Boxe Française: Anne-Jelina Bégué vice-championne

La Rodriguaise Anne-Jelina Bégué a décroché le titre de vice-championne du monde de boxe française savate chez les moins de 52 kg, samedi dernier à Gênes,  en Italie. Elle a été battue par la Japonaise Mariko Hara, laquelle a décroché son troisième sacre mondial. Pour Anne-Jélina Bégué toutefois, il n’y a pas de quoi être déçue, car le fait même d’arriver en finale des championnats du monde demeure un accomplissement et terminer avec un titre de vice-championne est synonyme de satisfaction. Il convient de souligner que la Rodriguaise avait terminé à la première place de la poule A, en juin dernier, en Italie toujours, lors de la phase qualificative, alors que Mariko Hara avait terminé première de la poule B. Anne-Jelina Bégué avait alors remporté trois victoires en disposant d’une Canadienne, d’une Serbe et d’une Croate. Elle avait également fait un match nul et perdu un combat.
C’est à l’issue d’un combat de quatre rounds de deux minutes qu’Anne-Jelina Bégué s’est inclinée face à l’expérimentée Mariko Hara, une boxeuse professionnelle comme l’a indiqué l’entraîneur Jean-François Roussety. « La Japonaise se consacre uniquement à la boxe française et passe beaucoup de temps à se préparer et à participer à des compétitions à l’étranger comme en France et en Hollande entre autres. Elle possède beaucoup de qualités et comme je l’ai dit en Italie, elle est comme une femme bionique et ne recule devant rien. Elle est vraiment très forte. » Anne-Jelina Bégué abonde dans le même sens en indiquant que la finale a été très dure et que physiquement, elle a souffert face à une adversaire de ce calibre.
Anne-Jelina Bégué avoue qu’elle était confiante avant le combat, mais qu’elle était quelque peu stressée avant de monter sur le ring en raison du palmarès de Mariko Hara. C’est sans doute cet aspect qui lui a été néfaste. « Mais au fur et à mesure que le combat avançait, je me suis senti à l’aise et j’ai pu placer des coups en dépit du fait que la Japonaise était expérimentée. J’ai aussi eu la malchance de glisser au quatrième et dernière round et j’ai été comptée comme le veut le règlement. On était alors à quelques secondes de la fin et j’ai été déclarée vaincue », a-t-elle fait remarquer. Pour cette dernière, il y a certes une petite déception, mais certainement pas lieu de se laisser abattre. « J’ai fait un joli combat et j’ai le sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même. C’est ma satisfaction. Je suis aussi très contente que pour ma première finale internationale, je décroche un titre de vice-championne du monde. »
Pour Jean-François Roussety, présent à Gênes dans le cadre de cette finale,
le combat a été dur, mais Anne-Jelina Bégué a tout donné. « Nous avons tenté le tout pour le tout dans le dernier round pour chercher le K.-O, mais on n’y est pas parvenu. De plus, nous n’avons pas eu de récupération, puisqu’Anne-Jelina a dû boxer le lendemain de son arrivée à Gênes, contrairement à son adversaire qui était sur place depuis dix jours. Ce qui n’était pas vraiment évident. »  L’entraîneur se réjouit quand même que son poulain est devenu la première mauricienne vice-championne du monde de la discipline. « Elle a respecté les consignes et a été très mobile pendant le combat. Elle a placé de bons coups. Il faut toutefois reconnaître que la Japonaise est d’un autre niveau, car elle bénéficie d’un tout autre encadrement. Hormis le fait d’évoluer à l’étranger, elle est accompagnée par toute une équipe d’entraîneurs, de médecin, de masseur et de physiothérapeute entre autres. C’est pour dire que les conditions sont appropriées pour réaliser des performances de très haut niveau », a fait remarquer l’entraîneur Jean-François Roussety.
Championnats du monde d’assauts en septembre
Ce dernier a ajouté que pour une première à ce niveau de la compétition, on peut parler de satisfaction, d’autant qu’Anne-Jelina Bégué a été irréprochable lors des qualificatifs de l’année dernière avec, comme indiqué, trois victoires, un nul et une défaite. « Anne-Jélina a les moyens de progresser davantage. L’objectif est maintenant de préparer les Championnats du monde d’assauts prévus pour septembre prochain en Bulgarie. Des discussions ont été engagées avec la fédération pour une éventuelle participation à ce tournoi. Anne-Jelina et moi-même profitons, au passage, pour remercier tous ceux qui nous ont aidé, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports, plus particulièrement le ministre Devanand Ritoo, le liason officer Dev Auchoybur, la fédération, Kersley Visanjoue, Alain Aliphon, la Commission de la Jeunesse et des Sports de Rodrigues, le comité régional de l’île et tous les entraîneurs », a-t-il déclaré. Jean-François Roussety a ajouté que le travail va se poursuivre à Rodrigues après un repos d’une dizaine de jours et reprendra ensuite au même rythme, soit deux séances quotidiennes à la raison de six fois par semaine.
Pour conclure, Anne-Jelina Bégué a commencé la pratique de la boxe française savate en 2008. Elle s’est imposée aux Jeux de Rodrigues, puis a tout remporté dans sa catégorie (-52 kg) en 2009, 2010 et 2011, à savoir la Coupe de l’Indépendance, les inter-clubs et le tournoi régional à Rodrigues. Elle s’est également imposée au championnat national, à Maurice. « Anne-Jelina a beaucoup progressé et j’estime qu’elle peut faire encore mieux avec encore plus de soutien. Il n’y a aucun doute qu’elle est pétrie de qualités », a conclu Jean-François Roussety.

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