La Mauricienne devra descendre sous les deux heures pour espérer intégrer le Abott Series et aspirer à participer à l’avenir aux marathons de New York et de Boston
Une demande effectuée auprès d’Horizon Paris 2024 pour son déplacement aux Etats-Unis, accompagné de l’entraîneur national Jean-Marie Bhugeerathee
Elle avait fait une demande pour espérer participer au marathon de Boston, courue lundi aux Etats-Unis et réunissant les meilleurs mondiaux de la spécialité. Toutefois, sa requête n’a pas été acceptée par les organisateurs. En revanche, la handisportive Noemi Alphonse sera bien sur la ligne de départ du Grandma Marathon de Duluth au Minnesota, aux States toujours, le 18 juin prochain. Une invitation a été reçue en ce sens récemment et des démarches entreprises au niveau du comité Horizon Paris 2024 afin de trouver un financement de Rs 165 000. Noemi Alphonse sera accompagnée de l’entraîneur national, Jean-Marie Bhugeerathee, et devra arriver sur place cinq jours avant la compétition.
L’objectif en participant au marathon de Duluth est simple déclare Noemi Alphonse. Il faudra être capable de descendre sous les 2 heures, conditions sine qua non pour aspirer à intégrer le Abott Series comprenant les plus grands marathons mondiaux, dont celui de New York, Boston et autres comme Londres. « C’est un rêve de pouvoir y accéder. Nous avons d’ailleurs essayé pour le marathon de Boston, mais il n’y avait rien à faire. Il fallait d’abord être une athlète professionnelle et aussi impérativement se situer sous les deux heures, afi n d’être aux côtés des athlètes faisant partie du gratin mondial de la spécialité », déclare-t-elle. Actuellement, la handisportive souffrant d’une déficience physique se situe au niveau des 2h11’59. Son meilleur chrono sur la distance et réalisé lors des 42 km des Jeux du Commonwealth en 2018, à Gold Coast en Australie.
Pour Noemi Alphonse, il faudra travailler encore plus dur, lors des semaines à venir, afin de pouvoir réaliser une grosse performance à Duluth et viser encore plus haut. « Je suis quelqu’une de persévérante et qui ne recule devant rien. Malgré des hauts et des bas, j’ai pu toujours atteindre, en sept ans de pratique, les objectifs que je me suis fixés. Descendre sous les 2 heures sur 42 km est désormais un objectif que je compte bien atteindre d’ici quelque temps », fait-elle remarquer.
Un podium à Birmingham d’abord
Le fait aussi de pouvoir intégrer le marathon mondial sera un gros plus pour la suite de sa carrière, elle qui est âgée de 26 ans et qui célébrera ses 27 ans le 23 novembre. « Je m’entraîne pratiquement tous les jours et même, dès fois, à la raison de deux séances quotidiennes. C’est un investissement personnel et auquel j’y tiens énormément. Sans le travail, on ne peut rien réaliser. Avec un nouveau programme accès sur le 42 km, nous aurons un très gros volume de travail. Ce faisant et, en ayant la chance de participer régulièrement aux marathons internationaux, je gagnerai encore plus en puissance », souligne-t-elle.
Dans ces conditions, estime-t-elle, il sera encore plus évident pour elle d’être beaucoup plus performante sur 1500m sur piste. « Je travaille avec l’objectif de réaliser un podium aux Jeux paralympiques de Paris. C’est dans le domaine du possible en y ajoutant du sérieux, de la discipline et beaucoup de détermination. Je compte bien y parvenir grâce à une préparation méthodique et en participant régulièrement à des compétitions de très haut niveau », précise Noemi Alphonse. En attendant, elle s’est fixée comme objectif de briller aux Jeux du Commonwealth, prévus du 28 juillet au 8 août à Birmingham en Angleterre. « Je vise une médaille à ces Jeux et tout est mis en oeuvre actuellement pour y parvenir. »
La handisportive ajoute que c’est aussi un devoir patrio-ique de demeurer au plus haut niveau et d’aller chercher des performances de haut niveau. Reste qu’elle estime que les facilités devraient suivre avec beaucoup plus de rapidité. « Je constate malheureusement que les procédures traînent trop souvent, alors que moi personnellement, je fais toujours de mon mieux pour être exacte au rendez-vous au moment voulu. Il faudrait donc que la partie administrative soit aussi efficace que nos performances, si nous voulons avoir de meilleurs résultats à l’avenir. Je ne parle pas que pour moi, mais pour l’ensemble des sportifs mauriciens », avance-t-elle.
Jean-Marie Bhugeerathee, entraîneur national responsable des athlètes souffrant d’une déficience physique et intellectuel, se réjouit de cette invitation au Minnesota. « C’est une opportunité à ne pas rater et je remercie mes collègues entraîneurs étrangers Brésiliens et Australiens qui nous maintiennent toujours en contact, avec le très haut niveau. Ils sont intervenus et voilà que nous sommes invités à ce marathon au Minnesota, eux qui, je le précise, croient fermement dans le potentiel et les qualités de Noemi », déclare-t-il.
Une des meilleures mondiales
Reste qu’il y a le financement à trouver même si Noemi Alphonse bénéficiera des frais d’hébergement auprès des organisateurs. « Nous devons trouver les fonds pour payer les billets d’avion et mes frais d’hébergement. De plus, nous devons arriver sur place cinq jours avant la compétition, afin d’adapter au décalage horaire et s’acclimater aux conditions locales », fait-il ressortir. Dans ce contexte, ajoute-t-il, une demande a été effectuée auprès du comité Horizon Paris 2024, afin de trouver une somme de Rs 165 000.
En tant que technicien, Jean-Marie Bhugeerathee est convaincu que ce marathon ouvrira de grandes portes pour sa protégée. « Participer à des marathons de niveau mondial sera la préparation rêvée pour Noemi, en vue des Jeux paralympiques de Paris. Elle sera encore plus puissante et plus performante. Elle fait actuellement partie des meilleures mondiales et je reste convaincu qu’elle peut progresser davantage et franchir d’autres paliers encore plus importants », conclut-il.
