Licensing Committee de la GRA Un climat empoisonné par les soupçons d’ingérence… et plus encore

Ce qui devait être une simple séance de travail au sein du Licensing Committee de la Gambling Regulatory Authority (GRA) s’est transformé en épisode troublant, révélateur des tensions internes et des soupçons d’ingérence qui minent la régulation des courses hippiques à Maurice.

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L’incident déclencheur est survenu lors de l’examen de plusieurs demandes de licences d’entraîneurs. Une des membres du comité rapporte une conversation jugée troublante avec Vishal Nowbut, aspirant propriétaire et stable manager, rencontré dans un centre commercial du Nord. Celui-ci lui aurait déclaré, en créole :«Mo’nn fini kit zot cash avek Chairman ek fer koné si pa bizin ankor. »

Contre-attaque et climat d’intimidation
Cette phrase, interprétée comme la trace d’un arrangement préalable suspect avec le président de la GRA, a immédiatement semé le doute. Aucune preuve matérielle n’a été présentée, aucune décision suspendue, mais l’impact est réel. Le cœur même de la régulation est fragilisé.

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Loin d’apaiser les tensions, le président incriminé et le stable manager concerné auraient brandi la menace d’une déposition à la police contre la membre du Licensing Committee à l’origine des révélations. Une tentative d’intimidation qui renforce selon certains observateurs, l’image d’un système sous pression et divisé.

Les choses ne se sont pas arrêtées là. Une violente altercation aurait opposé le président de la GRA à un membre du board, Neelkant Dulloo, au sujet de l’attitude du premier, qui n’hésiterait pas à évoquer ses liens avec le Bureau du Premier ministre, pour ne pas dire le PM, lorsqu’il est mis en difficulté. Une posture jugée inacceptable dans un organisme censé garantir l’impartialité et de la transparence.

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Une nomination controversée dès le départ
La nomination de Vishal Chumroo à la tête de la GRA avait déjà suscité des critiques. Rapatrié du Royaume-Uni sans une réelle expérience dans le secteur hippique, il a été propulsé à un poste stratégique au moment où la GRA était déjà ébranlée par des accusations de parti pris.

Pour beaucoup d’acteurs du turf, cette nomination incarne un parachutage politique, maquillé en expertise administrative. Et les dérives constatées depuis n’ont fait que confirmer les craintes initiales.

Les faits troublants se sont multipliés :

Le limogeage de Nevin Singh, ayant suivi une instruction verbale du président dans un appel impliquant l’entraîneur Daby, illustre un climat d’interventionnisme malsain.
Plusieurs employés ont confié leur malaise face aux attitudes déplacées du président, notamment lors d’un team building où des cadeaux et des gestes inappropriés envers une employée ont été signalés.
Les rencontres informelles entre le président et des acteurs du turf sanctionnés ou sous enquête, inquiètent au sein même de la GRA. Certaines de ces rencontres auraient eu lieu dans les bureaux de l’institution.
La GRA perd de sa neutralité et le silence devient assourdissant
Dans les coulisses de l’hippodrome lors d’une visite, une scène soulève l’indignation : Vishal Chumroo aurait demandé à un entraîneur des informations sur les chances de ses chevaux. Un comportement jugé incompatible avec la fonction de régulateur, assimilable à un conflit d’intérêts flagrant.

Face à cette accumulation de comportements douteux et de soupçons de favoritisme, l’autorité qui censée garantir l’intégrité des courses apparaît de plus en plus affaiblie. Pire encore, aucune réaction officielle n’a été émise par sa hiérarchie, laissant s’installer un climat de suspicion généralisée.

À la GRA, les lignes rouges sont franchies… et le silence des dirigeants politiques fait de plus en plus de bruit.

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