What next ?

Stephan Toussaint a finalement conservé son portefeuille à la Jeunesse et aux Sports. Mais que cela a été dur pour lui ! Rejeté par l’électorat du N° 12, en dépit de la ferveur engendrée par les Jeux des Iles de l’océan Indien, il a pu compter sur sa bonne étoile pour retrouver son poste. Ainsi, en l’espace de quatre jours seulement, il est passé de statut de candidat battu à député correctif, avant de finalement se voir, à nouveau, confier le poste ministre de la Jeunesse et des Sports.

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Les élections terminées, on suivra maintenant avec une attention particulière les pas de Stephan Toussaint lors de ce deuxième mandat. Lui qui n’a toujours pas totalement convaincu en un peu moins de trois ans à la tête de ce ministère. Contrairement donc aux nouveaux ministres, il sera jugé à vitesse réelle étant donné qu’il connaît déjà les rouages du sport local et qu’il est surtout déjà bien averti du fonctionnement de son ministère. Et il sait de quoi nous parlons. A lui maintenant de s’imposer et de prendre les décisions nécessaires quand il le faut.

Désormais donc, Stephan Toussaint n’a plus d’excuse à faire valoir étant déjà quelqu’un de rodé. Il sait aussi, mieux que quiconque, que les JIOI et ses 92 médailles d’or ne changeront pas la face du sport mauricien. Le sport étant un domaine très exigeant, il sait très bien qu’il sera attendu au tournant. Sauf s’il arrive à rehausser la barre, comme tout bon sportif de haut niveau, et se donner ensuite les moyens nécessaires de réussir. Tout cela autour d’une politique sportive efficace, réaliste et réalisable.

Qu’apportera-t-il donc de plus au sport mauricien susceptible d’aider les sportifs à franchir un nouveau palier ? That’s the question. Une National Sport & Physical Activity Policy a été élaborée au coût de quelque Rs 6M et lancée en octobre de l’année dernière. Un document de 28 pages et certainement pas assez détaillé, avec ses 16 pages d’explication seulement, allant du sport de masse à l’excellence en passant par le sport d’élite, à la création d’une économie sportive.

A ce jour, on n’aura pas vu grand-chose du projet si ce n’est le lancement des walking clubs dans le cadre de sa politique de sport-santé et de la Liverpool International Football Academy à Côte d’Or. Récemment, soit pendant de la période pré-électorale, un comité pour la préparation de Paris 2024 a vu le jour. En revanche, pas de stratégie d’attaque pour les Jeux olympiques de l’année prochaine à Tokyo au Japon !

Ainsi, Stephan Toussaint misera sur l’excellence pour viser plus haut à ces JO 2024. Son objectif déclaré : décrocher une, voire plusieurs médailles à ces Jeux ! Fait-il dans le démesure ? Très probablement. Espérons pour lui que le temps finira par lui donner raison dans cette quête de miracle sportif.

Reste maintenant à savoir comment y parvenir. Car viser l’excellence est une chose, mais l’atteindre est encore plus difficile, même si Stephan Toussaint dit désormais miser sur une approche scientifique pour mener à bien sa mission. Tant mieux. D’autant que depuis 2008, soit 11 ans après, Maurice peine toujours à briller aux JO. La seule référence olympique demeurant, à ce jour, la médaille de bronze, mais ô combien importante, du boxeur Bruno Julie.

La question qu’il faut se poser est : pourquoi d’autres sportifs n’ont pas été en mesure de marcher dans les pas de Bruno Julie, alors que cette performance aurait dû servir de déclic ? Pourquoi le sport mauricien peine-t-il toujours à percer après l’épopée des Stephan Buckland et autre Eric Milazar en athlétisme ? La reconnaissance se mérite. Elle se joue et se gagne ailleurs, à un tout autre niveau. Elle se gagne d’abord et avant tout avec un investissement financier énorme, voire colossal, couplé d’un encadrement technique de qualité et d’une participation régulière à des camps d’entraînement et de compétitions de haut niveau à l’étranger. Et ça, personne ne peut le nier.

Le MJS et le ministre Toussaint sont-ils prêts à offrir ces moyens à nos athlètes ? Cela reste à voir, surtout après cette mesure post-JIOI touchant directement aux budgets des fédérations. Ce n’est certainement pas l’Association mauricienne d’Athlétisme qui nous dira le contraire avec une note de moins Rs 4M dans les caisses ! Est-ce raisonnable quand on sait que l’excellence se nourrit essentiellement d’une élite forte qui, à son tour, repose sur une structure pyramidale bien établie ?

A Stephan Toussaint de trouver le juste milieu, de consolider les assises et surtout de trouver les moyens financiers adéquats, pour permettre au sport local d’entrer dans une nouvelle ère. Lui qui se veut désormais plus professionnel dans son approche, afin de changer, comme il se plaît à le dire, cette culture de «bat-baté».

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