Tant mieux !

« I can confirm that based on current forecast, the figure is not correct ». Ainsi, le Chief Executive Officer (CEO) du MTC, Mike Rishworth, a tenu à démentir les prévisions Rs 45 millions de déficit, annoncées dans la dernière édition de Turf Magazine comme recueillies auprès de sources généralement bien informées au Mauritius Turf Club (MTC). Même si le MTC n’a officiellement pas jugé utile de préciser l’état financier réel auquel il est confronté, de source confidentielle, les prévisions actuelles se rapprocheraient plutôt de 50% de la somme annoncée dans nos colonnes. Ce n’est toujours pas une bonne nouvelle, mais elle est meilleure que celle anticipée. Eh bien, c’est tant mieux ! Car, dans la morosité généralisée actuelle, doublée d’une guerre intestine inutile, cela donne des raisons d’espérer pour des lendemains meilleurs pour ces nombreux stakeholders et employés du MTC.

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Il y a parmi des propriétaires et entraineurs dont certains n’ont visiblement pas retenu les leçons du passé — Ils avaient dû payer à travers le MTC de lourdes amendes à la MRA en 2007 pour l’importation des chevaux pour cause de soupçons de sous facturation — et qui risquent de subir une nouvelle fois la colère de la Mauritius Revenue Authority (MRA) pour n’avoir pas respecté la sacro-sainte loi qui stipule depuis ces temps là que toute importation de chevaux doit se faire à travers le Mauritius Turf Club, bien qu’ils aient demandé à la Gambling Regulatory Authority (GRA) d’intervenir en leur faveur pour une dérogation exceptionnelle.

Dans un courrier adressé à la GRA cee semaine, l’Association des entraineurs sollicite l’indulgence du régulateur afin d’aider à résoudre un problème complexe concernant l’importation de chevaux de l’Afrique du Sud. Patrick Merven, le président, qui signe la lère au nom de l’Association des entraîneurs, concède d’emblée que sur les 49 chevaux déjà achetés et prêts à être exportés vers Maurice pour la prochaine saison de courses, il y en a 34 qui n’ont pas été achetés via le compte dédié du MTC. Par erreur, ou pure ignorance, dit-il. Un vocabulaire qui normalement ne fait pas partie du dictionnaire des autorités financières! En tout cas c’est une bêtise qui risque de leur coûter très cher si la demande faite à la GRA et au ministre des Finances, d’envisager une dérogation spéciale et non récurrente pour permette cet importation ponctuelle de ces 34 chevaux, n’aboutit pas. On n’ose même pas imaginer comment tout refus éventuel, dont la finalité revient à la MRA, pourrait avoir de graves conséquences sur la prochaine saison hippique après une saison 2020, décidément maudite, qui aura décimé la population des équidés présents sur notre sol.

La demande d’information rapide, comme réponse de la GRA est peut-être un signe que, dans la conjoncture du court laps de temps de la mise en place des nouvelles dispositions de la loi contre le blanchiment d’argent, les autorités pourraient faire preuve d’ouverture d’esprit, de surcroît, si parmi les importateurs indélicats, il y a des «amis» du pouvoir. En tout cas, que les propriétaires et entraineurs se mettent une fois pour toute dans le crâne, il faudra à l’avenir toujours respecter la loi.

Des lois votées au Parlement, que la GRA a parfois du mal à rendre effectif, celles de la mise sur place de l’Appeal Committee est un exemple d’accouche- ment difficile. Cet instance a la vocation d’être indépendante de la GRA, elle- même, et du MTC qui gérait jusqu’ici cet entité visant à revoir, ou pas, les décisions de ses commissaires de courses par une partie qui se sentirait lésée. Si les membres ont déjà été cooptés et ont pour noms les anciens administrateurs du MTC, Yousouf Aboubaker et Maxime Sauzier, le commissaire des courses le Dr Abdullah Atchia, Antish Ramdanee, propriétaire et un proche du Président du board de la GRA, Om Kumar Dabbiddin, Randhir Gujadhur, qui a déjà animé des boards d’appel du MTC, le Dr Mohadeb, un vétérinaire de l’Etat et l’ex entraineur, Naresh Gujadhur connu pour ses motions «éclairantes» et «embarrassantes» lors des Assemblées annuelles du MTC. Une équipe — d’où manque d’emblée cet ancien juge préconisé et qui lui donnerait le respect nécessaire — qui a une expérience certaine dans le domaine hippique, mais a le désavantage, sans préjudice, d’avoir été à un moment ou un autre en délicatesse avec le MTC.

Au sein de ce comité d’appel,  on est optimiste de commencer les opérations avant la fin de l’année, même s ’il reste des points, surtout de nature légale, à peau-finer et qui sont actuellement au State Law Office. Par exemple, celle majeure de rendre exécutoires des décisions prises par un comité d’appel, pas issu du MTC, à l’encontre des acteurs hippiques du MTC auprès des instances internationales auxquelles le MTC est affilié, et pas le nouveau board d’appel.

Pendant ce temps au MTC, la guerre au sommet a pris une autre tournure. En at- tendant la prochaine réunion du board, le Président Taposeea, pour se prémunir de la motion de no confidence, a décidé de contre-attaquer par une tentative de motion de blâme à l’encontre de l’un de ses collègues au Good Governance Committee. La coloration communautaire donnée à cet affrontement n’est guère surprenante dans cet ambiance préélectorale, où le Chosen One pour l’année prochaine, Rajesh Servansingh, plus discret, mène déjà une campagne semblable aux villageoises pour s’assurer les rennes du pouvoir l’année prochaine. Celui qui devra lui céder la place poursuit de son côté son travail de lobbying dans cet conjoncture difficile pour se prémunir de l’affront d’une motion à son encontre. Pour gonfler ses muscles et montrer qu’il a de solides appuis, il a reçu, récemment, dans sa loge festive, le patron de Mara-diva et beau-frère du Premier ministre, également aperçu dans le paddock. Ce qui peut paraître comme un soutien utile aujourd’hui pourrait demain devenir embarrassant si d’aventure à Angus Road, les choses prenaient une autre tournure.

Pendant que tous les pense petits ne voient pas plus loin que leur ego surdimensionnés, il y a d’autres qui pensent sérieusement au devenir des courses mauriciennes et qui osent dans la conjoncture dire leurs quatre vérités à ceux qui veulent bien l’entendre. Le CEO du MTC, celui qui est la cible de nombreux au Champ de Mars, est de ceux-là. Dans ce désert d’idées, il est sans doute celui qui a la meilleure vision de la situation des courses dans notre pays et de ce qui devrait être fait pour sauver l’hippisme de son marasme actuel. Dans la dernière livraison du magazine hippique du MTC, il rappelle le véritable constat qu’il avait déjà évoqué bien avant la pandémie à savoir que pour sauver l’hippisme mauricien il faut faire de la place à la technologie pour permettre aux turfistes de parier hors hippodrome sans contrainte et légale- ment, et ce, afin de contrer ce qu’il appelle l’ «illegal fixed-on being via telephone and other illegal on-line and digital platforms » qui ont un effet désastreux sur les revenus du secteur hippique. Il préconise également l’introduction immédiate du « simulcasting and commingling as a matter of urgency » puisque cet approche représente à l’étranger plus de 25% des revenus globaux des Totes systèmes. Monsieur Rishworth ne prendra pas ombrage qu’on rappelle que sa vision juste de l’avenir des courses mauriciennes sont aussi des combats de longue haleine menés par Turf Magazine depuis des décennies avec peu de résultats puisque la GRA ne s’occupe toujours que du bien être d’un opérateur de paris plutôt que celui de l’industrie hippique.

Mais, avec la Covid-19, l’évidence de l’obligation de la politique digitale aussi bien que l’internalisation des paris hippiques revient de fait au premier plan. Nous sommes plus nombreux à le dire. Et c’est tant mieux si cela peut faire bouger les lignes!

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