TÉMOIGNAGE : « On a blessé Sissi (c’est notre griffon) et il y a deux hommes dans la cour… »

GÉRARD TADDEBOIS

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La vie peut mettre des pierres sur notre route et c’est à nous d’en faire un mur ou un pont…

Chers lecteurs, je voudrais vous partager un drame personnel avorté qui, humblement, je pense pourrait être un sujet de réflexion pour s’armer contre de telles éventualités. Loin de moi le dessein de déverser l’anathème sur les toxicomanes qui sévissent de plus en plus par des cambriolages ou même par la violence pour obtenir de quoi se payer leurs doses, mais ces circonstances anthropiques sont bel et bien des réalités de plus en plus fréquentes de nos jours et en l’espace de deux semaines, trois tentatives ont été perpétrées dans ma rue, qui se trouve dans un morcellement résidentiel.

Alors que mon épouse et moi assistions à une conférence à Rose-Hill, grande fut ma panique quand mon fils adolescent m’appela à 20h40 pour me souffler : « Papa, on a blessé Sissi (c’est notre griffon) et il y a deux hommes dans la cour. » Il faut dire que ma cour est barricadée des quatre côtés avec deux écriteaux à côté de la porte d’entrée, où il est noté « Chien méchant » et « Alarm system 24h/24h ». Il y avait aussi une voiture dans la cour. Cela n’a pas arrêté les malfaiteurs et je pense qu’ils nous ont épiés, mon épouse et moi, quand nous sommes sortis vers 18h15 et ont alors observé qu’il n’y avait pas de mouvement dans la maison à la tombée de la nuit.

Au fait, mon fils était enfermé dans sa chambre pour étudier quand, vers les 20h30, il entendit notre chien hurler bizarrement au lieu d’aboyer. En sortant de sa chambre, il aperçut, dans la cour, un homme costaud, qui, en le voyant apparaître, éteignit la lumière de son portable et souffla à son complice : « Tegn to telefonn, ena enn zenes andan. »

Ce qui est préoccupant et donne froid dans le dos, c’est qu’au lieu de s’enfuir, ils ont alors essayé tous les deux de forcer les portes de devant et de derrière et mon fils, évidemment paniqué, n’a pas eu la présence d’esprit de s’approcher afin de presser le “Panic button” de l’alarme. C’est à ce moment que roulant à tombeau ouvert, j’arrivais en trombe devant mon portail ne cessant de klaxonner. Évidemment, ils ont pris la poudre d’escampette et mes voisins, solidaires – qui m’ont entendu hurler – sont sortis et ont aidé vainement à une ‘chasse à l’homme’ en attendant la venue des forces de l’ordre qui se faisaient attendre.

L’initiative citoyenne

À quoi je veux en venir en vous contant tout cela est qu’ipso facto et manu militari, mes voisins des alentours et moi nous sommes mis à créer un groupe WhatsApp et à échanger nos numéros de contacts afin de pouvoir veiller chacun l’un sur l’autre en cas de pépins. Les risques que de telles mésaventures se reproduisent après trois tentatives avortées sont bel et bien présents et je suis convaincu que cette initiative est une manière préventive de nous protéger, de nous rassurer et nous initier aux bons réflexes.

Un sage avait dit qu’on ne peut empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de nos têtes, mais nous pouvons les empêcher de faire leur nid dans nos cheveux et à quoi humblement j’exhorte tout un chacun de faire dans son quartier, si de tels risques existent, c’est de s’associer à l’instar de notre initiative et si a fortiori nous ne sommes pas pour faire des patrouilles dans les rues. Il est bon de noter qu’en parallèle, un de mes voisins a aussi pris l’initiative de contacter les autorités pour réclamer des patrouilles régulières.
Ma phrase de la fin serait de citer l’anthropologue américaine Margaret Meade : « Ne soupçonnez jamais ce qu’un petit groupe de personnes peut commencer, une révolution a toujours commencé ainsi. »

Et j’ajouterai : « Regardez chaque problème comme un point de départ à une solution. »

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