-ils être. Nous constatons cependant notre contribution à ce que se murmure la question du Droit de vote dans les couloirs du parlement à Port-Louis, pour ensuite déboucher sur des discussions à cœur ouvert sur nos plateaux, exprimant pendant les 25 heures de live que nous avons organisé, tantôt certaines réserves, tantôt des engagements pris devant la Nation de soutenir les efforts pour le Droit de vote des Mauriciens. Nous avons évidemment élaboré des propositions intéressantes et structurées qui ont été proposées dans ce cadre. Par contre, si nous croyons en ce combat légitime, nous sommes tout aussi convaincus que la meilleure formule, celle qui permettra d’inclure tous les Mauriciens, sans bouleverser des équilibres fragiles, sera celle qui émergera organiquement après cette période de consultation que nous venons d’entamer auprès de tous les Mauriciens. Guidé par ce souhait de passer des idées aux actions, MGD s’est proposé d’organiser une Élection générale virtuelle et populaire, afin d’ancrer l’action citoyenne dans la nouvelle ère qui s’annonce. Cette élection, dont les résultats ont été proclamés ce samedi 15 mai à midi, heure de Maurice, est déjà selon nous un franc succès. D’abord, cet effort d’organisation aura pour effet de dissiper les doutes quant à la capacité d’un petit groupe de citoyens de bonne volonté, avec peu de moyens de départ et éparpillés à travers le globe, à réaliser des projets qui rassemblent par leur inclusivité et sans discrimination aucune, tous les Mauriciens, sans passer par les canaux institutionnels. Ensuite, et de manière plus fondamentale, nous croyons que l’échange et le dialogue sont les meilleurs moyens d’acquisition de savoirs. Il nous faut réaliser que nous vivons dans un monde où l’on trouve audience pour dire quasiment tout et son contraire, sur les mêmes faits d’actualités. Ce partage de savoirs entre Mauriciens contribuera à une démocratisation et un enrichissement du savoir, qui est notre seul espoir face au déluge d’information et de données inutiles qui insultent nos esprits de démocrates se voulant informés.

Pour pallier ce manque de dialogue, MGD déploie une plateforme d’habilitation, d’empowerment et de mentorat pour jeunes et vieux qui ont des idées mais qui manquent peut-être la confiance de prendre des initiatives, ou qui voudraient faire quelque chose pour leur pays mais ne savent pas trop quoi, ou ceux qui ont des projets et voudraient en parler à des gens éduqués à ces sujets. Notre plateforme permettra à de nombreux citoyens de faire entendre leurs voix, et de donner jour à ces projets imaginés dans la solitude d’une chambre, destinés à être oubliés, rangés au fin fond d’un disque dur, ou sur le nuage. Nous proposons avec les professionnels qui nous entourent et nous accompagnent, de guider les moins expérimentés à réaliser des projets alignés, encore une fois, sur notre objectif fondamental de servir l’intérêt public. Nous continuons tous de nous éduquer à propos des sujets qui touchent nos concitoyens, et proposerons en temps et lieu des groupes de réflexion où nous souhaitons impliquer un maximum de Mauriciens.

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