Le seul médaillé olympique mauricien (bronze en 2008), Bruno Julie, également élevé au rang de MSK par la République de Maurice et décoré par le Comité international olympique (CIO), envisage d’avoir recours aux services légaux afin que justice lui soit rendue. Cela, après s’être senti d’abord diffamé par les propos tenus par un entraîneur.
Il conteste aussi la démarche de l’Association mauricienne de boxe (AMB) de le priver de ses droits de superviser les boxeurs de son club, Stanley/Trèfles, lors des Championnats nationaux juniors qui ont pris fin hier à Vacoas. Rappelons que Bruno Julie est suspendu pour une durée indéterminée de la sélection nationale depuis le 18 septembre sans pour autant avoir eu jusqu’ici l’opportunité de s’expliquer ! Il a retenu les services de Me Olivier Barbe.
Réputé pour être psychologiquement très fort, d’où le pseudo “The Creole Crusher” à l’international au temps où il était boxeur, Bruno Julie avoue être fragilisé par ce qui se passe actuellement. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase: la décision de l’AMB de lui interdire le coin du ring lors de ces championnats nationaux juniors. « L’AMB a fait passer un message mercredi lors du tirage au sort précisant que, désormais, c’est le comité régional qui décidera à la place des clubs de l’entraîneur qui sera au coin du ring ! », s’étonne-t-il. Même que Bruno Julie considère que c’est une décision farfelue compte tenu du fait qu’un comité régional ne peut décider à la place d’un club.
Agissements antisportifs
D’où la décision de consulter un autre responsable mercredi. « Sauf que le discours était cette fois différent. La personne m’a dit qu’un entraîneur de Stanley/Trèfles pouvait être au coin du ring, mais pas moi, parce que je ne suis pas enregistré ! », ajoute Bruno Julie. Pourtant, précise-t-il, « j’étais bien au coin du ring lors d’une récente compétition de l’AMB, alors que j’étais déjà suspendu comme entraîneur de la sélection nationale. Comment expliquer que j’étais éligible il y a deux mois, mais pas maintenant ? »
Selon Bruno Julie, la démarche de l’AMB ressemble à « une forme de persécution contre ma personne. Alors, que certains assument leurs responsabilités et pensent désormais deux fois avant d’agir. Je suis en contact permanent avec mon homme de loi et des actions légales sont envisagées. » Pour l’entraîneur, il est temps que cessent ces agissements antisportifs, d’autant que, selon lui, il est un médaillé olympique, un décoré de l’État et du CIO. « Je mérite plus de respect de l’AMB. Pourquoi m’empêche-t-on de faire mon travail ? J’aime la boxe et je le fais aussi par souci de tenir les jeunes loin des fléaux sociaux. Suis-je alors fautif de promouvoir la boxe et d’aider à construire une société meilleure ? », se demande-t-il.
Ce que le médaillé olympique veut aussi faire comprendre, c’est qu’il n’est pas un opportuniste. « J’ai eu l’honneur d’être médaillé aux Jeux olympiques et en sport, c’est suprême. Que veulent faire certains en me privant de ce droit d’accompagner mes boxeurs en club ? Je veux seulement aider, alors pourquoi veut-on m’en empêcher par tous les moyens ? », s’interroge Bruno Julie.
Ce sont autant de raisons qui le poussent à envisager prochainement des actions légales. « Un entraîneur est même entrain de ternir ma réputation et je ne compte nullement le laisser faire. Ce n’est pas normal. Pourtant, j’avais déjà évoqué la question avec un cadre de l’AMB dans le passé. Il m’avait alors dit qu’il fera le nécessaire pour le rappeler à l’ordre, mais force est de constater que rien n’a été fait », fait-il ressortir.
Bruno Julie se demande si les agissements de cet entraîneur ne sont pas plus condamnables, contrairement aux futilités que lui reproche l’AMB ! En effet, Bruno Julie est pointé du doigt pour être actif au niveau professionnel. Il a même été suspendu pour une durée indéterminée de la sélection nationale depuis un peu plus de deux mois. Et même si l’AMB l’avait fait comprendre qu’il sera appelé devant le comité directeur, il dit toujours attendre cette convocation.
Juge-arbitres pénalisés
Des juge-arbitres qui ont participé à la deuxième soirée professionnelle du 10 novembre, à Trianon, devraient aussi être convoqués devant un comité disciplinaire. Sauf que, deux semaines après, ces derniers n’ont, comme Bruno Julie, pas été contactés. En revanche, fait-on remarquer, Vishale Cannoo, Chanradeo Jheebun et Stephano Hellène, qui ont fait fi de la mise en garde de l’AMB, n’ont pas été invités à officier lors des Championnats nationaux juniors.
Ces derniers sont, rappelons-le, tous des juge-arbitres détenteurs d’une étoile de l’International Boxing Association (IBA). Cette même IBA qui leur permet pourtant d’être actifs en amateur, mais également en professionnel, tout comme les boxeurs. Et même si aucune référence n’est faite concernant l’entraîneur, cela coule de source qu’il peut également pratiquer en amateur et en professionnel ! Sauf pour l’AMB. Comprenne qui pourra…