Bilan des Jeux des îles de l’Océan Indien : Viser encore plus haut

Les Jeux des Îles de l’Océan Indien ont pris fin, mais l’aventure ne s’arrête pas pour nos athlètes. Le bilan positif, avec 90 médailles d’or et une première place au classement final, contribue à rendre ces JIOI mémorables et exceptionnels pour tous. Nos sportifs ont déjà repris les entraînements. De nouveaux objectifs sont dans le viseur pour faire briller Maurice encore plus loin et plus haut au niveau international. Il s’agit de maintenir le sport sur le devant de la scène, comme un élan unificateur et un domaine plein d’avenir pour la nouvelle génération.

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“Parfait”, “Incroyable”, “Riche en émotions”, “Un sans-faute”, “Du jamais vu”, “Extraordinaire”, “Valorisant”, Encourageant”… Des propos exprimés par les athlètes ayant participé et brillé à la dixième édition des Jeux des Îles de l’Océan Indien. Alors que la fête vient à peine de prendre fin, Noemi Alphonse, Julien Paul, Jessika Rosun, Bernard Baptiste, Francis Rasolofonirina, Mohammad Dookun ou encore Nicolas Li Yun Fong ne s’accordent aucune pause. Ils ont déjà repris les entraînements car d’autres grands événements sportifs se profilent à l’horizon. Poussés par la ferveur et le soutien inébranlable des Mauriciens, ces athlètes se rejoignent sur un point : “Il ne faut pas laisser s’éteindre cette flamme sportive. Les nouveaux objectifs et compétitions à venir prennent une autre dimension et nous encouragent à faire briller Maurice au niveau international. Cela afin d’inciter la jeune génération à se tourner vers le sport.”

Récompense après l’effort.

Le porte-drapeau de la délégation mauricienne, Noemi Alphonse, n’en revient toujours pas. “Je peux affirmer que l’année 2019 restera à jamais gravée dans ma mémoire.” Elle fait partie des dix handisportifs qui ont raflé 17 médailles d’or et fait tomber plusieurs records des Jeux. Avec son temps de 4 minutes 43 sur 1500 mètres en fauteuil, la jeune femme de 23 ans est “plus que satisfaite. J’ai rempli haut la main mes objectifs. Ces quatre dernières années ont été dures en entraînements et sacrifices”. Avec les minima déjà en poche, elle compte terminer au moins dans les quatre finalistes du 100 mètres lors des Jeux d’Afrique pour sceller sa participation aux Jeux Paralympiques.

Les mauriciens sont tombés dans le piège seychellois

La pression était plus qu’intense pour Jessika Rosun et Julien Paul, choisis comme capitaines de Maurice. Pour la lanceuse de javelot, la première place du podium “est une fierté que je partage avec tous les athlètes engagés lors de ces Jeux. Il y a eu énormément de travail derrière. Je visais plus de 54 mètres, mais je n’ai aucun regret. J’ai quand même réalisé plus de cinquante mètres sur mes cinq lancers”. Seul petit bémol : les autres délégations n’ont pu être ensemble sur un seul et unique Village des Jeux. “Mais c’est la première fois qu’on a si bien mangé. Nous avons été chouchoutés et bien logés, ce qui nous a permis de bien récupérer après les compétitions et d’être au top le lendemain. Bravo pour ça !”

Passeport pour l’avenir.

De son côté, Julien Paul regrette de n’avoir pu être présent sur les autres sites. “Mes rencontres en badminton se sont déroulées sur six jours d’affilée. Cette expérience de jouer dans son pays, devant les Mauriciens et surtout ma famille, est une chose à vivre au moins une fois dans sa vie. J’étais stressé à l’idée de décevoir tout ce beau monde.” Avec ses trois médailles d’or et une de bronze, le badiste pense avoir rempli sa part de contrat. “Cela me conforte dans ma décision, prise avec l’approbation de mes parents, de mettre en parenthèse mes études pour me consacrer uniquement au badminton. J’encourage d’autres jeunes à considérer le sport comme un choix de carrière, car cela offre de belles opportunités.”

John Colin en quête de reconnaissance aux JIOI

Athlète et médecin de profession, Jean-Bernard Baptiste faisait partie des favoris au lancer du poids. “Après les JIOI, je suis engagé pour les Jeux d’Afrique. Mon but était simplement de ramener l’or comme en 2015. Au niveau des lanceurs, mwason la plis ki nou ti pe expect. Lor 8 meday dor posib, nou finn pran 7. Tous les athlètes ont donné le maximum et je suis heureux d’avoir contribué à la victoire de Maurice.”

De son côté, Mohammad Dookun était bien décidé à décrocher l’or. Sa première participation en 2015 s’était soldée par deux médailles de bronze sur 800 et 1500 mètres. “À l’époque, je manquais cruellement d’expérience. C’est après la course que j’ai compris que j’étais un des favoris et que j’avais raté ma chance. Ces quatre dernières années ont donc été un travail sans relâche. Je n’ai pas hésité à puiser dans mes réserves pour atteindre mon objectif.” Pour le jeune homme de 26 ans, la victoire cette année est “un passeport pour mon avenir”.

“Mo demann dimounn kontinie vinn dan stad”.

Sentiment mitigé pour le footballeur Francis Rasolofonirina, qui a annoncé sa retraite de la sélection de Maurice, “pas parce que nous n’avons pas eu l’or mais parce que je veux laisser la place à d’autres jeunes”. Le Malgache installé à Maurice depuis 2008 et qui porte le maillot du Cercle de Joachim ne compte pas ranger ses crampons. “Le foot, c’est toute ma vie.” Sa première participation aux Jeux des Îles, il la décrit comme étant riche en émotions. “Je n’ai jamais joué devant un tel public. Si on avait ce public-là lors des compétitions nationales, le niveau du football à Maurice aurait été complètement différent. L’encouragement des gradins est une motivation pour se surpasser et aller chercher la victoire. Mo demann dimounn kontinie vinn dan stad. Zot pou trouve bann performans pou sanze.” Le footballeur veut dorénavant penser à sa famille et considérer les propositions dans le domaine professionnel. Il espère que “tout ce qui a été mis en place ne s’arrête pas en si bon chemin. Il y a du potentiel à Maurice. Si on nous donne les moyens, les sportifs peuvent vraiment faire honneur au quadricolore”.

C’est un peu le même état d’esprit du spécialiste du marteau, Nicolas Li Yun Fong, qui a décroché une fois de plus la médaille d’or, avec un jet de 60,72 m. Après les Jeux d’Afrique, son avenir en tant que sportif est dans la balance. “À mes débuts dans l’athlétisme, je voulais vraiment faire une carrière de sportif professionnel. Mais malgré tous les avancements dans le domaine, il n’est pas encore possible de le faire à 100%. Je n’ai aucun doute de pouvoir faire mieux au lancer du marteau, mais je compte me donner un moment de réflexion après la saison. Je suis marié et directeur de compagnie. Il y a des choix que je dois faire.”

Une nouvelle génération en place.

Pour ces athlètes, les Jeux des Îles 2019 doivent impérativement être un exemple et un tremplin pour la suite. Le lanceur Bernard Baptiste invite les Mauriciens “à découvrir un maximum de disciplines sportives et de répondre présents lors des championnats nationaux”. Jessika Rosun espère que “la politique ne viendra pas tout détruire”, tandis que Noemi Alphonse souhaite que “les performances des handisportifs aident à changer les mentalités sur les autrement capables. Nous avons les capacités et les aptitudes pour participer au développement à Maurice”.

Tout comme Francis Rasolofonirina, Julien Paul voudrait que “la jeune génération prenne exemple sur nous afin de reprendre le flambeau. Que les compagnies et autres autorités s’impliquent davantage pour que le sacrifice et la passion des athlètes ne soient pas vains”. Mohammad Dookun conclut : “Les athlètes ainsi que tous les Mauriciens ont leur part dans le résultat final. Il ne faut pas oublier des anciens acteurs comme Michael Glover, qui a toujours cru dans le potentiel des sportifs. D’autres athlètes avant nous ont brillé au niveau international. Aujourd’hui, une nouvelle génération est en place. Un travail en profondeur doit être entrepris pour préparer ceux qui viendront après nous.”

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