Résister

Pour ne pas changer, dès qu’il est en difficulté, Jean-Michel Lee Shim rameute ses troupes de larbins affamés et lance sa campagne de calomnies pour salir ce qu’il considère être ses adversaires. Comme le vernis commence à craquer, il s’est même trouvé mêlé à une étrange visite à son domicile et si le mot «meurtre» paraît bien prématuré en la circonstance puisqu’il n’ ya même pas eu de déposition jusqu’ici, nous condamnons sans réserve toute intimidation sur les personnes. Nous sommes favorables au débat et chacun a droit à son opinion du moment qu’on reste dans la norme et que l’on ne diffame pas. Si celui qui est le patron de SMSPariaz et d’autres compagnies satellites liées aux paris et jeux, quoi qu’il en dise, encourage dans ses journaux les outrances sur les personnes et le non-respect des femmes, il ne faut pas s’étonner qu’il finisse par attirer les foudres dans certains quartiers.

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Si nous pouvons comprendre l’ire de certains, c’est parce que nous sommes nous-mêmes victimes d’attaques personnelles et mensongères sur le plan de notre vie privée et notre vie professionnelle depuis maintenant trois ans. Pas plus tard que dimanche dernier, nous avons eu les honneurs — les déshonneurs — de la une de l’un de ses torchons avec deux photos à l’appui qui démontrent que nous sommes suivis, et deux pages d’insultes sur notre caractère accompagnées d’une fellation journalistique goulue du rédacteur de cet article à l’adresse de son patron qu’il a sans doute critiqué lorsqu’il était vraiment un journaliste. Que le si minable et insignifiant personnage que nous sommes ait eu autant d’attention et de considération confirme que le travail que nous faisons est sur la bonne voie et qu’il faille absolument nous décrédibiliser. Cela ne freinera en rien notre détermination à combattre la fraude, la corruption, le money laundering et les trafics d’influence d’où quelles viennent afin de débarrasser notre pays de corrupteurs et de corrompus, ce que ne font pas suffisamment les institutions, mises sur pied à cette fin, parce que les nominés politiques propulsés aux postes de responsabilités n’ont pas compris la nature indépendante de leurs fonctions.

Prenons par exemple la GRA, qui s’acharne sur un président du MTC, mais qui ferme les yeux dès qu’il s’agit de Jean-Michel Lee Shim. Comment se fait-il que ce personnage qui est derrière la venue sur notre territoire d’une cinquantaine de chevaux qu’il a dispatchés dans plusieurs établissements et qui ne possède officiellement que trois chevaux chez l’entraînement Maingard peut-il agir aussi comme l’un des principaux animateurs d’une maison de paris à cote fixe ? N’y a-t-il pas là un conflit caractérisé ? D’emblée, depuis qu’il a fait son « coming out » contraint par l’entraîneur, nous avons pu constater les effets pervers d’une telle situation. La défaite de son propre cheval, Footy Goal, cheval de grande valeur et grandissime favori de l’épreuve principale à l’ouverture des paris, mais dont la cote a drifté dangereusement peu avant l’épreuve, soulève de forts soupçons de maldonne dans la communauté des turfistes. Nous n’épiloguerons pas sur les errements de l’entraîneur au moment de l’enquête des Racing Stewards qui a absous son jockey d’une monte qui lui aurait valu de longues semaines de suspension ailleurs, puisque le cheval a été mis à une distance de ses adversaires qui lui enlevait toute chance de l’emporter, ce qui est contraire aux Rules Of Racing. Comme le sont les instructions de l’entraîneur Ricky Maingard qui, en substance, a admis n’avoir pas donné toutes les chances pour Footy Goal de l’emporter parce qu’il voulait ménager le cheval, pourtant déclassé, pour cette première sortie. En tout cas, lui méritait une sanction, ne serait-ce qu’un avertissement.

Sans lui imputer aucun motif malsain dans cette affaire, puisqu’il a plus pensé au cheval qu’aux parieurs, il n’empêche qu’indirectement, son nouveau propriétaire/bookmaker a dû se réjouir parce que la défaite de son cheval a été largement rémunératrice pour ses intérêts de « bookmaker de fixed-on betting » à travers SMSPariaz. La GRA va-t-elle laisser perdurer cette situation malsaine qu’elle connaît parfaitement et qu’elle feint de ne pas savoir ? En tout cas, à force de ne pas voir la poutre dans son œil et voir la paille dans celui d’autrui, la GRA est en train de laisser pourrir une situation malsaine concernant l’évolution des cotes sur SMSPariaz, qui est fortement décriée par la communauté des turfistes contraints de jouer avec cet opérateur de paris à cote fixés, le seul autorisé à opérer actuellement pour satisfaire l’appétit d’ogre du magnat des paris mauriciens.

Cette situation malsaine qui perdure a poussé des parieurs, de plus en plus nombreux, à se rabattre dans les paris clandestins à travers l’île, mais aussi vers les applications mobiles multiplateforme qui fournissent un système de messagerie instantanée chiffrée de bout en bout aussi bien via les réseaux de téléphonie mobile que par Internet et qui sont, pour l’heure, encore inaccessibles aux autorités. Il faut être réaliste, ce n’est pas cette Police des Jeux squelettique et dépourvue de moyens qui pourra arrêter cela. Ce sont des décisions politiques fortes qui le feront. Ainsi, ce n’est pas à une augmentation de 2% de la taxe sur l’ensemble des paris qui va stopper ce phénomène et ramener plus d’argent dans les caisses alors que les paris clandestins sont frappés d’une « taxe » de 5% seulement !

Le ministre des Finances a encore quelques jours pour rectifier le tir dans le Finance Bill à ce chapitre. Il doit par ailleurs tenter de convaincre son collègue de la Santé qu’il faut en finir avec ces journées lockdown improductives et transformer les tribunes du Champ de Mars en une vaccinated zone où tous ceux qui sont vaccinés, bookmakers et public parieur, munis de leurs cartes de vaccination, pourrait y travailler ou accéder jusqu’à la limite d’une jauge de personnes à être déterminée. Le Champ de Mars, espace ouvert par excellence, vide de ses spectateurs et parieurs, offre une image de désolation sans borne, alors que d’autres activités, plus dangereuses pour être infecté, sont elles autorisées.

Dans l’annexe du discours du budget, il est fait mention que de nombreux autres articles de loi ou règlements de la GRA seraient modifiées. Parmi, il y a un article qui demande la dilution des actions détenues à 100% par le MTC dans la compagnie MTCSL. En gros, le MTC, qui est le propriétaire des courses depuis 207 ans, devrait se soumettre à partager ses actions pour devenir dans sa propre entreprise un acteur minoritaire sans même savoir avec qui il devra être partenaire. À quelles fins ? Serait-ce pour ouvrir la porte à un potentiel actionnaire et ses prête-noms qui veulent être partie prenante de toute la chaîne des activités hippiques, allant du fait d’être propriétaire de chevaux, importateur de chevaux, fournisseur de nourriture et de médicaments, membre du MTCSL ou plus, membre d’une écurie, bookmaker, influenceur à la GRA et au PMO, propriétaire d’un centre équestre et d’un hippodrome ? N’y a-t-il pas là matière à de multiples conflits d’intérêts qui devraient le prémunir d’obtenir une Personal Management Licence (PML) ?D’autant que lui a été un vrai PEP dans le passé. Nous serions curieux de voir la GRA faire la même diligence pour cette personne comme elle l’a fait pour le président du Mauritius Turf Club.

Il y a en tout cas une situation malsaine qui prévaut dans le milieu hippique et qui est encouragée par le gouvernement et la GRA qui paraissent être à la merci de leur conseiller/financier à qui tout paraît être acquis et pour qui toutes les contorsions politiques, administratives ou financières paraissent possibles. Ce qui se dessine à Côte d’Or, où il est prévu d’ériger un centre hippique et un hippodrome, est inquiétant. Dépouillerons-nous tous ces fonctionnaires actionnaires de The Employees’ Real Estate Investment Trust (EREIT) de la plus-value de leurs actions dans les terres de Côte d’Or pour assouvir l’appétit gargantuesque du favori de la cour ? Lors du dernier quinquennat, le Finance Bill a été utilisé pour promouvoir ses desseins, lui donner un avantage honteux, et handicaper tous ses concurrents ou adversaires. Cette politique de petits copains et de coquins est en train de tuer à petit feu l’hippisme mauricien depuis des décennies, comme d’autres l’ont fait dans le passé pour le football local.

Le silence du MTC sur toutes ces dérives dénoncées de plus en plus fortement ailleurs est aussi inquiétant. Le plus vieux club de l’hémisphère Sud ne peut continuer à faire le dos rond et laisser manger ses prérogatives semaine après semaine sans réagir comme les esclaves d’antan. Le MTC n’est pas l’esclave de la GRA. Le temps du consensus mou est révolu. Celle de la résistance doit être d’actualité pour ceux qui veulent d’une industrie hippique propre et vivace. Qu’on se le dise, comme l’affirme Johann Friedrich von Schiller : « Tremblez devant l’esclave quand il brise sa chaîne. »

« On résiste à l’invasion  des armées, on ne résiste pas à l’invasion des idées ».

Victor Hugo

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