On ne cherche qu’à comprendre

L’affaire de dopage dans laquelle était citée la joueuse de badminton mauricienne Kate Foo Kune au cours de ces derniers mois a, semble-t-il, été réglée. Testée positive à l’échantillon A à un produit interdit à l’issue des Championnats d’Afrique d’avril dernier au Nigéria, c’est Kate Foo Kune, elle-même, qui a annoncé, vendredi après-midi, la levée de sa suspension. La Badminton World Federation (BWF) ayant trouvé, selon ses propres dires, qu’il n’y avait aucune faute ou «de négligence des violations commises. Donc aucune sentence n’a été prononcé.» Tant mieux donc pour Kate Foo Kune et pour le badminton local. Tant mieux aussi si ses explications ont convaincu la BWF.

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Sauf que, pour l’heure, on doit uniquement se contenter de la version de Kate Foo Kune étant donné qu’aucun communiqué offi ciel n’a été émis, ni par la BWF et encore moins par l’Association mauricienne de Badminton (AMB). Nous sommes tous restés sur notre faim, faute d’avoir été informé des détails importants dans cette affaire. Car pour l’heure, beaucoup de questions restent sans réponse, si ce n’est que Kate Foo Kune peut désormais retrouver les courts continentaux et internationaux pour aller chercher une deuxième qualification pour les Jeux olympiques, cette fois à Tokyo en 2020.

Que cela soit cependant très clair: on ne cherche nullement à mettre en doute les propos de Kate Foo Kune, elle qui, précisons- le, a été jusqu’à l’éclatement de cette affaire une sportive irréprochable et ce, à tous les niveaux. On cherche tout simplement à comprendre ce qui s’est réellement passé et à quel niveau la faute a été commise. Ce qui est aussi important de savoir, c’est pourquoi et comment Kate Foo Kune s’est-elle retrouvée au centre de cette affaire de dopage. Qu’on le veuille ou non, il doit et devrait forcément y avoir une réponse à cela ou encore, il faudrait savoir qui sont ceux les vrais responsables dans cette affaire.

Car pour l’heure, l’information n’a pas été distillée de façon cohérente, pour ne pas dire transparente. Et pour cause ! L’AMB, qui aurait dû se montrer beaucoup plus professionnelle et méticuleuse dans pareille situation, est restée très évasive au cours de ces derniers mois. Pas de communiqué officiel pour bien expliquer le cas Foo Kune et encore moins de point de presse ! Au lieu de jouer la carte de la transparence à fond, cette fédération s’est pratiquement enfermée dans sa tour d’ivoire. Comme si cette affaire l’embarrassait.

Le président Sharma Nundah s’est, lui, contenté de donner le moins d’information possible, rendant ainsi le dossier encore plus complexe. On ne comprend d’ailleurs toujours pas pourquoi cette fédération a, dans un premier temps, gardé secrète cette affaire de dopage ! Qui plus est, la joueuse avait même été autorisée à disputer les Internationaux de Maurice alors que le protocole le lui interdisait.

Faute de n’avoir pas été totalement transparente, l’AMB doit être tenue responsable – seule ou pas – de tout le fl ou qui a entouré cette affaire. C’est la raison pour laquelle on a tendance à croire que le cas Foo Kune a été réglée devant la BWF et non devant une Cour de justice comme l’avait déclaré Sharma Nundah. N’était-il pas du ressort de l’AMB de bien informer la presse de ce précieux détail ? Pourquoi autant d’opacité alors que Kate Foo Kune est une sportive de haut niveau et, qui plus est, soutenue financière par l’État mauricien ?

C’est justement ces raisons et cette absence criante d’informations qui nous obligent à chercher des explications. Et Dieu seul sait à quel point ces explications sont importantes pour enlever les doutes dans la tête des gens. À commencer par les résultats de l’échantillon B réclamés par Kate Foo Kune, mais qui n’ont toujours pas été rendus officiels comme cela devrait l’être ? Alors que ces tests tombent généralement après deux semaines, voire un mois maximum, dans le cas de la badiste, toutefois, rien n’a transpiré…quatre mois après ! Ce qui nous pousse à nous demander la raison qui peut bien justifier une telle situation ?

Face à autant d’interrogations, il ne reste plus qu’à espérer que, très bientôt, la BWF viendra avec des explications officielles afin de nous éclairer davantage sur ce sujet très sensible. Car, qu’on le veuille ou non, ce n’est que lorsque ce coin du voile sera levé que cette affaire pourra définitivement être classée.

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